Mgr Bruno Feillet, président du Conseil Famille et Société de la Conférence des évêques de France et évêque auxiliaire de Reims a publié cette déclaration :
PÈRE ET MÈRE
Une fois encore, nous constatons, à regret, une tentative au Parlement qui, au prétexte d’unifier les démarches administratives, déconstruit la réalité familiale. Il n’est pas indifférent pour un enfant de se recevoir, en particulier à travers les formulaires administratifs, d’un père et d’une mère. Loin d’être « arriérée » ou « dépassée » cette pratique de mettre « père » et « mère » permet à chacun d’entre nous de se repérer dans les générations qui se succèdent. L’école, en particulier, se doit de participer à cette perception profondément structurante.
Cette aseptisation administrative de la vie familiale représente le énième avatar de la théorie du genre qui voudrait qu’il soit indifférent d’avoir des parents de même sexe ou de sexe différents. De plus, dans aucune famille, y compris les rares familles où il y a deux adultes de même sexe, on ne se présente comme parent un et parent deux. Faut-il, enfin, se demander qui serait le numéro un et qui serait le numéro deux parmi les parents ? Et en cas de divorce, le numéro deux deviendra-t-il numéro un ? Nous voyons-là tout le ridicule de cet amendement.
Nous espérons que le bon sens puisse reprendre toute sa place pour le bien premier des enfants !
Suppression des mots « père » et « mère » des formulaires scolaires : Alliance VITA appelle à la désobéissance civile.
Contrairement aux engagements des promoteurs de la loi Taubira, l’Assemblée Nationale vient d’imposer l’effacement des mots « père » et « mère » des formulaires scolaires au profit des formules « parent 1 » et » parent 2 ».
Alliance VITA conteste l’injustice de cette disposition votée contre l’avis du Gouvernement – pour des motifs davantage juridiques que de fond – et appellera, si elle n’est pas annulée, à la désobéissance civile des parents attachés à la richesse de la parité dans le couple parental.
Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA :
« On nous prétendait que le mariage entre personnes de même sexe ne ferait rien perdre aux familles attachées à l’altérité sexuelle, celles que les promoteurs de cet amendement traitent aujourd’hui d’« arriérées ». En réalité, voilà qu’on vole aux familles et aux enfants deux précieux mots de la langue française, père et mère, qui sont surtout deux précieux repères pour l’immense majorité de nos concitoyens, tout cela pour céder à des revendications idéologiques ultra-minoritaires que nous avons toujours contestées. Par ailleurs, alors que l’égale dignité du père et de la mère est à protéger, cette réforme instaure une hiérarchie entre les parents en les numérotant. Ce n’est pas conforme à l’intérêt des familles : chacun mérite d’être appelé pour ce qu’il est, sans nier la dualité entre l’homme et la femme. Cette nouvelle offensive de la neutralisation du genre contredit un principe d’écologie humaine universel : tout enfant est né d’un homme et d’une femme. Nous inviterons, le moment venu, les parents à refuser de s’inscrire dans des cases qui prétendent effacer leur identité dans l’indifférenciation sexuelle. Au gouvernement de décider s’il prend le risque d’un mouvement de désobéissance civile des citoyens qui refuseront d’être neutralisés et numérotés. »
Thierry Delcourt, auteur de Rendre les salariés heureux. Etre un bon chef face à la crise du management(à commander ici pour 16 € port offert) donnera une conférence à l'Ecole de guerre économique le lundi 11 février :
Une chronique du Père Bernard Devert, président-fondateur d'Habitat & Humanisme :
Le mal-logement s’invite dans l’actualité avec le rapport de la Fondation Abbé Pierre, présenté ce 1er février.
Ce mal serait-il inguérissable pour devoir le dénoncer constamment depuis 65 ans, à la suite du célèbre appel de l’insoumis de Dieu en 1954. Le sujet n’est pas le mal-logement, mais les personnes qui ont mal. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’un toit décent n’est pas au rendez-vous de l’existence, ou qu’il faille attendre 10 ans pour l’obtenir !
Des milliards au niveau de l’Etat et des millions par les Collectivités locales sont investis dans le logement social, alors que la crise perdure et même s’aggrave. La Ville de Paris en 2018 a fait un effort important (500 M€) comme les métropoles. Qui gagne, la spéculation immobilière.
