(Re)Découvrir Laurent de la Résurrection
Peut-on vivre les plus hauts états de la vie spirituelle dans les occupations les plus ordinaires ? Oui, en pratiquant l’exercice de la présence de Dieu. Tel est le message, apparemment simple mais exigeant et radical, de Laurent de la Résurrection (1614-1691). Ce frère convers fut successivement cuisinier puis savetier du couvent des carmes de la rue de Vaugirard (où fut édifié l’Institut catholique de Paris).
Figure singulière que ce Lorrain mystique qui, sans être canonisé ni même béatifié, est devenu un maître du Carmel, dans la lignée de Thérèse d’Avila et Jean de la Croix, et dont l’enseignement annonce à certains égards celui de Thérèse de Lisieux ou d’Élisabeth de la Trinité. Après sa mort, compromis par Fénelon dans la querelle du pur amour contre Bossuet, il fut oublié par l’Église catholique jusqu’au milieu du vingtième siècle. Mais il fut rapidement adopté par les courants protestants piétistes allemands et hollandais et sa renommée traversa bientôt l’Atlantique – aux États-Unis, Brother Lawrence ne cesse d’être réédité. C’est ce destin étonnant que raconte aujourd’hui Denis Sureau.
Denis Sureau, Frère Laurent de la Résurrection, le cordonnier de Dieu Artège, 156 p., 14,90 €
En même temps que sort ce portrait littéraire de Laurent de la Résurrection, les écrits du frère carme et de son biographe, l'abbé Joseph de Beaufort, sont réédités dans une version rigoureusement conforme à la version d'origine, avec une introduction de Denis Sureau :
Laurent de la Résurrection, Vivre la présence de Dieu, Artège Poche, collection Classiques de la Spiritualité, 176 p., 7,50 €