Directeur du Centre européen pour le droit et la justice (Strasbourg), expert auprès d’organisations internationales et de la diplomatie du Saint-Siège, Grégor Puppinck publie le livre de référence sur les droits de l’homme. La Déclaration des droits de l’homme publiée en 1948 fut l’expression d’une certaine conception de la nature humaine, marquée notamment par le personnalisme chrétien d’un Jacques Maritain. Elle est un effort pour fonder un ordre moral supranational dépassant le positivisme (le législateur détermine le juste) qui, après plusieurs siècles de développement avait conduit jusqu’aux horreurs du nazisme.
Cerf, 304 p., 22 €
Mais cette tentative était fragile par son fondement même : la dignité humaine. Notion ambiguë qui, privée de toute référence transcendante et travaillée par l’individualisme, allait tendre à n’être plus que le produit de la seule volonté : les désirs privés deviennent des droits sociétaux. Le changement de la conception de l’homme a conduit progressivement à une dénaturation des droits. La CEDH (Cour européenne des droits de l’homme) protège aujourd’hui des droits antinaturels jadis interdits (avortement, homosexualité, euthanasie…).
Il faut lire cet essai magistral, pour agir en connaissance de cause contre ce processus terrifiant qui conduit au transhumanisme.
On pourra aussi réécouter l'émission Répliques d'Alain Finkielkraut dans laquelle Grégor Puppinck dialogue avec le philosophe Frédéric Worms.
Au sommaire du 367e numéro de la lettre Chrétiens dans la Cité :
ANALYSE : Les évêques de France face aux Gilets jaunes - Les déclarations de Mgr Michel Aupetit, Mgr Gilbert Aubry, Mgr Bernard Ginoux et Mgr Georges Pontier - L'appel du Conseil permanent de la CEF pour des échanges.
INFORMATIONS : Nominations de Mgr Alexandre Joly et Mgr Bruno Valentin - Christian Blanc à la CNEF - Richard Bastien - L'Université 2019 d'Alliance Vita - Les risques de la révision de la loi de 1905 - Quête connectée - Internet épiscopal - Sauver l'église de l'Abbaye de Sénanque
LECTURE : Grégor Puppinck, Les droits de l'homme dénaturé
Longtemps méprisé par l'appareil idéologique d’État (Université, institutions culturelles, grands médias...), le géographe Christophe Guilluy sort de l'ombre. Cela fait pourtant près de vingt ans qu'il scrute ans les fractures sociales opposant la « France périphérique » – celle des Gilets jaunes – à la « France d'en haut ».
Le « monde d'en haut », dont Emmanuel Macron est comme l'expression chimiquement pure, est celui des milieux de pouvoir, des bourgeois urbains privilégiés défenseurs d'une « société ouverte et multiculturelle », défenseurs d'une mondialisation libérale qui, après avoir ruiné paysans et ouvriers, campagnes et zones industrielles, atteint depuis les années 1980 la classe moyenne, dans les zones périurbaines dont les petits commerces disparaissent, tués par la grande distribution. On assiste, selon Christophe Guilluy, à une mise à l'écart de la majorité de la population (environ 60%), celle qui vit loin des grandes métropoles, et qui ne profite pas de la création de richesses. Cette France « périphérique », qui se lève tôt et doit prendre sa vieille auto diesel pour aller travailler loin, endettée, paupérisée, ne bénéficie plus de l'ascension sociale (l'accès à l'enseignement supérieur devenant trop coûteux), à la différence de la classe moyenne des sixties. Elle n'est plus représentée par les grands partis ou les syndicats, ne vote plus ou vote « populiste ». Elle refuse l'insécurité sociale, demande du travail (et non un revenu universel), et des protections.
