Grande maison d'édition fondée à la fin du XIXe siècle, Tallandier est aujourd'hui l'un des principaux éditeurs de livres d'histoire.
Son président-directeur général Xavier de Bartillat a engagé une diversification et recruté, pour créer un secteur spiritualité, François Maillot, qui a dirigé la librairie La Procure pendant douze ans. Il est également connu, sous son nom de plume de François Huguenin, d'essais remarqués d'histoire et de philosophie politique (L'Action française, Le Conservatisme impossible, Résister au libéralisme...). Plusieurs essais viennent de paraître : Lettre à un jeune chrétien, de Christiane Rancé, Pour la liberté, de François Sureau, L'héritage de Benoît XVI, de Christophe Dickès, La Voix contagieuse, de François Cassingena-Trévedy...
Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus ? Cette question, posée par le journaliste américain Rod Dreher, est le titre de l’édition française de son livre (Artège, 372 p.) qui suscite un vif débat outre-atlantique : The Benedict Option. A Strategy for Christians in a Post-Christian Nation.
À la fin de son livre Après la vertu, le philosophe Alasdair MacIntyre proposait la construction de « nouvelles formes locales de communauté où la civilité et la vie intellectuelle et morale pourront être soutenues à travers les ténèbres qui nous entourent déjà ». Il ajoutait : « Nous n’attendons pas Godot, mais un nouveau (et sans doute fort différent) saint Benoît. » Un journaliste, écrivain et père de famille américain a voulu approfondir cette intuition. Rod Dreher, 50 ans, ancien protestant devenu successivement catholique puis orthodoxe, qualifie son projet « contre-culturel » de « pari bénédictin » (Benedict Option). S’inspirant de la Règle de saint Benoît, il veut inciter les chrétiens à mettre leurs pratiques en cohérence avec une foi qui ne peut être rabaissée à un simple « déisme éthico-thérapeutique » sans implications concrètes.
Or la règle bénédictine est riche d’orientations (ordre, prière, travail, ascèse, stabilité, communauté, hospitalité, équilibre) qui peuvent être adaptées avec fruit dans le monde séculier : par exemple en développant des réseaux de solidarité entre chrétiens, en protégeant les enfants d’un enseignement séculariste et d’influences perverses (notamment par la création d’écoles indépendantes), en refusant les métiers qui posent des problèmes moraux graves. Dreher met en garde contre la révolution sexuelle et son ultime avatar : une idéologie LGBT de plus en plus oppressive, ainsi que sur l’impact – qui n’est pas moralement neutre – de la technologie, notamment digitale. Plus positivement, le « pari bénédictin » consiste à redécouvrir l’héritage biblique et culturel chrétien et la beauté de la liturgie, à évangéliser par la bonté et la beauté, à accepter l’exil et la possibilité du martyre. La « politique antipolitique » que défendaient les dissidents tchèques Havel et Benda et que Dreher reprend à son compte, consiste à « vivre en vérité », et à développer une « polis parallèle » – non un ghetto façon amish mais des petites communautés poreuses, enracinées dans les familles et les paroisses, capables de rayonner autour d’elles. Dreher a été impressionné par la créativité des catholiques italiens du mouvement Communion et Libération et de sa Compagnie des œuvres qui ont su multiplier les initiatives sociales. Le « retrait stratégique » qu’il prône n’est donc pas un simple repli, mais plutôt un appel au peuple de Dieu pour qu’il retrouve son dynamisme de « minorité créative » (comme disait Benoît XVI). La parution de son essai (facile à lire comme savent faire les Américains) est une bonne nouvelle de cette rentrée !
Tandis que le "transhumanisme" agite les esprits et inquiète les consciences, voici le regard chrétien que porte le P. Bernard Devert, prêtre du diocèse de Lyon et président-fondateur d'Habitat & Humanisme :
"L’éthique ne condamne pas, elle réveille pour comprendre que l’homme ne l’est vraiment que s’il s’insurge contre les causes de déshumanisation.
Il est de ces situations qui ne peuvent nous laisser indifférents, sauf à devenir étrangers non seulement au malheur de l’autre, mais aussi à sa propre humanité.
Un des combats majeurs est de refuser la banalisation du malheur. L’indifférence est destructrice de l’humain.
