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Comment expliquer le bond des baptêmes d'adolescents et d'adultes ?

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Les demandes de baptême d’adolescents et d’adultes ont progressé de 258 % en cinq ans. Pourquoi ?

La récente progression rapide du nombre de catéchumènes n’est plus discutable et elle interroge. Avant de scruter ce phénomène, Jean-Marie Guénois rappelle d’abord la chute des baptêmes de petits enfants : « en l’an 2000, un bébé sur deux était baptisé [400 327] ; en 2024, seul un sur trois l’est [194 223]. Le diocèse Strasbourg illustre ce phénomène. Il est celui qui compte le moins de baptêmes d’adultes en proportion de sa population, car la pratique de baptêmes d’enfants y est encore élevée » (Le Figaro, 11 avril). Mais cette constatation n’explique pas la hausse spectaculaire des baptêmes de jeunes et d’adultes constatée ces dernières années.

Baptême de saint Augustin par saint Ambroise

Le magazine Famille Chrétienne et le site Aleteia ont réalisé une enquête auprès d’environ 900 catéchumènes. Il en ressort que 65 % d’entre eux disent ne pas avoir grandi dans une famille croyante, dont 50 % assurent avoir découvert la foi par eux-mêmes. 22 % se réclament d’une famille ayant une pratique religieuse occasionnelle, et 7 % seulement d’une pratique régulière. Avant d’entrer en catéchuménat, 59 % des catéchumènes avaient déjà lu la Bible, occasionnellement pour 42 % d’entre eux et régulièrement pour 17 %. La liturgie a été un élément notable dans leur conversion : 83 % des catéchumènes se rendaient à la messe avant même d’entamer leur démarche de demande de baptême, 45 % rarement, 38 % régulièrement. Beaucoup ont été attirés vers l’Église grâce aux réseaux sociaux : ils ont joué un rôle important pour 78 % des catéchumènes et ils sont 84 % à suivre des influenceurs chrétiens (Frère Paul-Adrien, Le Catho de service…). Mais le facteur humain n’est pas négligeable : pour 54 %, ce sont un prêtre, un religieux ou un catéchiste qui les ont le plus aidés dans leur parcours de foi et 32 % précisent que leurs amis ont été des aides précieuses dans ce cheminement.

Un problème demeure : comment assurer l'« après-vente » du baptême quand la plupart des néophytes ne demeureraient pas fidèles à leur engagement ? Pour répondre à cette question, les évêques d’Île-de-France ont décidé d’ouvrir un concile provincial sur le thème Catéchumènes et néophytes, de nouvelles perspectives pour la vie de notre Église dans nos diocèses ; sa durée sera d’une année environ et il sera célébré à partir de la Pentecôte 2026 jusqu’à l’été 2027. Selon l’enquête de Famille chrétienne, les catéchumènes désirent un accompagnement sérieux après le baptême, afin d’approfondir les grandes questions sur la foi et la messe et de s’engager dans la vie de l’Église. Ils aspirent à des échanges avec des amis qui partagent leur foi (57 %), à un accompagnement spirituel (22 %), ou à la participation à un groupe de néophytes dans leur paroisse (12 %). 

Les chiffres

Voici les principaux résultats d’une enquête sur les catéchumènes baptisés à Pâques diligentée par la Conférence des évêques de France.

10 384 adultes
 La tendance à la hausse du nombre de baptêmes d’adultes s’accentue. 10 384 adultes seront baptisés dans la nuit ou le jour de Pâques soit une augmentation de 45 % par rapport à l’année 2024. Cette année, 13 diocèses (soit plus de 10 % de l’ensemble des diocèses de France) ont plus que doublé le nombre d’adultes baptisés. En dix ans, les catéchumènes adultes, en France, sont passés de 3900 (en 2015) à 10 384 (en 2025), soit une augmentation de plus de 60 %.
 En 2020, les 26-40 ans représentaient le double des 18-25 ans. En cinq ans seulement, la courbe des 18-25 ans est passée au-dessus de celle des 26-40 ans : ils sont désormais 42 % contre 39 %. Les 41-65 ans sont 18 % et les plus de 65 ans 1 %.
 En cohérence avec le rajeunissement des catéchumènes, la part des étudiants (27 %) augmente fortement par rapport aux années passées (ils n’étaient que 17 % il y a 5 ans). Cependant, les catéchumènes de milieux populaires (ouvriers, techniciens et employés) restent toujours importants (36 %). Suivent notamment les enseignants et cadres (13 %) et les professions libérales et indépendantes (8 %).
 74 % des catéchumènes habitent en zone urbaine, 26 % en zone rurale.
 63 % sont des femmes, 37 % des hommes.
 52 % des catéchumènes sont issus de familles dites de tradition chrétienne (celle de la majorité des Français), 4 % de religion musulmane, 37 % sans religion ou sans tradition religieuse connue.
 Cette année on enregistre une augmentation de 31 % des accompagnateurs, qui suit la forte augmentation du nombre de catéchumènes. Les laïcs s’impliquent fortement (9804), en collaboration prêtres (1388), les religieux (346) et les diacres (333).
 Toutes les provinces ecclésiastiques sont concernées, avec un nombre plus important dans les grandes métropoles : Paris (2652 catéchumènes), Marseille (1104) et Lyon (965)…
9427 confirmands adultes
 Les demandes de confirmation d’adultes augmentent de façon très importante depuis deux ans. 9427 adultes ont ainsi reçu ce sacrement en France en 2024 (plus du double par rapport à 2022). S’il existe quelques demandes liées à un appel pour être parrain ou marraine, ou en vue d’un mariage, la majeure partie des confirmands mettent en avant leur quête spirituelle.
7404 adolescents
 En 2025, on compte 7404 catéchumènes adolescents (11-17 ans) soit une augmentation de 33 %. Le Frat vient de réunir à Lourdes 13 500 lycéens franciliens, soit 50 % de plus par rapport à la précédente édition de 2023 – un record absolu par rapport au premier pèlerinage (1908).
 65 % sont des filles, 35 % des garçons.