Il faut aller au peuple, affirme Christophe Guilly, regarder ses besoins réels, au-delà des débats idéologiques stériles. Etablir le diagnostic des « gens d'en bas ». Constater, par exemple, qu'existe un consensus sur la régulation des flux migratoires, que les « gens d'en haut » assimilent à un racisme méprisable. Dans un intéressant entretien publié dans la revue Etudes (décembre 2018), le géographe déclare : « Quand j'ai commencé mon métier de géographe, j'étais très proche des communistes, je vivais dans un confort intellectuel et moral parfait; mais, par exemple, je n'abordais jamais la question culturelle et identitaire du rapport à l'autre que je trouvais trop sensible. Sauf que, quand on travaille dans les milieux populaires, la question de l'immigration et du rapport à l'étranger se pose immédiatement. Vous ne pouvez donc pas faire l'impasse sur cette question. Mais, contrairement à ce que l'on pense, elle ne se résume pas à l'affrontement binaire entre un supposé ''camp du bien'' et un supposé ''camp du mal''. Je dis toujours : ''Raciste le matin, fraternel l'après-midi.'' Nous tous, d'en haut, d'en bas, de gauche, de droite, de n'importe quelle ethnie, cultivons en nous ces ambiguïtés: d'un côté, l'accueil; de l'autre, la volonté de préserver ce que nous sommes, notre capital culturel. Il faut au moins être d'accord avec ces présupposés; après, on peut discuter. » L'inclassable mouvement des Gilets jaunes devrait susciter une transformation des schémas de pensée. Comment les chrétiens pourraient-ils être étrangers à cette démarche ?
Robert Spaemann est mort le 10 décembre 2018 à l'âge de 91 ans. Insuffisamment connu en France malgré le travail de traduction persévérant de Stéphane Robilliard, il était le plus important philosophe catholique allemand contemporain. Né à Berlin en 1927, il a enseigné à Munich, Heidelberg et Strasbourg. Sa philosophie morale, s’appuyant sur Aristote et saint Thomas, se veut une tentative pour dépasser, par une discussion rationnelle, les difficultés des conceptions morales modernes (kantisme, utilitarisme, conséquentialisme, éthique de la discussion…). A la morale du devoir, il préfère la morale qui considère que le (vrai) bonheur est le but de tout homme et qui est ouverte sur la transcendance : sans « théorie de l’absolu », tout s’effondre.
Comme sa pensée est complexe, quoique sans complexes, on pourra lire avec profit en guise d’introduction Nul ne peut servir deux maîtres (Hora Decima, 152 p., 2010), petit livre d’entretiens avec Stephen de Petiville. Esprit indépendant venu de la gauche, Spaemann n’a cessé d’approfondir la relation entre la nature et la raison – mais une raison éclairée par la foi. Il est aussi un acteur engagé : contre le réarmement de l’armée allemande dans les années 50, contre le nucléaire dans les années 60, contre l’éducation libertaire dans les années 70, contre l’avortement et l’euthanasie depuis les années 80. Jean Paul II lui a ouvert les portes de l’Académie pontificale pour la vie. Joseph Ratzinger l’a rencontré tardivement, mais avec une admiration qui a suscité une véritable amitié. Au plan religieux, tous deux partagent un même attachement liturgique ainsi qu’une vision d’une Église vécue comme signe de contradiction face au relativisme dominant. « Le seul moyen de combattre le mal réside dans la conversion et le fait de devenir chrétien. » Et pour conquérir les cœurs, le christianisme doit apparaître comme vrai, comme bon (comme source de salut) et comme beau (comme source de joie). Les premières traductions françaises de ses livres ont été Bonheur et bienveillance (PUF 1997), une importante synthèse de sa réflexion éthique, et, plus accessible, dans la collection de poche « Champs », Notions fondamentales de morale (Flammarion, 1999), où il réfléchit sur l’éducation, la culture, la justice, les critères de l’action bonne, et répond aux questions habituelles : le bien et le mal sont-ils relatifs, doit-on toujours suivre sa conscience ? On notera la réfutation de la distinction pernicieuse entre éthique de conviction et éthique de responsabilité.