« L’intranquillité » ne serait-elle pas la seule attitude humaine acceptable, aux fins de demeurer vigilants à cette nécessité de changer et faire changer ce qui peut et doit l’être. Cette perspective ouvre le champ de la pensée et de l’action. L’étroitesse abime.
Toute réduction est une mutilation.
Quelle écoute avons-nous de cette part manquante de l’autre. N’est-elle pas une chance pour se protéger de ces raisonnements qui font céder notre humanité au nom du raisonnable, reportant sine die des décisions dont l’absence taraude l’espoir.
Bien des argumentations, pour ne point s’éprouver avec discernement, rendent sourds les craquements de l’âme, se révélant pourtant des appels à une liberté intérieure.
Une des terreurs qui nous tient, et à laquelle nous tenons plus que nous le croyons, est de veiller à ne point se tromper pour ne pas être trompés. Vouloir tout comprendre avant d’entreprendre est le plus sûr moyen de substituer au pouvoir d’agir, celui de la velléité.
Notre civilisation laisse présager « l’homme réparé » pour être prolongé. La durée, comme désir de puissance, n’est pas sans analogie avec les bâtisseurs de la tour de Babel.
Yuval Noah Harari, auteur du ivre Une brève histoire de l’avenir, affirme qu’est commencé pour l’homme le temps du passage de l’homo-sapiens à l’homo-deus, pour être désormais en capacité de fabriquer du vivant.
Seulement, Dieu ne fabrique pas, Il crée et ne cesse de créer pour que l’homme devienne créateur. Le risque ne serait-il pas de vouloir posséder cette création pour la réduire à notre image, celle précisément de fabricant.
Vivre, ce n’est pas seulement être en capacité de faire circuler à l’infini l’information, selon Harari, mais ne serait-ce pas reconnaître une Parole qui, pour nous décentrer de nous-mêmes, nous fait naître à ce que nous sommes appelés à devenir.
Alors s’éveille ce moment où l’on comprend que grandir en humanité, c’est se confronter à cette question : qu’est-ce-que l’homme.
Le Fils de l’homme nous accompagne sur ce chemin pour nous en faire saisir le sens comme orientation mais aussi comme densité offrant à l’existence une intensité pour réconcilier temps et éternité.
Un proverbe demande d’attendre le soir pour dire si le jour fut beau. Il l’est si nous avons pu écouter cette voix intérieure rappelant souvent l‘idéal de notre jeunesse. La nuit qui vient alors n’est plus celle des ténèbres pour être auréolée de ce service diaphane d’une humilité qui signe l’humanité.
Le Courant pour une écologie humaine a été créé par trois catholiques, Gilles Hériard Dubreuil, Tugdual Derville et Pierre-Yves Gomez pour « mettre le bien de la personne humaine au cœur des orientations et des décisions de notre société », en s'appuyant « sur une proposition anthropologique et sur une vision de l’homme et de la société incluant une pacification des relations entre l’homme et la nature ». Il publie aujourd'hui un premier livre, La Société de Bien Commun : changer la donne, à hauteur d'homme, qui réunit 21 contributions sur des thèmes très différents : le transhumanisme, l'agriculture, la gestion publique de l'eau, l'urbanisme, l'interculturel, l'enfance menacée, les initiatives locales face au vieillissement, les soins palliatifs, le patronage, le financement participatif, le capitalisme d'entreprise, le métier de DRH, le service militaire adapté, la réforme de la justice, etc. On le voit, de nombreuses initiatives allant dans ce sens ne sont pas étrangères au souci de Chrétiens dans la Cité, même si ici l'inspiration n'est pas explicitement chrétienne. Une précision : ce livre peut être téléchargé gratuitement sur le site www.ecologiehumaine.eu où il est possible de faire part de ses réflexions et réactions.