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Eglises à vendre ou à sauver

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Article paru dans Chrétiens dans la Cité n°461 du 28 mars 2025

Selon un rapport du Sénat 2500 et 5000 églises risquent de disparaître d’ici à 2030. Que faire ?

La vente d’églises défraie la chronique. Le diocèse d’Arras a mis l’église Saint-Edouard de Lens sur leboncoin.fr avec cette annonce rédigée par son agence immobilière : « Vends maison 4 pièces 539 m2 - 362 500 €. Église idéalement située d’environ 539 m2 offrant de multiples possibilités. Laissez libre cours à votre imagination pour ce bien très rare à la vente. » De son côté, le diocèse de Nancy et de Toul vient de mettre en vente l’église Notre-Dame-de-Franchepré de Joeuf dont le maire envisage de transformer en musée du football, en hommage à l’enfance de Michel Platini. Sur patrice-besse.com sont actuellement proposées une église néogothique près de Clermont-Ferrand (380 000 €), une ancienne basilique classée Monument historique à 15 mn de Poitiers (950 000 €), sur une île de la Loire une église du 17e siècle également classée (100 000 €), une église du début du 20e siècle dans une ville moyenne de Bretagne (330 000 €), la chapelle de l’ancien carmel de Niort (220 000 €), etc. D’autres églises, invendables car non entretenues par les communes, sont détruites.

Comment sauver nos clochers ? Question posée par France catholique (n°3894 du 21 mars). Les sénateurs proposent de « développer les usages partagés des édifices cultuels » délaissés par les fidèles. Un exemple : datant du XVIIe siècle, l’église Saint-Joseph de Villefranche-sur-Rouergue était fermée depuis vingt ans mais toujours consacrée. En mai 2015, l’association CAP Solidarité (association Culturelle de l’Atelier des Pères) a été créée afin de permettre sa réouverture. En 2019, c’est chose faite et au temps de Noël est installé le Village aveyronnais et sa crèche de 120 santons. Et deux messes y sont célébrées chaque année. Mais encore convient-il que les « usages partagés » soient compatibles avec le culte. L’abbé Renaud Bertrand, responsable de la Commission d’art sacré du diocèse de Luçon explique dans France catholique : « Rien de profane ne peut trouver place dans une église sacrée. L’église est le lieu de rencontre entre Dieu et son peuple. Ce qui pourrait être compatible doit découler de la vie évangélique et rapporter l’homme à Dieu. Par exemple, une exposition d’art sacré peut avoir sa place dans une église, à l’inverse d’une exposition profane. Si nous limitons l’usage de nos églises à la célébration des sacrements et à la prière c »ommunautaire, le risque est grand que de nombreux maires ferment leurs églises, au motif qu’il n’y a plus d’offices. »

La jeune association Les Priants des campagnes œuvre pour mobiliser des groupes de prière pouvant assurer une présence dans les églises. Son prêtre référent, le Père Dominique de Lafforest, explique : « Notre objectif n’est pas ''la défense du patrimoine'', expression devenue banale. Ce que nous voulons c’est une prise de conscience de ce que l’on pourrait appeler ''l’âme'' de nos églises, chapelles, abbatiales, sanctuaires. Ils furent voulus, conçus, construits, entretenus, pour que la prière s’y élève. Les Priants des campagnes n’ont nullement la prétention de se substituer aux agents de l’entretien d’un patrimoine, fût-il qualifié de ''religieux''. Les églises où personne ne prie plus deviennent des musées, des ''coques vides''. En tant que baptisés il nous incombe de ''réveiller'' la foi en nos prières. C’est Jésus qui nous commande de prier en tout temps. En ouvrant des églises désertées, en sonnant les cloches, en faisant monter avec confiance notre prière, si humble qu’elle nous paraisse, nous savons – puisque c’est le Christ qui le dit – que nous contribuons à consoler son peuple désemparé, voire désespéré. L’appel des cloches console les gens, croyants ou pas."

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Jean Borella pour tous

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Publié à l'occasion de son 95e anniversaire, un ouvrage collectif (27 auteurs du monde entier) dirigé par Bruno Bérard et Paul Ducay rend hommage au grand philosophe catholique de Nancy : "Jean Borella pour tous. Introduction à son œuvre"  (L'Harmattan, 252 p., 27 €).

