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L'autre Jean Vanier - N°385

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Au sommaire de Chrétiens dans la Cité n°385 :

ANALYSE : L'autre Jean Vanier

LES HOMMES : Pascal Wintzer - Michel Aupetit - Mehdi-Emmanuel Djaadi

INFOS : Priants des campagnes - Après la Passion, la Résurrection selon Mel Gibson - Les Français et la laïcité - Habitat et Humanisme partenaire des bénédictins - Un grand festival écolochrétien - Gentrification du catholicisme français - Photo et pauvreté - Etat et nominations - Site profamille et provie

LECTURE : Chère Amazonie, du pape François

INITIATIVES : Communion Notre-Dame de l'Alliance

AGENDA

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L'autre face de Jean Vanier

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Suite aux annonces faites le 22 février par L’Arche Internationale, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France a publié ce communiqué sur les attouchements déplacés qui auraient été commis par Jean Vanier sur six femmes qui, bien que consentantes, étaient sous son emprise, et sa complicité avec les abus du père Thomas Philippe, dominicain condamné dès 1956 pour les mêmes pratiques, qu'il justifiait par une théorie douteuse. Précisons que l'Arche n'est pas un mouvement d'Eglise.

Les Évêques de France ont appris avec stupeur et douleur ce que l’enquête ouverte par L’Arche internationale révèle aujourd’hui du comportement de Jean Vanier à l’égard de plusieurs femmes, au long des années, comportement mêlant emprise spirituelle et abus sexuel dans la suite de la relation spirituelle que Jean Vanier a eue avec le père Thomas Philippe, dominicain, et sous l’influence des doctrines perverses de ce dernier. Les évêques membres du Conseil permanent remercient les femmes victimes de Jean Vanier qui ont eu le courage intérieur de parler de ce qu’elles ont subi. Au nom de tous les évêques de France, ils assurent de leur compassion les femmes qui ont été ainsi abusées. Ils expriment leur détermination à agir pour que la lumière soit faite.

Ils redisent leur confiance aux communautés de L’Arche où personnes handicapées et assistants vivent des relations authentiques de respect mutuel et d’entraide. Les évêques du Conseil permanent tiennent à exprimer leur estime pour les responsables de L’Arche qui ont pris au sérieux les témoignages reçus et qui ont su adopter les moyens nécessaires pour qu’une enquête indépendante et approfondie soit menée. Le Conseil permanent remercie ces responsables de l’avoir tenu informé des résultats de cette enquête.

Au terme de cette enquête, rien n’indique que des personnes handicapées auraient été victimes d’actes inappropriés de la part de Jean Vanier. Le Conseil permanent salue le travail d’évaluation des procédures de prévention des abus et de protection des personnes, vulnérables ou non, engagé actuellement par L’Arche internationale. La Conférence des évêques de France s’associera volontiers à la Corref, à la Province de France de l’Ordre dominicain et à la Congrégation des Frères de Saint-Jean pour poursuivre le travail d’élucidation nécessaire à propos du père Thomas Philippe, dominicain, décédé en 1993, qui avait été sévèrement condamné par Rome en 1956, condamnation dont les termes ont été peu à peu oubliés ou négligés.

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Le bénévolat est en crise, mais quelle crise

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Une chronique du Père Bernard Devert, président-fondateur d'Habitat & Humanisme

Le bénévolat, en crise, ne serait-ce pas plutôt une crise du sens, accompagnée parfois d’une indifférence pour trop entendre un défaitisme destructeur.

Certes, des difficultés se font jour pour parvenir à une mobilisation plus importante de nouveaux bénévoles. Les causes sont nombreuses : la retraite à un âge plus tardif, l’augmentation du nombre de familles mono parentales - d’où l’intervention des grands parents se substituant parfois aux parents - enfin, la crainte que le bénévolat ne devienne une charge exigeant un tel investissement qu’il s’apparente à une nouvelle vie professionnelle. Le monde caritatif, s’il veut se pérenniser alors qu’il est confronté à des personnes en souffrance liées à la misère et aux addictions, doit parvenir à trouver des missions moins chronophages en les limitant dans la durée. Il s’agit de faire plus en demandant moins.

Le mécénat d’entreprise apporte d’heureux accompagnements.

La Société ne saurait se démobiliser par rapport au vivre-ensemble mais il lui faut s’attacher à un faire-ensemble que les bénévoles suscitent en jouant sur deux gammes le ‘pour’ et ‘l’avec’.

« Pour » traduit la volonté de faire changer ce qui peut l’être, d’où un discernement pour mieux définir les moyens à mettre en œuvre aux fins d’y parvenir.

« Avec » est le pouvoir d’agir reconnu à chacun, au nom même de sa dignité. La grandeur de l'homme est dans sa décision d'être plus fort que sa condition (Camus). La reconnaissance du talent dont chacun dispose ne peut faire l’économie d’actions très concrètes qui, seules, permettent un réveil et un étonnement, la personne saisissant qu’elle a plus de possibilités qu’elle ne le pensait. « Avec » est une invitation à introduire la culture, sans la réduire à une approche académique. L’expression corporelle, par exemple, relève de cette ouverture. Comment aller mieux si l’on ne parvient pas à habiter son corps.

