Philosophies de l'Action catholique
La disparition en 1956 de l'Acjf (Association catholique de la jeunesse française), fondée en 1886 et fédérant
les mouvements de jeunesse d'Actioncatholique (Jac, Joc...) aurait été le résultat d'un conflit entre deux conceptions de l'évangélisation et du rapport de l'Eglise au monde. Derrière ces deux visions,le P. Jean-Hugues Soret repère
deux philosophies : celle de Maurice Blondel (qui a sa préférence) et celle de Jacques Maritain.
Les maritainiens étaient soutenus par les évêques et avaient conquis la Joc. Les blondéliens imprégnaient surtout la Jac. Pour l'auteur, la victoire des premiers sur les seconds
expliquerait la politisation des mouvements d'action de jeunesse (et leur déclin). Leur marxisation était en germe chez le Maritain d'Humanisme intégral développé par son disciple
turbulent qu'était le P. Chenu. Pour le P. Soret, la philosophie de l'action de Blondel, plus réaliste tout en demeurant intégralement catholique, éviterait ces dérives. Une contribution
originale à l'histoire des déchirements de l'Église de France au XXe siècle.
Philosophies de l'action catholique
Cerf, 496 p., 44 €