Il n’est pas raisonnable de poursuivre ainsi ; les experts sont plutôt pessimistes quant à l’avenir. Le mal serait-il endémique ? Non, le diagnostic est mal posé, faute d’une réelle politique de l’aménagement du territoire avec, pour conséquence, un exode dévitalisant les petites et moyennes villes qui n’ont d’autres défenses que de mettre des panneaux à vendre ou à louer. En d’autres termes, c’est fini.
Ce triste exode enrichit-il la capitale et les grandes métropoles ; en tout cas, il participe largement à une capitulation que traduit le vocabulaire d’une fraction des classes moyennes ; elle ne parle plus de ses revenus mais de son reste à vivre, reprenant l’expression des plus fragiles, lesquels sont encore plus invisibles, absents du ‘grand débat national’.
Quelle que soit la qualité de la politique du logement d’abord, le logement social est inabordable. Un comble ! Aurions-nous perdu le sens des réalités pour ne pas nous laisser interroger par des alternatives possibles.
Il nous souvient que la ‘Dame de fer’, Madame Thatcher, disait qu’elle ne voyait rien entre les individus et la Nation, sauf le marché, là où les forts gagnent et les faibles disparaissent. Une quasi-unanimité d’entre nous ne veut pas de cette approche et pourtant que voyons-nous, un marché de l’immobilier qui abandonne 15% de la population. Insupportable !
Ce constat souligne la difficulté de faire société, d’où une solitude qui augmente, participant à la société du vide.
L’urgence est de mettre en œuvre un pacte d’urbanisme avec les maires des moyennes et petites villes, en concertation avec les représentants de l’Etat, les présidents des métropoles et les partenaires sociaux avec un impératif, une industrialisation bénéficiant aux villes trop longtemps délaissées.
Cette semaine, une des grandes figures du monde économique, M. Alain Mérieux, a lancé un appel pour lutter contre la pauvreté, via l’entreprise des possibles. Il a reçu un écho favorable. Les énergies qui se font jour pour plus d’équité doivent être accompagnées de la recherche d’une plus grande harmonie au sein des territoires, observant par exemple que le Président de la Métropole du Grand Lyon s’inquiète de cette nécessaire régulation.
La distance entre Lyon et Saint Etienne est seulement de 60 km mais, dans cette dernière ville au beau passé industriel, que de logements vides ! Le marché s’est effondré. Le coût d’acquisition d’un logement en centre-ville est inférieur de plus de 3 fois à celui pratiqué dans la capitale des Gaules.
Certes, le transport est essentiel à la réussite de ce pacte. Il coûtera infiniment moins cher que les investissements projetés dans les métropoles. Les temps et les conditions de déplacements ne sont pas étrangers au mal-vivre. Ne pas le reconnaître, c’est être sourds à la plainte de bien des habitants des banlieues qui s’interrogent sur le respect qui leur est réservé
Le ‘grand débat’ a remis au centre de la vie politique les maires qui ont une connaissance fine de leurs territoires, de leurs potentialités.
Naturellement il faudra du temps, mais rester indifférents à cet exode, c’est fermer les yeux sur une violence faite à ceux qui n’en peuvent plus du métro-boulot-dodo. L’heureuse quête de sens, qui transparaît dans les attentes, doit être suivie d’une meilleure attention au bien–être. Seule, une réelle politique de l’aménagement du territoire y concourra. En aurons-nous l’audace et la volonté.
Des personnalités catholiques prennent la parole suite au mouvement des Gilets jaunes : l'Appel à la justice et à la paix - l'Appel pour un nouveaucatholicisme social - Des chrétiens gauche contre les Gilets jaunes
Les Hommes : Mgr Benoît Bertrand - Mgr Jean-Pierre Vuillemin
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Lecture : Arnaud Bouthéon, Une jeunesse catholique de France
Le Pape François a nommé ce jeudi 17 janvier, Mgr Benoît BERTRAND évêque du diocèse de Mende, il était jusqu’à présent vicaire général du diocèse de Nantes.
Ordonné prêtre le 29 juin 1991 pour le diocèse de Nantes (Loire-Atlantique), Mgr Benoit BERTRAND fut aumônier des étudiants à Nantes ; professeur au Séminaire interdiocésain à Angers (1994-1996) ; professeur au Séminaire interdiocésain à Nantes puis supérieur du Séminaire interdiocésain Saint-Jean de Nantes.
Depuis 2010, Mgr BERTRAND était vicaire général du diocèse de Nantes.
