L'Eglise est anti-libérale et anti-socialiste
Rompant avec les lectures idéologiques dominantes, un livre important vient de paraîire, celui de Bernard Laurent: L’enseignement social de l’Eglise et l’économie de marché (Parole et Silence, 368 p., 28 €). Il soutient la thèse que la Doctrine sociale de l’Eglise s’inscrit depuis toujours dans la filiation du catholicisme intransigeant défini par Emile Poulat comme « anti-moderne, anti-bourgeois, anti-révolutionnaire, anti-libéral, anti-socialiste ».
L’un des intérêts de ce travail – sans doute le plus important paru depuis longtemps ans sur ces questions - pour les chrétiens dans la cité est que son auteur est un professeur d’économie (EM Lyon), actuellement chercheur à Cambridge. Il peut ainsi, à sa façon, percevoir la spécificité de l’enseignement de l’Eglise qui, s’il ne situe pas dans le champ de l’analyse économique stricto sensu, scrute les évolutions sociales et économiques avec une lucidité souvent prophétique. Même si les « accommodements » voire les « contradictions » décelées par Bernard Laurent dans l’enseignement des papes sont souvent source de confusions.
L’auteur démontre la permanence de « l’opposition de l’Eglise au libéralisme idéologique et par voie de conséquence au jeu du marché concurrentiel » en retenant quatre terrains d’affrontement : la propriété privée, la conception de la justice, le rôle de l’Etat et la « relation au savoir d’intention scientifique ». Même si certains points et oublis (Pie XII) appellent des réserves, ce livre est une pièce essentielle du débat.
L’un des intérêts de ce travail – sans doute le plus important paru depuis longtemps ans sur ces questions - pour les chrétiens dans la cité est que son auteur est un professeur d’économie (EM Lyon), actuellement chercheur à Cambridge. Il peut ainsi, à sa façon, percevoir la spécificité de l’enseignement de l’Eglise qui, s’il ne situe pas dans le champ de l’analyse économique stricto sensu, scrute les évolutions sociales et économiques avec une lucidité souvent prophétique. Même si les « accommodements » voire les « contradictions » décelées par Bernard Laurent dans l’enseignement des papes sont souvent source de confusions.
L’auteur démontre la permanence de « l’opposition de l’Eglise au libéralisme idéologique et par voie de conséquence au jeu du marché concurrentiel » en retenant quatre terrains d’affrontement : la propriété privée, la conception de la justice, le rôle de l’Etat et la « relation au savoir d’intention scientifique ». Même si certains points et oublis (Pie XII) appellent des réserves, ce livre est une pièce essentielle du débat.