Le Figaro du2 avril a publié un intéressant article d’Hervé Yannou soulignant le contraste entre la pugnacité des évêques italiens, espagnols, portugais et polonais et la tiédeur des évêques français et allemands : « En Italie, pas un jour ne se passe sans une passe d'arme violente entre évêques, presse et politiques au sujet du projet de Dico, le pacs transalpin. En Italie, le Saint-Siège est chez lui et le cardinal Bertone va personnellement célébrer la messe à la Chambre des députés pour leur rappeler que la foi ne pourra « jamais être réduite à un simple fait privé, y compris pour ceux qui ont pour tâche de faire de la politique ». Si l'Église italienne accusée d'ingérence ne fait plus exception en Europe, elle est devenue une référence. Tandis que les évêques de France et d'Allemagne émettent souvent une opposition contenue aux législations qu'ils désapprouvent, d'autres conférences épiscopales ont pris les Italiens en exemple. Au Portugal, en février, l'Église s'est opposée avec fermeté au référendum sur la dépénalisation de l'avortement. En Pologne, la Ligue des familles polonaises, membre de la coalition gouvernementale, propose d'amender la Constitution afin d'y interdire totalement l'avortement et l'euthanasie. Elle a le soutien des évêques polonais, qui ne cachent pas leur rêve de voir l’Union européenne suivre cet exemple. Après des années d'apathie, les fidèles espagnols et leur Église voient aussi dans l'Italie un modèle d'engagement. Petit à petit, les évêques espagnols tentent de reprendre l'initiative [...]. Ils avaient pris la tête d'un million de manifestants contre le projet du gouvernement Zapatero de légaliser le mariage homosexuel. En vain. Fin 2006, ils ont publié deux documents officiels critiquant sévèrement leurs propres déviances doctrinales et morales et leur incapacité à affronter le sécularisme. Ces documents qui se veulent une charte de refondation de l’engagement de l’Eglise d’Espagne ont été revus et corrigés par l’ancien Saint-Office. »