Le beau doit être recherché dans la relation, l’échange, le partage, le sport, jusqu’à l’unisson des voix dans le chant choral. Les propositions sont immenses.

Faire-ensemble doit faire surgir la fierté de parvenir à un dépassement.

Quelques exemples concrets :

Ce samedi 8 février, à l’Opéra Bastille à Paris, s’est tenue la restitution publique du projet O U I, en partenariat avec l’Opéra de Paris, mise en scène par la chorégraphe Régine Chopinot, avec la participation des résidents du centre d’hébergement de réfugiés. C’est aussi Michel Hallet Eghayan et sa Compagnie de danse et de théâtre qui a permis à des enfants roms, sortis des bidonvilles, de trouver une voie d’insertion suscitant la surprise et la fierté de leurs parents.

Faire du neuf, n’est-ce pas précisément ce que nous avons à entreprendre dans le champ de l’insertion, soulignant également la pertinence des tiers lieux comme les escales solidaires qui font école.

Le réel est étroit, dit Lamartine, le possible est immense. Encore faut-il des bénévoles qui détruisent les dénigrements qui accablent et déchirent les étiquettes qui enferment. Le bénévolat, signe et source d’une liberté et d’une gratuité, doit y concourir.

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Quelle nouvelle décennie pour l'Eglise ?

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Chrétiens dans la Cité n°284 est paru.

N'hésitez pas à nous demander un spécimen : contact@chretiensdanslacite.com

Au sommaire

ANALYSE : Comment se présente la nouvelle décennie pour l'Eglise?

LES HOMMES : Mgr Dominique-Marie David - Joseph Wresinski - Kayla Jean Mueller

INFOS : Un fonds pour les écoles chrétiennes d'Orient - 2000 médecins défendent le sens de leur profession - Précisions sur le fonds de l'Eglise pour les victimes de la pédophilie - "Si nous nous taisons, les pierres crieront" - Grand rassemblement de ruraux chrétiens - 220 000 manifestants - 1052 faits antichrétiens - Au coeur de la France rurale

LECTURES : Notre terre, éloge de la frugalité, par François Bal

INITIATIVES : Cler Amour et famille

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(Re)Découvrir Laurent de la Résurrection

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Peut-on vivre les plus hauts états de la vie spirituelle dans les occupations les plus ordinaires ? Oui, en pratiquant l’exercice de la présence de Dieu. Tel est le message, apparemment simple mais exigeant et radical, de Laurent de la Résurrection (1614-1691). Ce frère convers fut successivement cuisinier puis savetier du couvent des carmes de la rue de Vaugirard (où fut édifié l’Institut catholique de Paris).

Figure singulière que ce Lorrain mystique qui, sans être canonisé ni même béatifié, est devenu un maître du Carmel, dans la lignée de Thérèse d’Avila et Jean de la Croix, et dont l’enseignement annonce à certains égards celui de Thérèse de Lisieux ou d’Élisabeth de la Trinité. Après sa mort, compromis par Fénelon dans la querelle du pur amour contre Bossuet, il fut oublié par l’Église catholique jusqu’au milieu du vingtième siècle. Mais il fut rapidement adopté par les courants protestants piétistes allemands et hollandais et sa renommée traversa bientôt l’Atlantique – aux États-Unis, Brother Lawrence ne cesse d’être réédité. C’est ce destin étonnant que raconte aujourd’hui Denis Sureau.
Denis Sureau, Frère Laurent de la Résurrection, le cordonnier de Dieu  Artège, 156 p., 14,90 €

En même temps que sort ce portrait littéraire de Laurent de la Résurrection, les écrits du frère carme et de son biographe, l'abbé Joseph de Beaufort, sont réédités dans une version rigoureusement conforme à la version d'origine, avec une introduction de Denis Sureau : 

Laurent de la Résurrection, Vivre la présence de Dieu, Artège Poche, collection Classiques de la Spiritualité, 176 p., 7,50 €

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Mgr Aupetit sur la bioéthique : Allons-nous laisser défigurer notre humanité ?

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Communiqué de Mgr Michel Aupetit sur le projet de loi bioéthique

15 janvier 2020

« Si nous nous taisons, les pierres crieront » (cf. Lc 19, 40).

Après avoir commencé à détruire la planète, allons-nous laisser défigurer notre humanité ? Qui osera élever la voix ?

À l’heure de l’examen par le Sénat du projet de loi bioéthique, une prise de conscience est urgente. Depuis des années, nous nous engageons toujours plus avant vers une dérive mercantile de pays nantis qui se payent le luxe d’organiser un trafic eugéniste avec l’élimination systématique des plus fragiles, la création d’embryons transgéniques et de chimères.

Comment se fait-il que notre société si soucieuse, à juste titre, du respect de l’écologie pour la planète, le soit si peu quand il s’agit de l’humanité ? Tout est lié.