Plus ardu mais fondamental est son essai intitulé Les personnes. Essai sur la différence entre « quelque chose « et « quelqu’un » (Cerf, 2009). L’ambiguïté de l’usage de la notion de « personne » dans les questions sur le début et la fin biologique de la vie humaine rend nécessaire une analyse en profondeur de ce qu’est la « personne humaine », par-delà des perspectives purement sociologiques. La personne renvoie à une nature, explique le philosophe munichois, réfutant les thèses utilitaristes ou kantiennes. En tant que participant à la nature humaine, appartenant biologiquement au genre humain, tous les hommes sont des personnes – y compris les débiles profonds ou les petits enfants, qui ne sont pas de simples « personnes potentielles ». Une leçon magistrale et subtile au service d’une intervention intelligente dans les controverses bioéthiques.
Les Presses Universitaires de l’IPC ont également publié Chasser le naturel ? (208 p., 24 €). La notion de nature est au centre des débats contemporains : en effet, l’affirmation libérale d’une autoaffirmation illimitée, devenue norme sociale absolue, se heurte à la reconnaissance d’une nature objective.
Spaemann est également l’auteur d’études de référence sur trois penseurs français : Bonald, Fénelon et Rousseau. Seule celle sur Bonald (écrit à l’age de 25 ans) est disponible en français : Un philosophe face à la Révolution. La pensée politique de Louis de Bonald (Hora Decima, 2008). Il y analyse l'« irréductible ambivalence » de sa philosophie. Le vicomte Louis de Bonald (1754-1840) est considéré, avec Joseph de Maistre, comme un maître du traditionalisme contre-révolutionnaire. Théoricien de la Restauration aujourd’hui peu lu – son style manque de grâce -, il est régulièrement cité par les historiens des idées politiques parmi les principaux inspirateurs de Charles Maurras et de l’école d’Action française. Filiation juste mais incomplète, car la pensée bonaldienne, plus moderne qu’on ne l’imagine, est plus largement à l’origine de la sociologie qui a envahi les universités au vingtième siècle. Et sa théorie du langage n’est pas sans affinités avec certaines thèses de la linguistique contemporaine. Dans son étude à la fois perspicace et bienveillante, Spaemann montre comment, pour légitimer rationnellement la monarchie de droit divin, Louis de Bonald a tenté de retourner la modernité politique contre elle-même. L’entreprise était risquée, pour ne pas dire vouée à l’échec. Bonald était catholique, mais sa philosophie aux antipodes de la tradition gréco-thomiste. Il définit la vérité à partir de son utilité pour la société. Même les dogmes chrétiens « sont vrais parce qu’ils sont utiles à la conservation de la société civile » La poursuite d’un bien commun de nature morale et spirituelle (la vie bonne d’Aristote ou de saint Thomas) est absente d’un système qui vise la seule conservation sociale. Par exemple, l’existence des ordres religieux est justifiée dans la mesure où ils accueillent des personnes inutiles à la société (car trop faibles ou trop sensibles, dit-il) et évitent une croissance excessive de la population (Bonald adhère aux thèses de Malthus). Bonald déclare : « L’homme n’est ici-bas que pour perfectionner ses moyens de conservation physique et morale ». Ce que Spaemann qualifie de nihilisme de droite, ajoutant : « on y voit pour la première fois une théorie rigoureusement fonctionnaliste de la société revendiquer le statut de prima philosophia ». La métaphysique va céder la place à la sociologie, nouvelle science qui englobe tout. « La pensée contre-révolutionnaire devient l’accomplissement de la pensée révolutionnaire ». Pour élaborer sa « théorie de la société », Bonald s’appuie sur Descartes ou Malebranche. Ses auteurs préférés : Hobbes, Locke, Montesquieu, Condillac et même Rousseau qu’il critique tout en lui empruntant (quitte à le transformer) le concept de « volonté générale ». Il est autant le successeur que l’adversaire des Lumières, explique Spaemann. Il défend Dieu « mais on accède chez lui au concept de Dieu lui-même exclusivement à partir de sa fonction sociale. Bonald parle de la reproduction de Dieu par la société, par quoi la société se produit elle-même. » On est proche de la définition de Dieu par Durkheim, père de la sociologie française : « La société épurée et pensée symboliquement ». L’héritage bonaldien est double, comme l’est une pensée d’une « irréductible ambivalence » tiraillée entre une foi religieuse sincère et la réduction positiviste de la religion. On y trouve Lamennais comme Maurras. La filiation Bonald/Saint-Simon/Comte/Maurras et les sociologues du vingtième siècle est explicitement établie. Spaemann cite Péguy s’en prenant au « modernisme » de Maurras (comme le fera plus tard Bernanos), l’accusant de réduire la croyance à une fonction de conservation de la société (peu importe que Dreyfus soit innocent). L’analyse de Spaemann a été plus récemment développée par le fondateur de Radical Orthodoxy, John Milbank. Dans son livre-maître Théologie et théorie sociale (Cerf-Ad Solem, 2010), il explique à son tour comment la pensée de Bonald est l’une des sources de la science sociale séculière. N’est pas antimoderne qui veut.
