Jésus non-violent ? Réponse de l'évêque aux armées

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Monseigneur Luc Ravel, évêque aux armées, rappelle qu'il peut être légitime pour un chrétien de prendre les armes (entretien publié par Il est vivant ! n°315, mai 2014) :

L.R. Dans certaines circonstances, oui. Soit au nom de la nation (s'il est mobilisé), soit à l'intérieur de là nation, en cas de remise en cause du politique dans ses fon­dements (si l'État devient totali­taire par exemple).
IEV Mais dans l'Évangile, Jésus prône la non-violence...
L.R. Je n'ai jamais lu cela dans l'Évangile. Au contraire, Jésus dit que ce sont les violents qui s'emparent du Royaume de Dieu ! La violence, c'est l'incarnation d'un mouvement de vie qui déborde dans un monde traversé par le péché. C'est une démesure. Certains chrétiens, confondant christianisme et sagesse stoïcienne, pensent qu'il ne faut jamais de démesure. Les saints pensent autrement. Il y a une démesure de l'amour : « La mesure de l'amour, c'est d'aimer sans mesure » (saint Augustin). La croix est une démesure de l'amour. C'est une violence extrême. Si on est dans la vie, une vie bien incarnée, il y a de la violence. Dans l'Évangile, il y a des moments où Jésus se met en colère. Ce n'est pas une colère pulsionnelle bien sûr mais réfléchie. Par exemple, dans l'épisode des vendeurs chassés du Temple : Jésus constate l'objet du scandale et ce n'est que le lendemain qu'il chasse les vendeurs du Temple avec colère.
Jésus est venu pour la vie, et pour que nous l'ayons en plénitude. Il est obligé de mettre une force démesurée, la violence, au service de l'amour. Mais une violence maîtrisée, évangélisée.

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G
JESUS : "Aimez-vous les uns les autres", "Aime ton prochain comme toi-même", "Aimez vos ennemis", "Remets ton épée au fourreau ; qui use de l'épée périra par l'épée"...<br /> Luc RAVEL : "Jésus (met) la violence au service de l'amour". (Quelle horreur !)<br /> Le maître de sagesse est JÉSUS le NON-VIOLENT ; l'évêque Luc RAVEL l'a-t-il lu et... compris?<br /> Il ne faut pas confondre l'enseignement de JÉSUS (amour, non-violence) et la contestable doctrine de l’Église (par exemple la désormais désuète "Guerre Juste", si peu évangélique, qui rappelle le "Jihad").<br /> GANDHI affirmait avoir trouvé en l’ÉVANGILE (les Béatitudes) une source de NON-VIOLENCE. <br /> Et Martin Luther KING y a puisé sa force, ce qui lui a valu le Prix Nobel de la PAIX.<br /> J'adresse à chaque lecteur (et à Luc RAVEL) un message d'AMOUR, de NON-VIOLENCE et de PAIX.<br /> Relisons l’Évangile avec les yeux du coeur, pour y retrouver la sagesse de JÉSUS le non-violent.<br /> Georges-Guy LOURDEAUX-LOUVET
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E
Non, un chrétien ne peut pas prendre les armes! Plus que jamais moi aussi, je me suis révoltée contre mon ex-Eglise catholique en voyant ces malheureux soldats dans les tranchées qui priaient le même Dieu, le même Jésus-Christ et ayant pour plusieurs belligérants, la même foi catholique. Tous ces pauvres soldats étaient encouragés par leur clergé respectif, pour aller se battre pour la Patrie!!! Alors que si, au contraire, ces différents clergés avaient criés haut et fort qu'aucun chrétien ne peut prendre les armes, sous peine d'excommunication, sous peine de désobéir au Christ, qui aurait dit d'aimer nos ennemis, de tendre la joue gauche, que celui qui prend l'épée périra par l'épée...il y aurait eu bien peu d'hommes pour se battre, car la majorité était des croyants qui ne souhaitaient ni tuer, ni se faire tuer ! Et sans soldats, pas de guerre!! D’un côté, l’Eglise priait pour la paix, se déclarait contre les guerres, mais encourageait les fidèles à aller se battre pour la « Patrie » et le plus comique, si j’ose dire, c’est que dans chaque camp opposé, les ecclésiastiques tenait le même discours. C’est comme ça que des chrétiens s’entre-tuaient (orthodoxes contre catholiques et protestants) et même catholiques entre eux (autrichiens contre italiens) !! Pourquoi en sommes-nous à arriver là ? Parce que comme disait le père Zabelka : les différentes dénominations chrétiennes n'ont jamais pris au sérieux, les commandements de Jésus-Christ et ces guerres sont arrivées en grande partie à cause d'un christianisme qui l'a cherché: deux mille ans de massacres, de violence, de tortures, de condamnation, la quête de la puissance et de la violence, et tout cela au nom de Notre Seigneur.Jusqu’à ce que l’appartenance à l’Église veuille dire qu’un chrétien choisit de ne pas s’engager dans la violence pour quelque raison que ce soit, mais qu’il choisit au contraire d’aimer, d’aider, pardonner et de prier pour tous ses ennemis ; jusqu’à ce que l’appartenance à l’Église veuille dire que le chrétien ne peut pas être militaire ¬américain, polonais, russe, anglais, irlandais, etc. - jusqu’à ce que l’appartenance à l’Église veuille dire qu’un chrétien ne peut pas payer de taxes pour tuer autrui et jusqu’à ce que l’Église dise tout cela d’une façon à se faire comprendre par l’âme le plus simple. Jus¬qu’alors, l’humanité ne peut s’attendre qu’à des nuits ténébreuses de massacre. Sur une échelle encore inconnue dans l’histoire, à moins que l’Église ne reprenne sans ambiguïté et de façon inébranlable l’enseignement de Jésus, elle ne sera jamais le levain dans la «pâte humaine».
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U
si il y a risque d'atteinte à l'intégrité et à la dignité physique, morale ou spirituelle pour mes ascendants ou mes descendants, que ce soit par une nation étrangère ou par mon pays, oui, en tant que chrétien c'est un devoir de les défendre, et s'il faut par une réaction proportionnée, donc armée.
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