Ses nombreux ouvrages développent des recherches aussi diverses qu’inédites sur la théorie et l’usage du signe symbolique, le sens du surnaturel, la philosophie de la religion, la théologie et la métaphysique. Un penseur magistral bien que méconnu.

https://metafysikos.com/ouvrages/jean-borella-pour-tous/

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L'étonnante affluence du mercredi des Cendres

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Les églises ont été envahies le mercredi des Cendres ! Le phénomène a été constaté à travers toute la France et même remarqué à l’étranger : Europe becoming Catholic again ? se demandent des journalistes américains. Les témoignages sont innombrables, non seulement dans la capitale, mais à Nantes (« Messe des jeunes pleine à craquer », rapporte Famille chrétienne), Fréjus, Angoulême, Saint-Germain-en-Laye, Bordeaux, Rouen, Argenteuil, Nîmes (avec près de 1000 personnes surtout jeunes dans l’église Saint-Paul)… 

Mgr Laurent Ulrich lors de l'appel décisif des catéchumènes

Ce sont surtout les jeunes qui ont contribué à cet étonnant raz-de-marée. Le Père Benoist de Sinety, curé de Saint-Eubert à Lille, raconte : « Nous avons observé ce phénomène dans tout le diocèse. L’ensemble des prêtres était sidéré car, de la petite église de campagne à la grosse paroisse de centre-ville, à tous les horaires, le nombre de participants à la messe des Cendres a explosé. Dans la paroisse, à la messe de 19 h 30, nous sommes passés de 400 personnes à près de mille ! Les nouveaux venus étaient surtout des jeunes de 16 à 20 ans, que nous n’avions jamais vus auparavant. Ce qui m’a frappé, c’est qu’ils arrivaient souvent en groupe, et beaucoup d’entre eux n’étaient pas chrétiens. Dans les annonces à la fin de la messe, j’ai décidé de lancer un appel au catéchuménat : aux trois messes de la journée, nous avons reçu une vingtaine de candidatures ! Il faudra voir sur la durée comment l’enthousiasme peut se transformer durablement mais c’est très réjouissant, et en même temps déconcertant. » (La Croix, 10 mars)

Les explications d’une telle mobilisation sont multiples (nous y reviendrons). Pour le sociologue Yann Raison du Cleuziou, les pratiquants sont moins nombreux qu’avant mais plus fervents : ils attachent de l’importance au carême et regardent la messe des Cendres comme quasiment obligatoire. Par ailleurs la forte visibilité de l’islam au moment du ramadan qui cette année est presque concomitant au Carême a peut-être stimulé des jeunes Français peu ou pas du tout pratiquants à se réapproprier l’identité religieuse historique de leur pays. Et cette réaction conduirait certains vers la conversion au Christ. Une chose est sûre : l’événement du mercredi des Cendres confirme une tendance lourde : la croissance continue du nombre des catéchumènes. Cette année, à Paris, 672 catéchumènes adultes (âgés entre 18 et 83 ans) se préparent à être baptisés à Pâques – contre 351 en 2022. En particulier, la liturgie traditionnelle continue d’attirer de nombreux jeunes, y compris ceux issus de l’immigration. Dans le diocèse de Créteil (Val-de-Marne), banlieue fortement déchristianisée, 190 adolescents et 230 adultes seront pourtant baptisés. L’Esprit ne cesse pas de souffler…

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Texte intégral du discours de JD Vance

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Voici  la transcription intégrale du remarquable discours du vice-président JD Vance lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le 14 février 2025.

Merci, et merci à tous les délégués, personnalités et professionnels des médias réunis, et merci en particulier à l'hôte de la Conférence de Munich sur la sécurité d'avoir pu organiser un événement aussi incroyable. Nous

sommes bien sûr ravis d'être ici, nous sommes heureux d'être ici, et l'une des choses dont je voulais parler aujourd'hui, c'est bien sûr nos valeurs communes, et vous savez, c'est formidable d'être de retour en Allemagne, comme vous l'avez entendu plus tôt.
J'étais ici l'année dernière en tant que sénateur des États-Unis, j'ai rencontré le ministre des Affaires étrangères David Lammy et j'ai plaisanté en disant que l'année dernière, nous avions tous deux des emplois différents de ceux que nous avons maintenant, mais qu'il est maintenant temps pour tous nos pays, pour nous tous qui avons eu la chance de recevoir le pouvoir politique de nos peuples respectifs, de l'utiliser à bon escient pour améliorer nos vies, et je tiens à dire que j'ai eu la chance, pendant mon séjour ici, de passer du temps en dehors des murs de cette conférence au cours des dernières 24 heures, et j'ai été très impressionné par l'hospitalité des gens, même, bien sûr, alors qu'ils sont sous le choc de l'horrible attaque d'hier.
Et la première fois que je suis allé à Munich, c'était avec ma femme, qui est ici avec moi aujourd'hui pour un voyage personnel. J'ai toujours aimé la ville de Munich et j'ai toujours aimé ses habitants. Je veux juste dire que nous sommes très émus et que nos pensées et nos prières vont à Munich et à tous ceux qui sont touchés par le mal infligé à cette belle communauté. Nous pensons à vous, nous prions pour vous et nous vous soutiendrons certainement dans les jours et les semaines à venir.

