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"Il n'y a pas de modèle familial"

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Intervenant à Toulon lors de l’assemblée générale de l’Union nationale des associations familiales de France (Unaf), Dominique Bertinotti, ministre chargée de la famille, a déclaré : « il n'y a pas de modèle familial : chacun invente le sien ». Elle a ensuite affirmé que le premier axe de sa politique serait d'« assurer l’égalité entre toutes les familles » et qu'elle entendait « ouvrir l’adoption et le mariage à tous les couples », tous ayant « les mêmes droits et les mêmes devoirs». Ces propos ont suscité de vives huées. Quelques minutes plus tôt, François Fondard, président de l'Unaf, avait déclaré que « l'adoption par un couple homosexuel est une mauvaise solution », expliquant : « Le mariage et l’adoption par des couples de même sexe ? Qui peut prétendre que cette réforme ne pose pas des questions vis-à-vis des enfants ? Une famille, c’est l’institutionnalisation de la différence des sexes. »

Dominique Bertinotti n'a pas précisé quand cette mesure serait présentée au Parlement. Elle a cependant tenté de se faire racheter par les représentants des associations familiales en promettant que « pas un euro ne sera ôté à la politique familiale » et que « l’universalité des allocations familiales sera préservée ».

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Ordinations 2012

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Selon la Conférence des évêques de France, 2012 verra 96 ordinations de prêtres diocésains, contre 111 l'an dernier. Mais il faut compléter ce chiffre par les membres de fraternités sacerdotales – à commencer par les dix ordinations de la Communauté Saint-Martin, en pleine forme, et dont le séminaire de Candé-sur-Beuvron va déménager faute de place – ou des communautés jadis « nouvelles » - 11 ordinations pour Saint-Jean, 5 pour la Communauté de l’Emmanuel, 5 pour le Chemin Neuf -, et par les prêtres religieux (3 dominicains, 3 franciscains, 2 assomptionnistes...). Soit au total près de 150 ordinations sacerdotales en France. Dix prêtres sont ordonnés pour Paris, 8 à Toulon, 4 à Lyon et à Metz... Près de la moitié des diocèses n'auront aucune ordination. Quelques diocèses n’en n'ont pas eu depuis longtemps : Saint-Flour depuis 2004, La Rochelle depuis 2005, Le Havre depuis 2006. Par ailleurs, 76 séminaristes, qui deviendront prêtres l’an prochain, seront également ordonnés comme diacres en vue de la prêtrise.

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Sous le signe d'Antigone

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Dimanche 24 juin

sur Lumière de l'Espérance

(la radio du dimanche de Radio Courtoisie),

de 12h à 13h30 (rediffusion à 16h, minuit et sur www.radiocourtoisie.fr

Denis Sureau s'entretiendra avec

Remi Fontaine, éditeur et philosophe,

autour de son dernier livre

"Sous le signe d'Antigone" (Contretemps, 2012)

 

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Chrétiens dans la cité, laïcs dans l'Eglise

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Le quotidien La Croix (25-28/5) a publié les résultats d'une enquête sur Ces laïcs qui font tourner l’Église. En France, 9500 laïcs sont « en mission ecclésiale » : ce sont les « LME ». Ce chiffre est considérable comparé à celui des prêtres âgés de moins de 75 ans, qui ne sont plus que 7000.

Le manque de prêtres est la raison principale du recours à cette solution qui pèse de plus en plus lourdement sur les finances de l’Église.

Dans un certain nombre de diocèses, le départ d'un curé résident entraîne la nomination d'un laïc : le territoire demeure ainsi «quadrillé ».

Certains diocèses ont beaucoup de LME (622 à Lille, 345 à Clermont), d'autres moins (303 à Paris), certains peu (Cahors, Nîmes, Gap).

Les femmes sont les plus nombreuses – plus de 75% pour la moitié des diocèses. La proportion entre laïcs salariés et bénévoles est très variable : elle est forte dans des diocèses urbains (87% à Lyon), moindre dans les diocèses ruraux comme Périgueux. Le diocèse de Versailles compte 330 laïcs en mission ecclésiale – ce qui est beaucoup - mais seulement 24 salariés. Dans le cas des salariés, les rémunérations sont modestes et les contrats de travail plutôt bancals : si 3200 contrats de travail sont à durée indéterminée, les lettres de mission signées par les évêques prévoient une durée limitée. Toutefois peu de conflits seraient allés jusqu'aux prudhommes. L'outil juridique le plus fréquemment utilisé est la rupture conventionnelle : ni licenciement, ni démission, versement d'une indemnité. Des licenciements sont possibles lorsque le laïc a un comportement incompatible avec son employeur – en l’occurrence l’Église (ou plutôt l'association diocésaine).


