La langue des médias

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L'Artilleur, 336 p., 20 €
L'Artilleur, 336 p., 20 €

Agrégée de lettres modernes et docteur de l’Université Paris-Sorbonne, Ingrid Riocreux analyse très finement les pratiques des journalistes contemporains. Son livre, écrit-elle, « est uniquement un manuel de réception intelligente de l’information à l’usage des lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs ». Tout en évitant les deux attitudes très répandues de la naïveté et de la paranoïa complotiste, sa critique va de la grammaire à la rhétorique. Illustrée par de nombreux exemples, elle porte tant sur la langue elle-même (malmenée, anémiée, outragée) que sur l’orientation idéologique du discours médiatique. Car derrière la présentation « objective » des événements, on repère des opinions qui s’inscrivent pour la plupart dans les courants de pensée à la mode. La communication devient manipulation. Et même les médias dits de la réinformation (l’auteur cite le blog Le Salon beige et Radio courtoisie) n’échappent pas aux travers de leurs adversaires, par exemple en utilisant à leurs fins des citations tronquées. « Dans l’état actuel du monde de l’information, entre médias officiels et alternatifs, on peut considérer que, dans une certaine mesure, choisir son canal d’information, c’est choisir son manipulateur. » Un essai brillant qu’il importe de lire.

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C
"N'avoir aucune pensée et s'avoir l'exprimer<br /> <br /> – ça vous rend journaliste." écrivait Fangrat.
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