Préoccupations sécuritaires et valeurs européennes

J’espère que ce ne sont pas les derniers applaudissements que je recevrai, mais nous nous réunissons à cette conférence, bien sûr, pour discuter de sécurité, et nous parlons généralement des menaces à notre sécurité extérieure. Je vois de nombreux grands chefs militaires réunis ici aujourd’hui, mais même si l’administration Trump est très préoccupée par la sécurité européenne et estime que nous pouvons parvenir à un règlement raisonnable entre la Russie et l’Ukraine, et nous pensons également qu’il est important que l’Europe prenne des mesures importantes pour assurer sa propre défense dans les années à venir, la menace qui m’inquiète le plus vis-à-vis de l’Europe n’est pas la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur.
Et ce qui m’inquiète, c’est la menace qui vient de l’intérieur, le recul de l’Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales, des valeurs partagées avec les États-Unis d’Amérique.
J'ai été frappé par la récente intervention à la télévision d'un ancien commissaire européen qui s'est réjoui de l'annulation par le gouvernement roumain d'une élection. Il a prévenu que si les choses ne se déroulaient pas comme prévu, la même chose pourrait se produire en Allemagne.
Ces déclarations désinvoltes sont choquantes pour les oreilles des Américains. Depuis des années, on nous répète que tout ce que nous finançons et soutenons est fait au nom de nos valeurs démocratiques communes. De notre politique à l’égard de l’Ukraine à la censure numérique, tout est présenté comme une défense de la démocratie.
Mais lorsque nous voyons des tribunaux européens annuler des élections et de hauts responsables menacer d'en annuler d'autres, nous devons nous demander si nous nous imposons les normes les plus élevées. Et je dis nous-mêmes parce que je crois fondamentalement que nous sommes dans la même équipe. Nous devons faire plus que parler des valeurs démocratiques, nous devons les vivre.

Les leçons de la guerre froide

Beaucoup d’entre vous présents dans cette salle se souviennent que la guerre froide a placé les défenseurs de la démocratie face à des forces bien plus tyranniques sur ce continent. Et pensez à ceux qui ont censuré les dissidents, fermé les églises, annulé les élections. Étaient-ils les bons ? Certainement pas.
Mais grâce à Dieu, ils ont perdu la guerre froide. Ils l'ont perdue parce qu'ils n'ont ni valorisé ni respecté tous les bienfaits extraordinaires de la liberté. La liberté de surprendre, de faire des erreurs, d'inventer, de construire. Il s'avère qu'on ne peut pas imposer l'innovation ou la créativité, tout comme on ne peut pas forcer les gens à penser, à ressentir ou à croire.
Nous pensons que ces choses sont certainement liées. Malheureusement, quand je regarde l’Europe aujourd’hui, je ne vois pas toujours très bien ce qui est arrivé à certains des vainqueurs de la guerre froide. Je regarde Bruxelles, où les commissaires européens avertissent les citoyens qu’ils ont l’intention de fermer les réseaux sociaux en cas de troubles civils dès qu’ils repèrent ce qu’ils considèrent comme étant, je cite, « du contenu haineux ». Je regarde mon propre pays, où la police a mené des descentes contre des citoyens soupçonnés d’avoir publié des commentaires antiféministes en ligne dans le cadre, je cite, de « la lutte contre la misogynie sur Internet, une journée d’action ».
Je pense à la Suède, où le gouvernement a condamné il y a deux semaines un militant chrétien pour avoir participé à l’autodafé de Corans qui a entraîné le meurtre de son ami. Comme l’a fait remarquer de manière effrayante le juge dans son cas, les lois suédoises censées protéger la liberté d’expression ne donnent pas, en réalité, et je cite, « carte blanche pour faire ou dire n’importe quoi sans risquer d’offenser le groupe qui professe cette croyance ».
Et ce qui m’inquiète le plus, c’est peut-être le cas de nos chers amis du Royaume-Uni, où le recul des droits de conscience a mis en péril les libertés fondamentales des Britanniques religieux en particulier. Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement britannique a accusé Adam Smith-Connor, un physiothérapeute de 51 ans et ancien combattant de l’armée, du crime odieux d’avoir prié en silence pendant trois minutes à 50 mètres d’une clinique d’avortement.
Il n'a pas gêné personne, n'a pas interagi avec qui que ce soit, il a simplement prié en silence. Après que les forces de l'ordre britannique l'ont repéré et lui ont demandé pourquoi il priait, Adam a simplement répondu que c'était au nom de son fils à naître que lui et son ancienne petite amie avaient avorté des années auparavant.
Les policiers n'ont pas bougé. Adam a été reconnu coupable d'avoir enfreint la nouvelle loi gouvernementale sur les zones tampons, qui criminalise la prière silencieuse et d'autres actions susceptibles d'influencer la décision d'une personne à moins de 200 mètres d'un centre d'avortement. Il a été condamné à payer des milliers de livres sterling de frais de justice au ministère public.
J’aimerais pouvoir dire qu’il s’agit d’un coup de chance, d’un exemple unique et fou d’une loi mal rédigée adoptée contre une seule personne.
Mais non, en octobre dernier, il y a quelques mois à peine, le gouvernement écossais a commencé à distribuer des lettres aux citoyens dont les maisons se trouvent dans des zones d’accès dites sûres, les avertissant que même une prière privée dans leur propre maison peut être considérée comme une infraction à la loi. Naturellement, le gouvernement a exhorté les lecteurs à signaler tout concitoyen soupçonné d’avoir commis un délit de pensée. En Grande-Bretagne et dans toute l’Europe, je crains que la liberté d’expression ne soit en recul.