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Entretien avec Henri Hude

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Dimanche 27 mai

sur Lumière de l'Espérance

(la radio du dimanche de Radio Courtoisie),

de 12h à 13h30 (rediffusion à 16h, minuit et sur www.radiocourtoisie.fr

Denis Sureau s'entretiendra avec

le philosophe Henri Hude,

auteur notamment de Préparer l'avenir (Economica, 2012).

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Faut-il sauver le mariage civil ?

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Le blog catholique Le Salon Beige publie une intéressante analyse d'un ancien juge aux affaires familiales, suivie d'un abondant débat :

"La récente victoire de F. Hollande comme président de la République ayant ouvert la perspective d’une prochaine adoption, en France, du mariage homosexuel, les réactions ne se sont pas fait attendre, particulièrement dans le monde catholique, pour s’opposer  à une telle réforme et défendre le mariage civil dans sa conception traditionnelle.

Pourtant, cette défense du mariage civil, même motivée par les meilleures intentions, me paraît constituer à la fois un contresens historique, un illogisme canonique et une erreur pastorale.
 
D’abord un contresens historique. Faut-il en effet rappeler que le mariage civil a été institué par une loi du 20 septembre 1792 contre le mariage religieux, en particulier contre le mariage catholique, et avait pour ambition explicite de remplacer celui-ci. Il est donc piquant de voir les catholiques les plus attachés aux principes et à la morale de leur religion se présenter comme les défenseurs les plus sourcilleux d’une institution mise en place pour mettre à bas l’influence du catholicisme en France.
 
Ensuite un illogisme canonique. Pourquoi, en effet, se préoccuper d’un mariage – le mariage civil – qui n’est pas celui des catholiques ?  Là encore, il importe de souligner que, pour les catholiques, le seul mariage valide est le mariage canonique, et la conclusion d’un mariage civil n’a, à ses yeux, pas plus d’effets que ne l’a la conclusion d’un mariage religieux aux yeux de l’Etat, c’est-à-dire aucun. On pourrait objecter que, traditionnellement, l’Eglise demande à ses fidèles de contracter une union civile. Mais elle le fait, d’une part parce que le mariage civil a longtemps été le seul moyen d’acquérir, pour les époux et les enfants du couple, des droits familiaux et patrimoniaux dont les concubins étaient largement dépourvus, d’autre part et surtout, parce que, encore aujourd’hui, le ministre du culte qui procède à un mariage religieux sans que ne luit ait été justifié l’acte de mariage civil encourt une peine d’emprisonnement de six mois ainsi qu’une forte amende !
 
Enfin une erreur pastorale. On ne peut, en effet, constamment demander aux catholiques de défendre le mariage civil et, dans le même temps, déplorer que ces derniers prennent au sérieux tous les aspects de ce mariage, en particulier la possibilité de le dissoudre. Ici réside sans doute une des causes essentielles de la « mentalité divorcialiste » que déplore si souvent le Pape, et en vertu de laquelle de nombreux catholiques, dès lors qu’un juge civil a prononcé leur divorce, sont persuadés que le lien conjugal qui les unit à leur conjoint est dissous et qu’ils peuvent conclure un nouveau mariage.
 
Par conséquent, pourquoi voler au secours d’une institution qui contribue à la ruine du mariage chrétien ? Pourquoi lier le destin des catholiques au mariage civil qui a été créé, nous l’avons dit, avec l’objectif explicite de remplacer, dans les mentalités, le mariage chrétien ? Ne faudrait-il pas, au contraire, refuser les fourches caudines du mariage civil et s’abstenir de passer devant Monsieur le maire ?
 
