Pour une alternative catholique
La dernière campagne pour les présidentielles a été pour les chrétiens la source d'un certain désarroi. La plupart d'entre eux ne se sont pas reconnus dans les candidats : fallait-il voter utile, transgresser, s'abstenir ? Comment « faire de la politique », être « chrétien en politique » tout en ayant le souci d'être pleinement « en Église » ? Autant de questions soulevées par Jean-Noël Dumont dans son dernier essai intitulé Pour une alternative catholique (Cerf, 220 pages, 18 €).
Or ces questions ne sont pas nouvelles. Hier Montalembert ou Péguy, aujourd'hui les penseurs d'une nouvelle « théologie politique » tels que William Cavanaugh reconsidèrent la laïcité, le rapport à l'État et les modalités d'une présence authentique dans la cité.
Fondateur et ancien directeur du Collège supérieur, professeur de philosophie ayant marqué plusieurs générations de jeunes chrétiens lyonnais, Jean-Noël Dumont se propose de refonder une théologie politique qui échappe autant à la tentation théocratique nostalgique d'un pouvoir alliant le trône et l'autel qu'à un catéchisme révolutionnaire postmarxiste ou à l'autodissolution dans les structures mondaines qui conduit à leur inexorable marginalisation. Le retour à la politique des catholiques doit être pensé à frais nouveaux, apportant des solutions fécondes à des problèmes d'identité souvent artificiels.