La censure aux États-Unis

Et dans l’intérêt de la comédie, mes amis, mais aussi dans l’intérêt de la vérité, je dois admettre que parfois les voix les plus fortes en faveur de la censure ne viennent pas d’Europe, mais de mon propre pays, où le gouvernement précédent a menacé et intimidé les sociétés de médias sociaux pour qu’elles censurent ce qu’on appelle la désinformation. La désinformation, comme par exemple l’idée que le coronavirus avait probablement fuité d’un laboratoire en Chine, a poussé notre propre gouvernement à encourager les entreprises privées à faire taire les personnes qui osaient dire ce qui s’est avéré être une vérité évidente.
Je ne viens donc pas ici aujourd’hui avec une simple observation, mais avec une proposition. Tout comme l’administration Biden semblait désespérée de faire taire les gens qui s’exprimaient, l’administration Trump fera exactement le contraire, et j’espère que nous pourrons travailler ensemble sur ce sujet. À Washington, un nouveau shérif est en poste et, sous la direction de Donald Trump, nous pouvons être en désaccord avec vos opinions, mais nous nous battrons pour défendre votre droit de les exprimer sur la place publique, que vous soyez d’accord ou non.

Annulation des élections en Roumanie

Nous en sommes maintenant au point où la situation est devenue si mauvaise qu'en décembre dernier, la Roumanie a purement et simplement annulé les résultats d'une élection présidentielle, sur la base de soupçons fragiles d'une agence de renseignement et d'une énorme pression de ses voisins continentaux.
D’après ce que j’ai compris, l’argument était que la désinformation russe avait infecté les élections roumaines.
Mais je demanderais à mes amis européens de prendre du recul. Vous pouvez penser que c'est mal pour la Russie d'acheter des publicités sur les réseaux sociaux pour influencer vos élections. Nous le pensons certainement. Vous pouvez même condamner cela sur la scène internationale.
Mais si votre démocratie peut être détruite avec quelques centaines de milliers de dollars de publicité numérique provenant d’un pays étranger, alors elle n’était pas très forte au départ.
La bonne nouvelle, c’est que je pense que vos démocraties sont bien moins fragiles que beaucoup de gens le craignent, et je crois vraiment que permettre à nos citoyens de s’exprimer les rendra encore plus forts. Ce qui nous ramène bien sûr à Munich, où les organisateurs de cette conférence ont interdit aux législateurs représentant les partis de gauche comme de droite de participer à ces discussions.
Encore une fois, nous ne sommes pas obligés d’être d’accord avec tout ce que les gens disent, mais lorsque les gens représentent, lorsque les dirigeants politiques représentent un groupe important, il nous incombe au moins de participer au dialogue avec eux.
Aujourd’hui, pour beaucoup d’entre nous, de l’autre côté de l’Atlantique, cela ressemble de plus en plus à de vieux intérêts bien ancrés se cachant derrière des termes laids de l’ère soviétique comme « mésinformation » et « désinformation », qui n’aiment tout simplement pas l’idée que quelqu’un avec un point de vue alternatif puisse exprimer une opinion différente ou, Dieu nous en préserve, voter différemment ou pire encore, gagner une élection.

Dépenses de défense et sécurité européenne

Il s’agit d’une conférence sur la sécurité et je suis sûr que vous êtes tous venus ici préparés à parler de la manière dont vous comptez augmenter les dépenses de défense au cours des prochaines années, en fonction d’un nouvel objectif. Et c’est formidable, car comme le président Trump l’a clairement indiqué, il estime que nos amis européens doivent jouer un rôle plus important dans l’avenir de ce continent. Nous ne pensons pas que nous devons partager le fardeau, mais nous pensons qu’il est important que les Européens prennent les choses en main, tandis que l’Amérique se concentre sur les régions du monde qui sont en grand danger.
Mais permettez-moi aussi de vous demander comment vous allez pouvoir réfléchir aux questions budgétaires si nous ne savons pas ce que nous défendons au départ. J'ai déjà entendu beaucoup de choses à ce sujet au cours de mes conversations et j'ai eu de très nombreuses conversations intéressantes avec de nombreuses personnes réunies ici dans cette salle. J'ai beaucoup entendu parler de ce contre quoi vous devez vous défendre, et bien sûr, c'est important.
Mais ce qui m'a semblé un peu moins clair, et certainement à de nombreux citoyens européens, c'est pourquoi vous vous défendez exactement.
Quelle est la vision positive qui anime ce pacte de sécurité partagé que nous considérons tous comme si important ? Et je crois profondément qu’il n’y a pas de sécurité si l’on a peur des voix, des opinions et de la conscience qui guident son propre peuple. L’Europe est confrontée à de nombreux défis, mais la crise à laquelle ce continent est confronté en ce moment, la crise à laquelle nous sommes tous confrontés ensemble, je crois, est une crise que nous avons nous-mêmes créée. Si vous vous présentez dans la peur de vos propres électeurs, l’Amérique ne peut rien faire pour vous, et d’ailleurs vous ne pouvez rien faire pour le peuple américain qui m’a élu et qui a élu le président Trump.
Pour accomplir quoi que ce soit de valable dans les années à venir, il faut des mandats démocratiques. 
N’avons-nous rien appris sur le fait que les mandats trop minces produisent des résultats instables ?