Aucun argument contre une telle « objection de conscience » n’apparaît décisif. En particulier, la disposition du code pénal qui interdit au ministre du culte de procéder à un mariage religieux sans que le mariage civil n’ait été préalablement contracté, n’est pas seulement contraire à la liberté de l’Eglise(en quoi faudrait-il que cette dernière, pour délivrer un sacrement, ait besoin d’une autorisation de l’Etat ?), mais elle serait sans doute sanctionnée par la cour européenne des droits de l’homme si elle venait à y être déférée, et ce au nom du principe de laïcité. Du reste, l’Autriche puis l’Allemagne, pour ce motif, ont abrogé récemment une pareille disposition. Enfin, la raison traditionnelle pour laquelle l’Eglise demandait à ses fidèles de se marier civilement – le bénéfice des droits familiaux et patrimoniaux qu’entraîne la célébration d’un mariage civil- est devenue largement caduque … avec l’adoption du pacs.
 
Je pense donc que, au lieu de perdre inutilement du temps à se battre contre un mariage homosexuel qui, selon toute probabilité, sera adopté, il serait préférable de choisir une autre stratégie, plus offensive, consistant à exiger du législateur qu’il lève l’obligation faite aux époux catholiques de se marier civilement avant toute union religieuse".


 

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Découvrir l'anarchisme chrétien

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Si l'anarchisme se définit par Ni Dieu ni maître, l'expression anarchisme chrétien est un oxymore. Mais si, comme l'affirme Proudhon, l'anarchisme, c'est« l'ordre sans le pouvoir », et que le pouvoir en question est résolument antichrétien et antihumain, la revendication d'un ordre authentique peut relever d'un anarchisme chrétien. C'est la conviction qui anime les deux jeunes auteurs de cet essai, aux côtés de figures aussi différentes que Tolstoï, Barbey d'Aurevilly, Baudelaire, Rimbaud, Bloy, Péguy, Bernanos, Lanza del Vasto, Jünger, le jeune anar012.jpgMounier, Ellul et beaucoup d'autres moins connus. Étrange et anarchique inventaire que celui-là, est tenté de penser le lecteur. Or à défaut de trouver dans toutes ses œuvres disparates et inégales les pierres de fondation d'une doctrine politique cohérente, on peut y observer des points de convergence étonnants : la critique de l’État tout-puissant et prédateur, la dénonciation de la domination de la machine, une défense souvent désespérée de la justice et des libertés, l'apologie non du chaos ou de la guerre civile mais au contraire d'une société tissée de relations authentiques, d'une communauté humaine véritable puisant ses ressources spirituelles dans un Évangile vécu dans sa radicalité. Ce livre invite à découvrir d'autres voies pour penser le monde présent sans oublier notre situation d'étrangers et d'exilés.

 

Jacques de Guillebon

Falk van Gaver

L'Anarchisme chrétien

Éditions de l'Oeuvre, 416 p., 29 €

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Leçons post-électorales

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La campagne des présidentielles a été marquée par un engagement fort des catholiques. Analyse.

 

1 La droitisation de l'électorat catholique. Toutes les enquêtes réalisées confirment une tendance lourde : il y a bien un « vote catho » dans la mesure où la pratique religieuse est un élément déterminant du choix et s'accompagne globalement du vote à droite. Après le premier tour, un sondage Ifop/Famille chrétienne/Afsp indiquait que 45% des catholiques pratiquants auraient voté Nicolas Sarkozy (contre 27% pour l'ensemble des Français), 17% François Hollande (contre 28,6) et 13% François Bayrou (contre 6%). Au second tour, ils auraient voté à 79% pour Sarkozy (sondage Harris/La Vie) et pour 40% d'entre eux, les propositions du candidat socialiste sur l'euthanasie et le mariage homosexuel auraient fortement pesé dans la balance. On notera qu'un autre sondage Ifop/Pèlerin confirme cette orientation mais dans une proportion nettement moins importante (66% des pratiquants réguliers pour Sarkozy). Ces enquêtes n'apportent pas d'indications sur la proportion de votes blancs ou d'abstentions « motivées » au second tour, alors que ce dernier a été marqué par un nombre exceptionnellement élevé de votes blancs ou nuls (5,8%, soit plus de 2,1 millions d'électeurs). On notera aussi que les deux millions d'électeurs musulmans auraient voté à 93% en faveur de François Hollande (étude OpinionWay/Fiducial pour Le Figaro).

