Dorothy Day porte un gilet jaune
Catholique, traditionaliste (selon ses propres dires) et révolutionnaire, Dorothy Day (1897-1980) aurait certainement porté un gilet jaune. Elle était trop sensible aux cris de la misère, trop attentive aux besoins des plus pauvres, trop rebelle à l'appareil répressif d'Etat, pour n'être pas solidaire de la révolte qui gronde. Elle qui a été tant de fois emprisonnée pour avoir manifesté aux côtés des exclus du système aurait ainsi témoigné qu'être chrétien n'est pas être solidaire des injustices intrinsèquement liées au libéralisme totalitaire dont le macronisme est une expression provisoire.
Pour mieux connaître l'itinéraire surprenant de la fondatrice du mouvement Catholic Worker, avec son journal, ses maisons d'accueil et ses fermes communautaires, une passionnante biographie vient de paraître : Dorothy Day - La révolution du coeur (Tallandier, 256 pages, 19,90 €).
Elle est cosignée par trois jeunes catholiques - Elisabeth Geffroy, Baudouin de Guillebon et Floriane de Rivaz - qui participent à l'aventure du café-atelier associatif Le Dorothy, qui a ouvert il y a un an dans le quartier parisien de Ménilmontant.
Dorothy Day montre qu'on peut passer de l'anarchisme et du communisme au catholicisme sans renier sa passion pour une société digne de l'homme.