L’importance des mandats démocratiques

Mais il y a tellement de choses qui peuvent être accomplies avec le type de mandat démocratique qui, je pense, résultera d'une plus grande réactivité aux voix de vos citoyens. Si vous voulez profiter d'économies compétitives, si vous voulez profiter d'une énergie abordable et de chaînes d'approvisionnement sûres, alors vous avez besoin de mandats pour gouverner, car vous devez faire des choix difficiles pour profiter de toutes ces choses, et bien sûr, nous le savons très bien aux États-Unis.
On ne peut pas gagner un mandat démocratique en censurant ses adversaires ou en les mettant en prison, qu'il s'agisse du chef de l'opposition, d'un humble chrétien priant chez lui ou d'un journaliste essayant de rapporter l'actualité. On ne peut pas non plus gagner un mandat démocratique en négligeant son électorat de base sur des questions comme celle de savoir qui a le droit de faire partie de notre société commune.

Le défi des migrations de masse

Parmi tous les défis urgents auxquels sont confrontées les nations représentées ici, je pense qu’il n’y en a pas de plus urgent que la migration de masse. Aujourd’hui, près d’une personne sur cinq vivant dans ce pays a immigré de l’étranger. Il s’agit, bien sûr, d’un chiffre record. C’est d’ailleurs un chiffre similaire aux États-Unis, également un record historique. Le nombre d’immigrants entrés dans l’UE en provenance de pays tiers a doublé entre 2021 et 2022 seulement, et bien sûr, il a beaucoup augmenté depuis.
Nous connaissons la situation, elle ne s'est pas produite dans le vide. C'est le résultat d'une série de décisions conscientes prises par des hommes politiques de tout le continent et d'autres pays du monde entier au cours d'une décennie. Nous avons vu les horreurs provoquées par ces décisions hier dans cette même ville.
Et bien sûr, je ne peux pas évoquer à nouveau ce sujet sans penser aux terribles victimes qui ont vu une belle journée d'hiver à Munich gâchée. Nos pensées et nos prières les accompagnent et resteront avec elles.
Mais pourquoi une telle situation s'est-elle produite ? C'est une histoire terrible, mais nous l'avons entendue trop souvent en Europe et malheureusement aussi trop souvent aux États-Unis. Un demandeur d'asile, souvent un jeune homme d'une vingtaine d'années, déjà connu de la police, fonce dans une foule avec sa voiture et détruit une communauté.
Combien de fois devrons-nous subir ces revers effroyables avant de changer de cap et de donner à notre civilisation commune une nouvelle direction ? Aucun électeur sur ce continent n’est allé aux urnes pour ouvrir les vannes à des millions d’immigrés sans aucun contrôle.
Mais savez-vous pour quoi ils ont voté ? En Angleterre, ils ont voté pour le Brexit, et qu'ils soient d'accord ou pas, ils ont voté pour. Et de plus en plus, partout en Europe, ils votent pour des dirigeants politiques qui promettent de mettre fin à une migration incontrôlée.
Je suis d'accord avec beaucoup de ces préoccupations, mais vous n'êtes pas obligé d'être d'accord avec moi. Je pense simplement que les gens se soucient de leur maison, de leurs rêves, de leur sécurité et de leur capacité à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants.
Et ils sont intelligents. Je pense que c'est l'une des choses les plus importantes que j'ai apprises au cours de ma brève carrière politique. Contrairement à ce que l'on pourrait entendre à Davos, les citoyens de nos pays ne se considèrent généralement pas comme des animaux éduqués ou comme des rouages interchangeables de l'économie mondiale.
Il n’est pas surprenant qu’ils ne veuillent pas être bousculés ou ignorés par leurs dirigeants. C’est le rôle de la démocratie de trancher ces grandes questions lors des urnes. Je crois que rejeter les gens, ignorer leurs préoccupations ou, pire encore, bloquer les médias, bloquer les élections ou exclure les gens du processus politique, ne protège rien. En fait, c’est le moyen le plus sûr de détruire la démocratie.
Et s'exprimer et exprimer son opinion ne constitue pas une ingérence électorale, même lorsque des personnes expriment des opinions en dehors de votre propre pays et même lorsque ces personnes sont très influentes. Et croyez-moi, je dis cela avec humour : si la démocratie américaine a pu survivre à dix ans de réprimandes de Greta Thunberg, vous pouvez survivre à quelques mois d'Elon Musk.

L’importance d’écouter les gens

Mais aucune démocratie, qu'elle soit américaine, allemande ou européenne, ne survivra à l'idée de dire à des millions d'électeurs que leurs pensées et leurs préoccupations, leurs aspirations, leurs demandes d'aide ne sont pas valables ou ne méritent même pas d'être prises en considération. La démocratie repose sur le principe sacré selon lequel la voix du peuple compte. Il n'y a pas de place pour les pare-feu. Soit on respecte ce principe, soit on ne le respecte pas.
Les Européens, les citoyens, ont voix au chapitre. Les dirigeants européens ont le choix. Et je suis convaincu que nous ne devons pas avoir peur de l'avenir. Vous pouvez accepter ce que vos concitoyens vous disent, même si c'est surprenant, même si vous n'êtes pas d'accord.
Et si vous le faites, vous pourrez affronter l’avenir avec certitude et confiance, sachant que la nation est derrière chacun de vous. Et c’est là, à mes yeux, la grande magie de la démocratie. Elle ne réside pas dans ces bâtiments en pierre ou ces beaux hôtels. Elle ne réside même pas dans les grandes institutions que nous avons bâties ensemble en tant que société commune. Croire en la démocratie, c’est comprendre que chacun de nos citoyens est doté de sagesse et a voix au chapitre.
Et si nous refusons d’écouter cette voix, même nos combats les plus victorieux n’aboutiront à rien. Comme l’a dit un jour le pape Jean-Paul II, à mon avis l’un des plus extraordinaires défenseurs de la démocratie sur ce continent ou sur tout autre, « n’ayez pas peur ». Nous ne devrions pas avoir peur de notre peuple, même lorsqu’il exprime des opinions qui ne sont pas celles de ses dirigeants. Merci à tous.
Bonne chance à tous. Que Dieu vous bénisse.

