LES 50 ANS DU TRAITE DE ROME feront l’objet d’un congrès à Rome du 23 au 25 mars, organisé par la Comece (Commission des épiscopats de la Communauté européenne). Dans la perspective de cet anniversaire, le groupe Initiatives des chrétiens pour l’Europe (IXE), mené par Michel Camdessus, président des Semaines Sociales de France, a publié le 28 février à Bruxelles un manifeste appelant à « retrouver le sens de la construction européenne » (texte consultable sur www.ssf-fr.org). On peut y lire que seule une « véritable union politique » résultant de réformes institutionnelles nous « permettra de relever les défis nouveaux auxquels nous sommes confrontés ». L’Europe aurait pour notamment mission de « proposer et soutenir la mise en place d'une gouvernance mondiale au service du développement durable ».
DANS UNE REPLIQUE publiée sur le site internet de Liberté politique, la Fondation Europa regrette surtout les lacunes de cette déclaration : « La première chose qui ressort du manifeste est le caractère flou, interchangeable et banalisé du contenu, avec les slogans habituels : solidarité, développement durable, force militaire réduite au maintien de la paix, politique d'immigration plus humaine. Mais ce qui est vraiment inacceptable, c’est qu'il fait totalement abstraction du "défi de la raison" lancé par Benoît XVI à Ratisbonne, alors qu'il suffit de penser au nihilisme dominant en Europe (dont les institutions sont les grands promoteurs), pour admettre qu’il s’agit vraiment d’une priorité, et pas seulement pour les chrétiens. Ainsi, sont totalement ignorés les trois "principes non négociables" rappelés avec force par le pape (la vie, la famille et l'éducation), non comme une demande de privilèges pour l'Eglise, mais plutôt comme la base d’une vie commune véritablement humaine. Comment peut-on ignorer à ce point que l'Union européenne est devenue dans le monde synonyme de "culture de mort" pour ses engagements intérieurs et internationaux en faveur de l'avortement, de la dissolution de la famille et du laïcisme ? »
ET LA FONDATION EUROPA de conclure : « Nous regrettons cette initiative : ce serait vraiment grave si les chrétiens, et les catholiques en particulier, renoncent à s'engager pour l'Europe à partir de son identité, une identité qui, comme l’ont montré des hommes politiques comme De Gasperi, Adenauer et Schumann, est historiquement à la base de la construction européenne. »