 

2La tentation du vote Front national. Si jusqu'à présent les catholiques pratiquants votaient moins Front national que les autres, la tendance s'atténue avec 15% de votes Marine Le Pen contre 18% pour l'ensemble des Français - or en 2007 l'écart était beaucoup grand : 5% de votes Jean-Marie Le Pen contre 15% pour l'ensemble des Français. Plus encore, la tendance s'inverse même les plus jeunes : 27% des catholiques pratiquants de moins de 35 ans auraient voté pour Marine Le Pen (sondage Ifop/Famille chrétienne/Afsp). Tandis que les catholiques seniors auraient voté beaucoup moins pour elle. Le discours épiscopal vis-à-vis du Front national a également évolué. Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre et président du Conseil famille et société de la Conférence des évêques de France, explique : « Il y a une distance critique à manifester vis-à-vis de l’ensemble des programmes, et pas seulement pour le Front National. En ce qui concerne ce dernier, certaines positions relatives à l’accueil des étrangers sont inacceptables.Mais pour chaque parti politique, il est possible de souligner tel ou tel point face auquel les chrétiens ne se sentent pas à l’aise : on parle à ce sujet de ''points non négociables''. (…) C’est vrai, qu’auparavant, l’Église avait davantage à tancer telle ou telle formation politique. Nous ne nous situons pas sur ce terrain-là. Nous faisons appel à la liberté de conscience et à l’esprit critique. » (La Croix, 25/4)


3 Une forte mobilisation des catholiques militants contre François Hollande. Plus encore que lors des élections précédentes, de nombreuses composantes du catholicisme français se sont ouvertement déclaré en faveur d'un vote de rejet du candidat socialiste dont le programme contenait des propositions sociétales inacceptables. C'est notamment le cas des deux grands mouvements pour la vie (Alliance Vita, Laissez-les-vivre...), des Associations familiales catholiques ou de la mouvance conservatrice libérale (Fondation de service politique, Audace 2012...). Les voix discordantes (vote blanc, abstention, vote Hollande...) ont été inaudibles.


4 Le retrait relatif de l'épiscopat. Les évêques français ont été tiraillés entre d'une part leur inquiétude face aux éléments éthiquement discutables du programme Hollande et d'autre part leur souci de ne pas intervenir directement dans le jeu politique. Quelques-uns ont cependant implicitement donné des consignes de vote (Mgr Maurice de Germiny, Mgr Marc Aillet...), ainsi que le P. Matthieu Rougé, « l'aumônier des parlementaires ». Au lendemain de l'élection, Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France, déclarait :« l’Église doit conserver la liberté de dire ce qu'elle rejette, même si cela doit l'amener à s'opposer à la nouvelle majorité : ce n'est pas parce qu'une opinion est majoritaire qu'elle est bonne pour l'homme » (La Croix, 9/5).


5 Le désarroi des chrétiens de gauche. Interrogé par le magazine La Vie, Jérôme Vignon, président des Semaines sociales, remarque : « Cela fait plusieurs années que nous constatons une différenciation politique entre un noyau des catholiques pratiquants et le message progressiste que portent les Semaines sociales. (…) aujourd'hui, on nous traite parfois en hurluberlus coupés des réalités. C'est dommage. » A son tour, François Soulage, président du Secours catholique (et membre du Parti socialiste, ancien conseiller municipal de Nanterre), interrogé par le même hebdomadaire sur le fort vote sarkozyste des catholiques pratiquants, déclare : «  79%, c'est beaucoup ! Cela veut dire, si l'on fait un calcul, que les catholiques qui ont voté Le Pen au premier tour ont voté Sarkozy au deuxième. Concernant l'immigration, il me semble que la masse des catholiques n'a pas entendu le discours de leurs évêques. (…) J'ai moi même voté pour François Hollande et hier, j'étais avec des amis prêtres et nous avons fêté ensemble la victoire. Mais très vite, nous nous sommes dit qu'il allait falloir mobiliser et se battre sur ces questions. (…) Il y a eu un certain clivage. J'ai ressenti une poussée à gauche au Secours catholique. Les bénévoles qui travaillent avec les migrants n'en pouvaient plus du discours d'exclusion de Sarkozy. Il a été parfois difficile de discuter avec certains catholiques. J'aurais préféré que les évêques parlent plus. Ils n'ont pas assez tenu compte du débat parmi les catholiques. Nous manquons d'une parole forte. »

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Les chrétiens face à l'abstention

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L'hebdomadaire Famille chrétienne a publié (n°1788) un entretien condensé avec Denis Sureau, directeur de Chrétiens dans la cité, dont voici la version intégrale.