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Au sommaire du numéro 459

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Le 459e numéro de la lettre d'information Chrétiens dans la Cité vient de paraître.

Pour s'abonner, cliquer ici.

Au sommaire

ANALYSE : Le défi de l'intelligence artificielle.

ACTU

Un groupe "Chrétiens d'Orient" au Parlement européen - Pierre-Luc Séguillon : dominicain défroqué, rédacteur en chef de Témoignage chrétien et agent du KGB - Le Puy-du-Fou traverse la manche - La Cour des comptes interroge le Secours catholique - L'abbé Michel-Marie Zanotti Sorkine sort un CD de chansons - Fondacio fête ses 50 ans - Protestantisme : poussée des évangéliques - Les églises prises pour cible - Jubilé du monde agricole - L'aventure de la charité - etc.

LECTURES

Pour l'Eglise, de Christophe Dickès (Perrin)

INITIATIVES

SOS Chrétiens d'Orient

 

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Au sommaire du n°458

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Le 458e numéro de la lettre Chrétiens dans la Cité est paru.

Au sommaire :

EDITO : Démission contrainte - Sur le départ de Mgr Dominique Rey

INFOS

Heavn : 400 mariages en quatre ans - Promuvoir le "capital chrétien" : création de l'Institut des hautes études de finance religieuse -380 millions de chrétiens persécutés - La Catho de Lille fête ses 150 ans - Nagasaki 1945 - 10 000 personnes à la Marche pour la vie - Le Salon de la liberté scolaire

FIGURES

Mgr Franck Javary - Mgr Jérôme Beau - David Lisnard

AGENDA

LECTURES : Benoît XVI, L'Homme au coeur de la création (Artège)

INITIATIVES : Communion des educateurs chrétiens

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Censure d'Etat

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L'enseignement moral de l’Église interdit d'expression.

L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom, ex CSA) a condamné la chaîne Cnews à payer une amende de 100 000 euros pour avoir présenté sans contradiction l’avortement comme « une cause de mortalité ». C’était le 25 février dernier dans l’excellente émission «En quête d’esprit» animée par Aymeric Pourbaix, directeur de l'hebdomadaire France catholique. Chrétiens dans la Cité avait précédemment publié dans son numéro 443 du 27 janvier les statistiques compilées par l’organisation Worldometer : « le nombre d’avortements dans le monde en 2022 est de 73 millions, ce qui en fait la première cause de décès : 52 % sur un total de 140 millions ». L'information reprise par Cnews a fortement déplu à l'Arcom, qui a motivé ainsi sa décision : 
« Une partie de la séquence en cause assimile l’avortement à une cause de mortalité et, par voie de conséquence, l’embryon ou le fœtus qui n’a pu naître vivant en raison d’un avortement à une personne décédée alors même qu’en droit, ils ne sont pas considérés comme des personnes. L’avortement ne saurait donc être présenté comme une cause de mortalité. » L'enfant à naître n'étant pas une personne, le tuer n'est pas une mise à mort. Autrement dit, l’Église n'a plus le droit d'enseigner que l'avortement est un crime abominable, comme l'affirmaient les pères du concile Vatican II dans la constitution Gaudium et Spes (§ 51). Et gare à celui qui approuverait les forts propos du pape François traitant les médecins avorteurs de tueurs à gages...

La diffusion de la Bible devra être à son tour interdite qui condamne les actes homosexuels comme des dépravations graves (Gn 19,1-29 ; Rm 1,24-27 ; 1Co 6,9-10 : 1Tm 1,10) tout comme le Catéchisme de l’Église catholique qui les qualifie d'« intrinsèquement désordonnés », « contraires à la loi naturelle » (§ 2357) ? Ce qui peut justifier certaines justes discriminations, par exemple dans le choix d'animateurs de camps pour les jeunes.

Cette censure s'exerce à sens unique. Très révélateurs à ce sujet sont les propos de Riss, rédacteur en chef de Charlie Hebdo. Ce journal satirique s'en prend régulièrement à la foi chrétienne avec force caricatures scatologiques, la dernière en date étant un dessin ignoble représentant la Sainte Vierge paru pour le 15 août dernier. En toute impunité, comme le reconnaît naïvement Riss : « Soyons honnêtes, depuis 2015, nous sommes aidés et soutenus par les pouvoirs publics. Les responsables au pouvoir sont derrière Charlie, notamment quand nous publions des dessins susceptibles de faire polémique à l'étranger. Le principe de liberté d'expression est respecté en France. Nous pouvons publier ce que nous voulons, et, en dehors des extrémistes, plus personne ne nous fait des procès en amoralité. » (Le Figaro, 25 novembre) Ainsi la liberté d'expression est respectée en France... mais pas pour tous...

