La paix sans la bombe ?
Les questions éthiques soulevées non seulement par l’utilisation de l’arme nucléaire mais la menace de son emploi (dissuasion) n’ont pas disparu depuis la fin de la guerre froide. Certes, le contexte géopolitique a changé avec la disparition de l'URSS et le souci d'endiguer la prolifération parait davantage pris en compte par les grandes puissances. Mais les stocks d'armes ses superpuissances sont toujours considérables, tandis de nouveaux pays en sont détenteurs (Pakistan, Inde...) et que d'autres tentent d'en disposer (Corée du Nord, Iran).
Étrangement, la politique française de dissuasion n'a guère évolué depuis cinquante ans, ce qui semble ni susciter la réflexion des stratèges français, ni intéresser les gouvernants, ni émouvoir l'opinion publique. Ce qui est tout de même inquiétant. Les apports intellectuels viennent surtout de philosophes tels que l'Américain Michael Walser.
Fruit d'une collaboration entre l'Institut catholique de Paris, Justice & Paix et Pax Christi, ce livre très clair et bien informé a le mérite d'offrir une synthèse actualisée sans effets de manches. Et si les auteurs posent d'ailleurs davantage de questions qu'ils n'apportent de réponses, ils se prononcent pour une stratégie de désarmement négocié. Le débat mérite effectivement d'être relancé.
La paix sans la bombe ?
Organiser le désarmement nucléaire
Fasse / Justice et Paix / Pax Christi
Ed. de l'Atelier, 144 p., 13,50 €