Je le répète une fois encore : l’enfant est un don à recevoir, pas un dû à fabriquer. L’absence d’un père est une blessure que l’on peut subir, mais il est monstrueux de l’infliger volontairement.

Comme vient de le rappeler le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, il faut garantir au nom de la liberté le droit à l’objection de conscience dans ces domaines.

Il est encore temps pour le législateur de se ressaisir, d’oser dépasser les postures idéologiques et pour tous les citoyens de faire entendre la voix du bon sens, de la conscience et de la fraternité humaine.

+Michel AUPETIT

Archevêque de Paris

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Les évêques contre la réforme des lois de bioéthique

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Chrétiens dans la Cité n°383 vient de paraître. Il sera envoyé à titre de spécimen à toute personne souhaitant le connaître.

Au sommaire :

La déclaration épiscopale dénonçant le projet de loi de réforme des lois de bioéthique

La nomination de Mgr Celestino Migliore - Benoît XVI et le Pape François - Stéphane Bern touché par Lagrasse - 2020, année sainte Jeanne d'ARc et sainte Geneviève - Alliance Vita censurée - La famille nombreuse, grande sacrifiée de la réforme des retraites - La chute des dons inquiète les associations - L'inititiative Divine Box - Connaître le bilan des diocèses - La retraite des prêtres - Un projet de Benoît XVI - Pax Christi

Découvrir l'Alliance Inter Monastères

Lecture : Frère Laurent de la Résurrection, le cordonnier de Dieu, de Denis Sureau (Artège, 152 p., 14,90 €)

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Retraites et doctrine sociale de l'Eglise

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Voici quelques éléments de discernement sur la question des retraites inspirés par la doctrine sociale de l’Église (DSE).

1 Le système actuel des retraites est en crise en raison de l’hiver démographique et le déséquilibre actifs/inactifs va s’aggraver (bientôt 1,3 actif pour un 1 retraité). Cela tient à une natalité insuffisante, d’une part en raison de l’absence d’une politique familiale dynamique et de justes salaires, c’est-à-dire procurant à chaque famille les ressources dont elle a besoin ; et d’autre part à cause de l’avortement de plus d’un enfant à naître sur quatre (soit presque 9 millions depuis la loi Veil). Manquent aussi des mesures permettant une meilleure conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle.
 

2 Le régime par répartition est le seul à garantir au temps t le versement des pensions. Il est une illustration concrète de la solidarité entre les générations : les actifs cotisent pour les inactifs. Ce qui n’est pas le cas de la capitalisation, même si celle-ci peut intervenir en complément, avec toutefois les risques qu’elle comporte (une épargne retraite n’étant pas une assurance retraite).


3 Dans une société organisée en fonction du principe de subsidiarité, l’existence de régimes spéciaux va de soi. A condition que, dans chaque branche professionnelle, employeurs et employés en assurent librement la cogestion, sans interférence de l’État (sauf en cas de défaillance prolongée). Un système universel égalitaire est contraire au principe de justice distributive.


4 Petit rappel historique : les chrétiens sociaux ont été des pionniers dans la création des mutuelles et coopératives. Mais en 1945, les communistes parvinrent à imposer au gouvernement provisoire dirigé par De Gaulle la nationalisation des nombreuses caisses existantes (et rentables). De la spoliation de leurs avoirs naquit la Sécurité sociale, critiquée par Pie XII le 2 novembre 1950 et le cardinal Montini, futur Paul VI, deux ans plus tard, dans ces termes : « Une sécurité sociale qui ne serait qu’un monopole d’État porterait préjudice aux familles et aux professions en faveur et par le moyen desquelles elle doit avant tout s’exercer. »


5 L’augmentation de l’espérance de vie peut légitimer un report de l’âge légal pour prendre sa retraite. Mais cela suppose de prendre aussi en compte le chômage des jeunes et des seniors, la pénibilité de certains métiers qui réduit l’espérance de vie, des congés de maternité et parentaux qui devraient être source de droits, etc. L’option préférentielle pour les pauvres est un guide pour réfléchir à un minimum vieillesse – carrière complète ou non – permettant de mener une vie digne. 

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Saint et joyeux Noël !

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Méditons avec Benoît XVI (dans L'enfance de Jésus) sur la naissance de Jésus dans une étable "parce qu'ils manquaient de place dans la salle" (Lc 2,6-7) :

"Cela doit nous faire réfléchir, nous renvoyer au renversement de valeurs qu'il y a dans la figure de Jésus-Christ, dans son message. Depuis sa naissance il n'appartient pas à ce milieu qui, selon le monde, est important et puissant. Mais justement cet homme insignifiant et sans pouvoir se révèle comme le vraiment Puissant, comme celui, en fin de compte, dont tout dépend. Fait donc partie du devenir chrétien le fait de sortir de ce que tous pensent et veulent — des critères dominants —, pour entrer dans la Lumière de la Vérité sur notre être et rejoindre le juste chemin avec cette lumière."
 

Très saint et joyeux Noël !

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