Quatre familles catholiques ainsi que deux célibataires, amis de longue date, se sont installés l'an dernier pour développer un éco-hameau à La Bénisson-Dieu, petit village de 300 habitants situé à 15 kilomètres au nord de Roanne. Se référant à l'encyclique Laudato Si', ils veulent retrouver un mode de vie plus équilibré et plus écologique, une vie spirituelle et amicale au quotidien, ainsi qu'un environnement sain pour les enfants. Quatre maisons appartenant au diocèse de Lyon ont été mises à leur disposition par le cardinal Philippe Barbarin en échange d'un service d’Église ; elles vont être rénovées de manière écologique. Le terrain devrait assurer l'autosuffisance alimentaire, mais ils souhaitent acquérir une ferme en commun avec un agriculteur spécialisé en permaculture et agroforesterie. Autre projet : l'ouverture d'une école Montessori, si la mairie l'accepte, dans les locaux de l'actuelle école en cours de fermeture. A terme, l'éco-hameau pourrait également être un lieu d'accueil et de formation.
Fondée en 2011 à Nantes par Jean de Reboul et Jean-Baptiste Darantière, l'association catholique des Potimarrants fédère 150 jeunes bénévoles de 18 à 30 ans répartis en cinq troupes de théâtre, à Nantes, Paris, Angers, Lyon et Marseille. Ces joyeux drilles redécouvrent les auteurs comiques français et montent des représentations théâtrales, musicales et dansantes. Leur parrain est l'acteur Roland Giraud et leur aumônier l'abbé Hubert Lelièvre, fondateur de la Famille missionnaire l’Évangile de la vie, installée à Bollène, dans le diocèse d'Avignon. Originalité : les bénéfices sont reversés à une cause caritative : : l’Arche, l’orphelinat Fana en Colombie, SOS Chrétiens d’Orient, la Fondation Lejeune, etc.
Il est désormais possible d'allumer un cierge à distance sans avoir à se rendre dans une église ou un sanctuaire. Le site Santa Causa offre cette possibilité : le demandeur choisit le lieu, puis le type
de cierge ; s'il le souhaite, il détaille son intention de prière ; et le site transmet la demande au lieu choisi, et le cierge est allumé. Cette initiative est portée par une petite association à but non lucratif qui souhaite rapprocher par la technologie les églises et les sanctuaires avec les fidèles et les moins croyants. Les sanctuaires Notre-Dame de Rocamadour et Sainte-Anne d'Auray proposent déjà ce service, ainsi que les paroisses Saint-Pierre du Gros Caillou (Paris), Saint-Emilion, Sainte-Rita (Nice) et Saint-Florent (Corse).
est une association loi 1901 à but non lucratif qui vient en aide aux femmes enceintes en difficulté (précarité, isolement, problème de logement, solitude, grossesse imprévue…) en leur proposant un hébergement à loyer modéré sous forme de colocation solidaire. Cette solution leur permet de mener à bien leur grossesse dans un environnement chaleureux et sécurisant : des grands appartements de 8 chambres. Elles sont épaulées par des jeunes femmes volontaires, âgées de 25 à 35 ans, qui vivent sur place pour un ou deux ans tout en exerçant leur activité professionnelle à l’extérieur. Des responsables d’antenne salariées accompagnent les mamans dans leurs démarches administratives et recherches de logement, d’emploi, de place en crèche pour préparer au mieux la sortie de la colocation après la naissance. Les jeunes femmes sont également conseillées par leur assistante sociale référente. Des colocations sont déjà actives à Paris, Nantes, Lyon, Strasbourg. Une autre ouvrira à Lille en septembre et une deuxième colocation à Paris en 2018.
Association d'éducation populaire issue de la communauté de l'Emmanuel, Le Rocher Oasis des Cités prend en charge les enfants et adolescents des quartiers urbains en difficulté, en veillant spécialement à l'accompagnement des familles.
L'an dernier, elle a organisé 320 sorties et 62 séjours hors des cités auxquels ont participé 421 enfants et parents. Elle a assuré 826 heures d'animation en pied d'immeuble, de cafés de rue ou de tournées nocturnes de halls. 316 séances d'accueil de loisirs ont bénéficié à 371 jeunes et 2685 visites à domicile à 1055 habitants des banlieues. 423 enfants et adolescents ont été accompagnés dans leur scolarité et 211 adultes dans leur parcours de formation. 471 ateliers ont été proposés aux parents (emploi, bricolage, alphabétisation...). Le budget du Rocher s'élève à 2,2 millions d'euros. Son financement vient principalement des particuliers (48%), de fondations d'entreprises privées (22%) et de subventions publiques (11%).