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Une chaîne de prière pour soutenir les agriculteurs

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Une communication des Journées Paysannes:

Prier 9 jours
aux intentions du monde agricole

Une chaîne de prière pour soutenir les agriculteurs

Il y a presque un an, les articles et les reportages sur le monde agricole ont fleuri dans la presse et les médias à l’occasion d’une forte mobilisation des agriculteurs sur les routes. Ils ont été interrogés pour comprendre les racines de leur mal-être, pour essayer de décrypter le message qui se cachait derrière les panneaux renversés.

Un an après, qu’est-ce qui a changé ? Rien. Un changement de gouvernement plus tard, on marche toujours sur la tête. L’injustice du commerce international à outrance, dérégulé et dégagé des contraintes de qualité et d'environnement persiste. La difficulté à vivre dignement des métiers de la terre, avec un revenu qui reflète la quantité de travail fourni, demeure. De plus, les conditions météorologiques ont entraîné des chutes de rendement généralisées jamais atteintes depuis 40 ans. La souffrance s'accroît dans nos campagnes.

Plus que jamais, ceux qui nous nourrissent ont besoin du soutien de tous pour continuer à réaliser leur vocation. Ce soutien peut prendre de nombreuses formes, comme de choisir de changer ses habitudes de consommation ou de chercher à comprendre la complexité de la situation. En tant que chrétiens, nous avons un outil supplémentaire à notre disposition, celui de la prière. Nous croyons que la puissance de la prière permet de vaincre l’isolement, la détresse et la perte de confiance en soi. Nous croyons que le Seigneur entend la supplication des paysans qu’Il aime tant, d’autant plus si “deux ou trois sont réunis en mon nom” (Mt 18,20).

C’est pourquoi nous proposons à tous ceux qui le souhaitent de nous accompagner du 3 au 11 novembre 2024 en priant aux intentions du monde agricole. À l’image des apôtres qui ont prié 9 jours avec Marie dans la chambre haute entre l’Ascension et la Pentecôte, supplions l'Esprit-Saint de venir inonder ce monde. Manifestons notre solidarité avec le monde agricole en formant une grande chaîne de prière.

Ces 9 jours de prière seront aussi l’occasion de se préparer au Jubilé du monde agricole qui se déroulera à Paray-le-Monial des 1er et 2 février prochains, de le faire connaître et d’inviter largement à y participer. Laissons la parole au père Étienne Kern, recteur du sanctuaire de Paray-le-Monial.

C’est avec une profonde joie que le sanctuaire du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial s’apprête à accueillir le Jubilé de la vie agricole, dans le cadre des 350 ans des Apparitions du Cœur de Jésus à Sainte Marguerite-Marie. Par cette belle neuvaine préparatoire, creusons en nous une disponibilité intérieure pour recevoir ce que le Seigneur fera au cours de ce temps de grâce. Que nous soyons disposés à déposer tous nos fardeaux, notamment ceux qui sont liés à notre travail de la terre, pour nous reposer sur son Cœur, pour nous laisser brûler par son Cœur, fournaise ardente de charité, afin de lui rendre amour pour amour et être témoin de l’Espérance.

Car oui, l’Espérance nous habite. Les 12 et 13 octobre derniers, une centaine de jeunes étaient réunis à l’invitation de notre association. Agriculteurs depuis quelques années ou en projet d’installation, ils veulent nourrir leurs frères les hommes et se sanctifier par le travail de la terre. Ils bâtissent un mode de vie qui met en cohérence leurs valeurs écologiques, humanistes et spirituelles.

Nous souhaitons donc, avec vous, faire connaître ces deux propositions, pour que personne ne soit oublié.

  • - Du 3 au 11 novembre 2024, prier 9 jours aux intentions du monde agricole en formant une grande chaîne de prière. Il est possible de prier seul, dans les lieux et à des dates qui vous conviennent, mais plusieurs initiatives partout en France permettront aussi de se retrouver : une récollection en Gironde, une journée fraternelle en Anjou, une messe présidée par l’évêque dans le Jura… Toutes les dates ainsi que le texte de la neuvaine sont à retrouver sur notre site internet : www.journees-paysannes.org .

  • Vous pouvez aussi vous inscrire pour suivre la neuvaine sur Hozana - Neuvaine pour les travailleurs de la terre.

  • - Les 1er et 2 février 2025, venir se reposer sur le Cœur de Jésus lors du Jubilé du monde agricole à Paray-le-Monial. “Venez à moi, vous tous qui ployez sous le poids du fardeau et je vous soulagerai.” (Mt 11,28)

 

Association les Journées paysannes

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Les Journées paysannes : 

Nous sommes des agriculteurs passionnés, venant de toute la France, d’âges, de productions et de sensibilités très diverses, ainsi que des personnes qui se sentent concernées par le travail de la terre. 

Nous nous attachons à faire dialoguer nos savoir-faire et la recherche fondamentale, à la lumière de la Doctrine Sociale de l'Église, pour mieux garder et cultiver la terre, prendre soin de ceux qui la travaillent et nourrir nos frères les hommes. Notre association est membre de la Mission rurale.

www.journees-paysannes.org

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