Au sommaire du 366e numéro de la lettre d'information Chrétiens dans la Cité :
ANALYSE : Que penser des Gilets jaunes? La réponse du Père Bernard Devert
LES HOMMES : Thierry Magnin - Philippe Delorme - Dorothy Day
INFOS : Un pôle de charité au coeur de Paris - Agnès Thill, député En marche contre la PMA sans père - Une commission sur les abus sexuels dans l'Eglise - Radioscopie de la grande pauvreté - Jésus revient avec Arielle Dombasle - Innovation solidaire - Religion en entreprise - Le Rocher à Nîmes - Le-Puy-du-Fou bat un nouveau record
LECTURES : Rendre les salariés heureux, par Thierry Delcourt
Le diocèse de Paris a déposé un permis de construire pour un beau projet d’habitat partagé qui devrait voir le jour en 2022, dans un ancien couvent de la Visitation situé dans le VIᵉ arrondissement parisien, rue de Vaugirard. Sur 7300 m², il associerait trois associations spécialisées dans les colocations solidaires :
l’Association pour l’amitié (APA), pour les personnes de la rue ; Marthe et Marie, pour les femmes enceintes ou jeunes mamans en situation de précarité ; et Simon de Cyrène pour les personnes handicapées. Plus d'une soixantaine de personnes seraient ainsi aidées. Le programme comprendrait aussi un volet pastoral et des locations assurant des revenus pour financer l'ensemble. (Source : site Aleteia, 17/11)
Une chronique du Père Bernard Devert, président-fondateur d'Habitat & Humanisme :
Que de patience coupable face au mal-logement !
Dénoncé depuis des décennies, ce « cancer » social fait l’objet seulement de soins palliatifs. Quelle est la volonté d’en finir avec une souffrance qui ronge la Société, jusqu’à créer des fractures. D’un côté, ceux qui bénéficient d’un habitat et de l’autre, d’un abri compromettant l’avenir des occupants.
La colère gronde à Marseille avec l’effondrement de trois immeubles, rue d’Aubagne, ayant entraîné la mort de 5 résidents. 3 autres sont portés disparus ; grande est l’inquiétude. L’insalubrité pourtant était connue mais aucune précipitation pour éloigner du danger les plus vulnérables.
L’affaissement de ces bâtiments crée une légitime émotion ; elle doit être entendue comme un réveil des responsabilités. Arrêtons de jouer avec la vie de ceux qui sont les plus fragiles.
Le mal-logement est cause de morts physiques. Quelle attention portée aux morts de la rue ! Ils ne courent le risque d’aucun effondrement pour être abandonnés sur des trottoirs, par tous les temps, sans que la Nation soit effondrée par une telle injustice.
Nous tenons dans nos mains les linceuls d’une fraternité déchirée pour tolérer l’intolérable, des morts annoncés. Quand réaliserons-nous enfin des programmes en nombre suffisant mettant un terme à un sans-abrisme honteux. Il est le nôtre.
A la va-vite, à chacun des hivers, s’ouvrent des gymnases dans lesquels s’entassent les délaissés et rejetés d’une Société plus attentive au thermomètre qu’à la santé de ses ressortissants bravant les intempéries. Que fait-on de cette obligation juridique et morale d’un logement décent pour tous.
Assez facile de parler du ‘logement d’abord’, il convient d’abord de prendre acte de la nécessité de construire des logements décents, délivrés des marquages sociaux, accessibles à chacun en fonction de ses revenus.
Le mal-logement tue aussi moralement nombre de nos concitoyens oubliés dans des cités anxiogènes. Bon sang ! L’habitat est constitué de fenêtres ; comment accepter que leur ouverture ait pour conséquence d’abîmer des regards. Tristesse du mal vivre de ceux qui, séjournant dans ces lieux, ne se font aucune illusion sur l’intérêt qui leur est témoigné.
Consentir à l’indignité d’un toit, c’est dire à celui qui l’occupe par nécessité : tu ne comptes pas ou si peu.
Ce drame à Marseille intervient au cours de cette semaine de l’économie solidaire. Une forme d’économie qui connaît un certain effondrement, l’Etat lui retirant une part des dispositifs fiscaux. Comment se faire entendre sur la pertinence de leur maintien. Non, ils ne sont pas des avantages, appelés si injustement des niches, mais des soutiens nécessaires pour bâtir plus humain.
