Ni tradis ni libéraux

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En conclusion du Synode sur la famille, le Pape François a prononcé un discours assez peu remarqué sur cinq tentations qu'il a pu percevoir en écoutant les interventions – contrastées – des cardinaux :

Première tentation : « La tentation du raidissement hostile,c'est-à-dire vouloir s'enfermer dans ce qui est écrit (la lettre) et ne pas se laisser surprendre par Dieu, par le Dieu des surprises (l'esprit); à l'intérieur de la loi, de la certitude de ce que nous connaissons et non pas de ce que nous devons encore apprendre et atteindre. Depuis l'époque de Jésus c'est la tentation des zélotes, des scrupuleux, des attentifs et de ceux qu'on appelle — aujourd'hui traditionalistes et aussi des intellectualistes.

2. La tentation de l'angélisme destructeur, qui au nom d'une . miséricorde trompeuse bande les blessures sans d'abord les soigner ni les traiter; qui s'attaque aux symptômes et pas aux causes et aux racines. C'est la tentation des bien-pensants, des timorés et aussi de ceux qu'on appelle progressistes et des libéraux.

3. La tentation de transformer la pierre en pain pour rompre le jeûne long, lourd et douloureux (cf. Lc 4,1-4) et aussi de transformer le pain en pierre et de la jeter contre les pécheurs, les faibles et les malades (cf. Jn 8,7) c'est-à-dire de le transformer en fardeaux insupportables (Lc 10,27).

4. La tentation de descendre de la croix, pour faire plaisir aux gens, et ne pas y rester, pour accomplir la volonté du Père; de se plier à l'esprit mondain au lieu de le purifier et de le plier à l'Esprit de Dieu.

5. La tentation de négliger le depositum fidei, de se considérer non pas des gardiens mais des propriétaires et des maîtres ou, dans l'autre sens, la tentation de négliger la réalité en utilisant une langue précieuse et un langage élevé pour dire tant de choses et ne rien dire! On les appelait des byzantinismes, je crois, ces choses-là...

Chers frères et sœurs, les tentations ne doivent ni nous effrayer ni nous déconcerter ni non plus nous décourager, parce qu'aucun disciple n'est plus grand que son maître; donc si Jésus a été tenté — et même appelé Béelzéboul (cf. Mt 12,24) — ses disciples ne doivent pas s'attendre à un meilleur traitement. »

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