Né le 1er juin 1960 à Nantes (Loire Atlantique).
Ordonné prêtre le 29 juin 1991 pour le diocèse de Nantes.
Nommé évêque de Mende le 17 janvier 2019.
Études
Université de Nantes, faculté de pharmacie.
Université pontificale Grégorienne, théologie, Rome.
Université pontificale du Latran, institut Jean-Paul II, Rome.
Séminaire français, Rome.
Diplômes
Doctorat en pharmacie (1983).
Doctorat en théologie (1995).
Ministères
1991-1992 : Étudiant à Rome ;
1992-1994 : Aumônerie des étudiants à Nantes et études de théologie ;
1994-1996 : Professeur au Séminaire interdiocésain, Angers ;
1996-2004 : Professeur au Seminaire interdiocésain, Nantes ;
2004-2010 : Supérieur au Séminaire interdiocésain Saint-Jean de Nantes ;
Depuis 2010 : Vicaire général de Nantes.
L'association Juristes pour l'enfance publie ce communiqué sur le Rapport d'information de M. Jean-Louis Touraine fait au nom de la mission d'information sur la révision de la loi relative à la bioéthique, n° 1572, 15 janvier 2019 :
Le droit à l’enfant ? Si certains en ont rêvé, Jean-Louis Touraine tente de l’imposer.
Tout en se défendant de consacrer quelque droit à l’enfant que ce soit, le rapport de la mission parlementaire sur la bioéthique préconise en effet une série de mesures visant à réaliser les désirs d’enfant, avec père, sans père, avec deuxième mère, avec les gamètes d’un couple, les gamètes de donneurs, dans une branche, dans les deux branches, ou celles d’un mort… même s’il faut pour cela sacrifier les droits des enfants en question, enfants sommés de correspondre aux projets qu’il sont censés réaliser.
Le rapport relève pourtant la privation délibérée, ab initio, de filiation paternelle, pour réaliser le désir d’autrui, mais passe outre les mises en garde des pédopsychiatre auditionnés pour miser sur la capacité de résilience et d’adaptation des enfants, cette privation de père étant le moyen pour des femmes de guérir leur souffrance. Une nouvelle forme de bébés médicaments en somme.
Le rapport ignore superbement la première étude de grande ampleur, pourtant citée par le comité d’éthique, menée par le professeur Regnerus en 2012 au Texas sur plus de 3000 jeunes issus de différentes configuration familiales, qui révèle au contraire des difficultés accrues sur de nombreux points pour les jeunes n’ayant pas grandi avec leur père et leur mère.
En tout état de cause, l’association Juristes pour l’enfance interroge : si les enfants peuvent surmonter l’absence de père (si c’est le cas, tant mieux !), en quoi cela justifie-t-il que la loi institutionnalise cette privation ? S’il était prouvé que les bébés nés sans bras parviennent à surmonter cette difficulté, en quoi cela justifierait-il de priver certains enfants de bras pour réaliser le désir d’autrui ?
Le comble du cynisme est atteint lorsque le rapport feint d’habiller les violations des droits de l’enfant et la marchandisation du corps qu’il propose par des considérations pseudo juridiques : alors que le Conseil d’État a clairement expliqué que le principe d’égalité n’était pas en cause, le rapport persiste néanmoins à vouloir mettre fin à une prétendue discrimination sur l’orientation sexuelle pour justifier la violation des droits de l’enfant, bien réelle celle-là, qu’il préconise.
L’association Juristes pour l’enfance dénonce :
- L’irresponsabilité d’un rapport qui invite à priver les enfants de leur père pour satisfaire le désir d’autrui : réduire la filiation au projet parental fait des enfants les otages des désirs des adultes et les prive de leur droit à leur filiation propre, comme ce fut le cas au 19ème siècle pour les enfants naturels.
- Le caractère très partisan du rapport qui caricature les défenseurs des droits de l’enfant accusés de « rechercher le confort de l’immobilisme et de la frilosité́ à tout crin », le statu quo législatif en la matière étant présenté comme une position « extrême » (p. 24).
- L’affirmation péremptoire et mensongère selon laquelle le projet parental « semble avoir pris définitivement le pas sur le critère d’infertilité pathologique qui, actuellement, verrouille le champ d’intervention de l’AMP » (p. 40), alors que les citoyens se sont au contraire exprimés massivement en sens contraire dans le cadre de la consultation citoyenne des états généraux de la bioéthique (89,7% de contributions opposées à toute extension de la PMA).