Sous le titre "L'urgence de la fraternité", Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, s'exprime sur la crise politique:
Les évènements récents montrent une souffrance importante d'une grande partie de nos concitoyens, qui génère la colère quand elle ne semble pas
entendue et une frustration devant ce qui peut être pris pour de l'arrogance. Comme archevêque de Paris, je comprends la peine de ceux qui manifestent pacifiquement et luttent pour conserver une vie digne, je dénonce la violence scandaleuse de ceux qui en profitent pour saccager notre ville, je salue le courage des services de police et de gendarmerie et je m'unis au souci de nos gouvernants qui cherchent des réponses à la crise.
Notre pays souffre d'une incompréhension généralisée. L'individualisme devient la valeur absolue au détriment du bien commun qui se construit sur l'attention aux autres et en particulier aux plus faibles. Les valeurs de la République que sont la liberté et l'égalité sont parfois détournées par des réseaux d'influence qui réclament des droits nouveaux sans égard pour les plus vulnérables.
Où sont les véritables priorités ? Les urgences nationales, les « grandes causes » de notre pays ne peuvent légitimement être celles des revendications communautaristes ou catégorielles. Le devoir primordial de l'État est de garantir pour chacun les moyens d'entretenir sa famille et de vivre dans la paix sociale. Il nous faut reconstruire une société fraternelle. Or, pour être frères, encore faut-il une paternité commune. La conscience de Dieu le Père qui nous apprend à nous « aimer les uns les autres » a façonné l'âme de la France. L'oubli de Dieu nous laisse déboussolés et enfermés dans l'individualisme et le chacun pour soi.
La violence engendre la vengeance et la haine. Apprenons ensemble à nous écouter vraiment et à nous parler sans à priori méprisant pour ceux qui ne pensent pas comme nous. J'appelle modestement les protagonistes à un véritable dialogue où chacun accepte de sortir de ses certitudes pour établir un vrai diagnostic d'une situation délétère et trouver humblement les voies d'une reconstruction fraternelle de notre société. Je demande enfin aux chrétiens de prier et d'être ce qu'ils sont appelés à être au nom du Christ : des artisans de paix.
Je porterai notre pays dans la prière lors de la Messe de l'Immaculée Conception du vendredi 7 décembre prochain à 18h30 à Notre Dame de Paris. En ces temps troubles que nous vivons, nous pourrons confier à la sainte Patronne de la France la paix de notre nation qui ne peut naître que de la justice.
Catholique, traditionaliste (selon ses propres dires) et révolutionnaire, Dorothy Day (1897-1980) aurait certainement porté un gilet jaune. Elle était trop sensible aux cris de la misère, trop attentive aux besoins des plus pauvres, trop rebelle à l'appareil répressif d'Etat, pour n'être pas solidaire de la révolte qui gronde. Elle qui a été tant de fois emprisonnée pour avoir manifesté aux côtés des exclus du système aurait ainsi témoigné qu'être chrétien n'est pas être solidaire des injustices intrinsèquement liées au libéralisme totalitaire dont le macronisme est une expression provisoire.
