Menaces sur les allocations familiales
Jean-Marc Ayrault a installé le 7 février le nouveau Haut Conseil de la Famille (HCF). Dans son intervention, il a indiqué les priorités de la politique familiale pour les années à venir : revalorisation des aides aux familles les plus modestes, développement des services à la famille, accroissement des solutions d'accueil de jeunes enfants dans les zones en carence, activités périscolaires. Ces priorités sont « à concilier avec l'objectif de ramener la branche famille de la sécurité sociale à l'équilibre en 2016 ».
Différentes mesures vont être étudiées pour réduire les allocations familiales : mise sous condition de ressources ou, comme l'a suggéré Didier Migaud, le président socialiste de la Cour des comptes, fiscalisation.
Or la branche famille est en déficit (2,5 milliards d'euros en 2012), rappelle l'Union des Familles en Europe (Ufe), parce qu'elle est régulièrement pillée depuis vingt ans. Ainsi en 2011 « on a mis à sa charge 4,8 milliards de dépenses jusque là logiquement assumés par la branche vieillesse puis qu’il s’agit des majorations de pensions versées par la Caisse vieillesse aux retraités qui ont eu plus de 3 enfants ». L'Ufe ajoute : « De déficit artificiellement creusés en économies rendues 'nécessaires' par lesdits déficits, les prestations des familles baissent d’années en année. En 1954, une famille de 2 enfants recevait 638 € par mois de prestations familiales. Aujourd’hui, elle ne touche plus que 124 €. En 1984, la base mensuelle des allocations familiales représentait 33,6% du salaire médian des Français. Elle est tombée à 24%. »