Faut-il que la vie disparaisse pour comprendre que l’habitat est un écrin qui l’accueille et la protège, mais pour qui ?
Lors de ses vingt-six ans sur le siège de saint Pierre, saint Jean Paul II a produit une œuvre abondante sur tous les sujets concernant l’Église, l’homme, le monde…
Le vaticaniste Bernard Lecomte, auteur notamment d’une biographie de référence sur le pape polonais, a eu l’idée de recueillir les textes les plus marquants, sous forme de brefs extraits, que l’on (re) découvre avec un grand intérêt : Le monde selon Jean-Paul II (Tallandier, 346 p., 20,50 €).
Le plus jeune évêque français (49 ans), Mgr David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France en Martinique, faisait partie des quatre évêques français présents au Synode sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel organisé à Rome du 3 au 28 octobre. Il a déclaré à l’agence I Media : « L’Église en France a de vraies richesses, car sa jeunesse a compris qu’elle était missionnaire… On observe chez les jeunes catholiques en France une militance, notamment dans les groupes de jeunes, dans les communautés nouvelles ou à travers le scoutisme. Un évêque a rappelé que, pour le pape Pie XII, si l’on n’est pas missionnaire ou militant, on est un apostat… Or les jeunes catholiques français sentent qu’ils ont une responsabilité par rapport au Christ et à son Église. Globalement, on n’a pas à les en convaincre. Ainsi, lorsque le pape s’en prend au cléricalisme, il ne dénonce pas tant un certain autoritarisme des clercs que la vision de certains laïcs de tout faire reposer sur les clercs. Les jeunes catholiques montrent au contraire qu’ils ont compris leur mission. Ils ne pensent pas que l’on doit agir uniquement lorsque l’on est religieux ou prêtre. »
LES HOMMES : Saint Jean Paul II - Stéphane Bern - Yves Chiron
INFOS : PMA sans père : opposition de l'Eglise - Alliance Vita mobilisée contre la PMA - Lectures de choix : un guide pour la littérature jeunesse - Mgr Macaire, les jeunes et l'Eglise - Quand La Croix adopte le langage LGBT - Des crèches de Noël à Perpignan - Vidéos chrétiennes - 1 Terrien sur 5 est catholique - Magnificat in the USA - Appel contre l'euthanasie
La revue trimestrielle Limite, animée par jeunes catholiques se réclamant de l'écologie intégrale, annonce dans sa dernière livraison avoir « 2034 abonnés et un peu plus de 4000 lecteurs réguliers ». C'est un bon début.
Sa dernière livraison comporte notamment un fort intéressant dossier critique sur « l'impasse du productivisme et l'espérance d'une économie réconciliée avec elle-même ».
Le développement des écoles indépendantes s’accélère : 31 ouvertures en 2011, 93 en 2016, 157 cette année. Elles sont aujourd’hui 1462, de la maternelle à la terminale, très diversifiées, et expérimentant des méthodes inconnues de l’enseignement public ou sous contrat. La plupart des nouveaux établissements sont aconfessionnels (seulement 12 sont catholiques, 3 protestants, 3 juifs et 1 musulman) et pratiquent des pédagogies actives ou nouvelles : écoles démocratiques, éco-citoyennes, Montessori… S’y ajoutent des écoles bilingues, internationales ou régionalistes, ou pour publics spécifiques, ou encore dans des quartiers difficiles (5 nouveaux établissements d’Espérance Banlieues).
ANALYSE : Le pape et les tueurs à gages - texte du discours dénonçant les atteintes à la vie
AGENDA
BREVES : Laurent Landete - Guy-Emmanuel Cariot - Catholiques en mission - Semaines sociales 2018 - Prix de l'AES - Limite pour une autre économie - Stagnation des effectifs de l'enseignement catholique - Maisons de retraite chrétiennes
INFOS : Trois nouveaux Accueils Louis et Zélie - Bolloré reprend France catholique - Les glissements politiques des catholiques - Les 20 ans du Cèdre - 157 nouvelles écoles hors contrat