Pour mieux connaître l'itinéraire surprenant de la fondatrice du mouvement Catholic Worker, avec son journal, ses maisons d'accueil et ses fermes communautaires, une passionnante biographie vient de paraître : Dorothy Day - La révolution du coeur (Tallandier, 256 pages, 19,90 €).
Elle est cosignée par trois jeunes catholiques - Elisabeth Geffroy, Baudouin de Guillebon et Floriane de Rivaz - qui participent à l'aventure du café-atelier associatif Le Dorothy, qui a ouvert il y a un an dans le quartier parisien de Ménilmontant.
Dorothy Day montre qu'on peut passer de l'anarchisme et du communisme au catholicisme sans renier sa passion pour une société digne de l'homme.
Président-fondateur d’Habitat & Humanisme, et à ce titre fin connaisseur des drames de la pauvreté, le Père Bernard Devert propose son analyse du mouvement des Gilets jaunes. Cette chronique date de la semaine dernière. Depuis, Emmanuel Macron a fait preuve d'un autisme inquiétant, incapable d'écouter les Gilets jaunes. Et les mensonges à répétition de Christophe Castaner sont une véritable honte pour le Gouvernement, dont les priorités sont ailleurs : la PMA sans père et le préservatif pour tous !
"La circulation est perturbée par « les Gilets jaunes », un mouvement informel qui n’entend pas se laisser cerner par des partis politiques soufflant, ici et là, leur adhésion, veillant à rester à distance d’une protestation nourrie par les réseaux sociaux. Le coût du carburant est l’étincelle qui fit jaillir une exaspération latente. Le Premier Ministre, lors de son allocution du 11 novembre, soulignait que son Gouvernement entendait non seulement le mécontentement mais aussi percevait la souffrance d’un grand nombre de ceux qui manifestaient. Il est bien qu’au plus haut niveau de l’État, il y ait la reconnaissance d’un mal, ne relevant pas d’une approche fiscale mais discale, nombre de Français en ayant « plein le dos ». Trop de difficultés s’amoncellent sans que les promesses d’un mieux-être ne transparaissent.
N’oublions pas le nombre de personnes confrontées à des revenus relevant d’un reste à vivre qui n’est autre que celui de la survie.
Que de fins de mois arrivent trop tôt ; des jours, parfois des semaines restantes sans ressources obligent à faire appel à un crédit ou une avance sur la rémunération du mois suivant, laquelle s’avère déjà insuffisante. Un engrenage destructeur qui ne fait pas de bruit, sauf dans ces moments où trop, c’est trop.
Que de membres de la « famille France » ont mal, d’où l’urgence d’un prendre soin pour que ne s’installe pas la souffrance ; il en va du corps social, comme du corps biologique, la nécessité de faire tomber la fièvre pour éviter de plus grands désordres.
Il faut en convenir, la société est accidentée. Aussi, les « Gilets jaunes » sont sortis. Les mots ne suffiront pas pour guérir des blessures graves, pour être des fractures ouvertes. Les gilets jaunes signent l’accident et l’urgence de prendre des précautions aux fins d’éviter de plus grands malheurs. C’est bien dans cet esprit que les « Gilets jaunes » sont sortis et c’est dans cette perspective qu’ils doivent être entendus. Les premiers soins doivent être une attention à ce ressenti qui fait mal, se savoir les oubliés de la société. Le chemin des uns apparaît comme celui conduisant vers un beau jardin alors que celui de beaucoup d’autres n’a pas d’horizon, sauf le déjà là d’une condamnation à goûter les fruits amers d’un parcours sans avenir.
Ne nous étonnons pas alors qu’il y ait quelques barrières ; une première écoute les lèvera."