- L’inconséquence d’un rapport qui, tout en affirmant que les différentes configurations préconisées ne portent pas préjudice à l’enfant, ajoute que, « dans l’intérêt même de l’enfant, une consultation médicale préalable spécialisée est nécessaire, suivie d’un accompagnement », et propose « d’intégrer un pédopsychiatre au suivi post-AMP » (p. 45). Pourquoi est-il donc nécessaire de prévoir l’accompagnement d’un pédopsychiatre, si la situation imposée à l’enfant est sans risque pour lui ?
Le rapport fait finalement fi des droits de l’enfant, considérant que « si le droit à l’enfant n’existe pas, la notion d’intérêt de l’enfant ne saurait être suffisamment déterminante pour faire obstacle à une extension de l’AMP » (p. 74).
Juristes pour l’enfance rappelle que, contrairement à ce qui est ainsi prétendu, l’intérêt de l’enfant n’a rien d’une notion vague et vide de contenu : la Convention internationale des droits de l’enfant fait de l’intérêt de l’enfant une considération primordiale et développe cet objectif en définissant une série de droits pour les enfants, l’intérêt de l’enfant se définissant, au minimum, dans le respect de ses droits.
Or, institutionnaliser la privation du père ne peut pas respecter le droit de chaque enfant, dans la mesure du possible, de connaître ses parents et d’être élevé par eux, proclamé par l’article 7 de ce texte. Le respect de ce droit a conduit le législateur français à supprimer la fin de non recevoir qui fermait à l’enfant l’action en recherche de maternité envers une femme ayant accouché sous X. Comment le législateur peut-il sérieusement envisager d’instaurer une fin de non recevoir, à l’action en recherche de paternité cette fois, sous prétexte qu’une femme ne souhaite pas de père pour son enfant ?
On s’étonne dans ces conditions que le rapport ne soit pas logique avec lui-même et ne conseille pas aussi l’abrogation des actions en recherche de paternité et de maternité : comment persister à imposer une paternité à un homme sous prétexte qu’il a engendré l’enfant, alors que le projet parental est ainsi privilégié sur la réalité de l’engendrement et qu’un autre homme peut se désengager de toute paternité en se déclarant donneur ?
Et comment ne pas voir que cette filiation fondée sur la volonté individuelle des adultes et imposée à l’enfant au mépris de la réalité fera de nombreux laissés pour compte, ceux qui ne feront pas, ou plus, l’objet d’un projet parental, comme c’est d’ailleurs déjà le cas de nombreux embryons ?
Dans un État de droit digne de ce nom, la réalisation des désirs des uns trouve sa limite dans le respect des droits d’autrui, y compris les enfants.
Juristes pour l’enfance rappelle que les droits de l’enfant en sont pas seulement bons à proclamer mais aussi à respecter, et attend du législateur, qui n’est en rien tenu de suivre quelque rapport que ce soit, qu’il se montre à la hauteur de sa tâche pour faire respecter les droits de tous.
Il est comme un écho à l'éditorial de Denis Sureau paru dans le dernier numéro de Chrétiens dans la Cité dont voici la conclusion:"Comme au XIXe siècle les catholiques sociaux ont apporté des réponses à la « question sociale » à la lumière de l’Évangile, les chrétiens ne peuvent être indifférents à ce qui se joue aujourd'hui. Aller aux périphéries, ce n'est pas seulement secourir les misères, c'est aussi dénoncer leurs causes, c'est montrer que l'État séculier est nu, c'est puiser dans le trésor de la doctrine sociale de l’Église les orientations pour rebâtir la cité."
Au sommaire du numéro 368 de la lettre d'information Chrétiens dans la Cité :
EDITO : Aller aux périphéries - le rôle des chrétiens face à la crise
INFOs : Mgr aupetit contre la PMA - Un rapport pour soutenir les chrétiens d'Orient - Un grand projet intergénérationnel à Laval - Nouveau souffle pour les Petits Chanteurs à la Croix de bois - Entourage se développe - La Croix s'érode - A l'assaut du CESE - JMJ au Panama - Pélerins parkinsoniens
LES HOMMES : Mgr Michel Aupetit - Mgr Susitino Sionepoe - Bruno Frappat - Samuel Lieven - Alexandre Meyer
LECTURE : LA PMA, un enjeu de société, par Aude Mirkovic