 

Aucun candidat ne semble trouver grâce à vos yeux. N y a t-il pas une gradation entre eux ? Peut-on les mettre dans le même sac ?
Il est certain que François Hollande, dans son programme, accumule les transgressions (euthanasie, « mariage » homosexuel, adoption par les couples homos, etc.) ; Nicolas Sarkozy les limite, mais dans son cas, plus qu'au discours opportuniste visant à ramasser des voix, c'est à son bilan qu'il faut se référer, et celui-ci n’est pas brillant. Prenons les trois principaux « principes non négociables » énoncés par Benoît XVI en 2006. En ce qui concerne la défense de la vie, la loi de bioéthique de 2011 a aggravé les recherches sur l’embryon ; il y a eu par ailleurs une intensification des campagnes de communication hostiles à la vie, sous la houlette de Roselyne Bachelot. En ce qui concerne la famille, Nicolas Sarkozy vient de déclarer au magazine Têtu que le Pacs, y compris entre homosexuels, devait donner lieu à une cérémonie en mairie, ajoutant : « Je n’aime pas l’idée de péché où il y a identité ». Et l'on sait le sort réservé à Christian Vanneste, député courageux, pour avoir tenu un autre discours. En ce qui concerne l’école, rien n’a été fait contre les méthodes pédagogiques funestes que l’on connaît, et la théorie du gender a été introduite subrepticement dans les programmes scolaires. On pourrait citer bien d’autres éléments : une politique culturelle contestable avec Frédéric Mitterrand, le gel des prestations familiales, un déficit public sans précédent, des opérations militaires calamiteuses…

Surtout il y a la remise en cause du repos dominical. C’est à mes yeux plus grave que le mariage homo, qui ne touche qu’un nombre limité de personnes, alors que le travail le dimanche ébranle toute la société (et déjà plus d'un quart des salariés sont touchés). S’il est un « principe non négociable », c’est bien celui-là, puisqu'il s'agit du troisième commandement de Dieu.

 

Sur l’euthanasie, l’an dernier, le gouvernement a tenu bon.
En effet, tout n’est pas négatif dans son quinquennat. Comme d'ailleurs tout n'est pas négatif dans les propositions de François Hollande. Mais la question est de savoir s'il est moral de voter pour un candidat qui bafoue les « principes non négociables ». En soi, c'est un mal. Selon la règle – d'un maniement fort délicat – du moindre mal, cette « coopération matérielle » peut être qualifiée d'« éloignée » et « permise en vertu de raisons proportionnées », comme l'a précisé Rome en réponse aux évêques américains en 2004. Toute la difficulté consiste à vérifier que ces « raison proportionnées » sont suffisamment consistantes. La réponse ne me semble pas si évidente.

 

Que pensez-vous de la note des évêques (Éléments de discernement) ?

Ils ont tenu ne pas se limiter à la défense de la vie et ils ont eu raison. Et ils renvoient chacun à ses responsabilités. En ce 50e anniversaire de Vatican II, il faut se souvenir d’un de ses enseignements essentiels : la mission et la responsabilité propre des laïcs.

 

Un chrétien peut-il s’abstenir de voter?

Oui, dans certaines circonstances, l'abstention peut être un devoir civique, un acte politique recommandable. Cela peut être une forme d’objection de conscience, que le cardinal Barbarin reconnaissait dans Famille Chrétienne en 2007 (FC n°1529). En 2005, l’Église italienne a demandé aux fidèles de s'abstenir dans le cadre d'un référendum sur la fécondation artificielle. Le grand philosophe catholique Alasdair MacIntyre, dont la pensée est au cœur des grands débats moraux contemporains, a justifié en 2004 l'abstention lors des présidentielles américaines en expliquant que lorsqu'on vous met en face de deux candidats politiquement intolérables, il est important de ne choisir aucune d'entre eux. Sinon voter revient « non seulement à voter pour un candidat en particulier, mais c'est également voter pour un système qui nous présente que des alternatives inacceptables. Le moyen de voter contre le système est de ne pas voter. »

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