L'Affaire Jane Roe
L'Homme Nouveau publie un livre étonnant : Norma McCorvey, L'affaire Jane Roe -Histoire d'une manipulation (Ed. de L'Homme Nouveau, 368 p., 24 €, à commander via http://janeroe.over-blog.com)
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Le cinquantième congrès de la Cftc qui s'est tenu à
Strasbourg fin octobre s'est déroulé dans un climat délétère de combat des chefs. Celui-ci s'est achevé sur la défaite de Joseph Crespo face au président Jacques Voisin qui a été élu pour un
troisième et dernier mandat avec un score moyen (60,6% des voix contre 89,7% en 2005). Le rapport d'activité n'a été voté que par 64,9% des voix contre 97,6% lors du précédent congrès. Philippe
Louis, le nouveau secrétaire général, a été élu de justesse, 22e sur les 22 postes à pourvoir au conseil confédéral. Si les affrontements entre les deux camps ont été féroces, les
questions de fond ont été esquivées et aucune orientation stratégique claire n'a été adoptée alors que la Cftc est tout simplement menacée de disparition suite à l'instauration de nouvelles
règles de représentativité syndicale. Bien qu'elle soit la seule centrale syndicale a pu voir ses résultats augmenter ces dernières années aux différents types d'élections, avec 6,8% en 2005-2006
la Cftc demeure très en dessous du seuil de 10% des voix requis lors des futures élections des comités d'entreprise/délégués du personnel. Si à l'approche des élections prud'homales, ses
dirigeants affirment écarter tout rapprochement avec d'autres organisations, la motion d'orientation votée à Strasbourg est rédigée dans des termes suffisamment flous pour n'écarter aucune
éventualité.
Denis Sureau publie aux
éditions Parole et Silence un essai intitulé Pour une nouvelle théologie politique (174 p., 17 €).
Une nouvelle génération de théologiens se lève dans le monde anglo-saxon. Ils ont entre 30 et 50 ans et de l'énergie à revendre. Catholiques, anglicans, ou protestants, ils bouleversent les vieux
clivages, remettent en cause les catégories installées. Disciples de saint Augustin et de Henri de Lubac, marqués par l'enseignement d'Alasdair MacIntyre et de Stanley Hauerwas, ils plaident pour
le retour à une théologie libérée de tout complexe d'infériorité.
Penseurs de la Cité de Dieu présente dans la cité des hommes, les nouveaux théologiens refusent la « captivité politique de l'Église » et la mondialisation libérale. Produit d'une raison séculière et donc rétrécie, la modernité fondée sur la violence s'achève dans le nihilisme. S'employant à déconstruire le mythe de l'État moderne salvateur, ils lui opposent l'Église, véritable communauté de référence et de résistance. Puisant dans ses ressources – notamment liturgiques -, elle peut restaurer une amitié politique fondée sur la participation au Christ.
Thomisme subversif, anarchisme eucharistique, aristotélisme révolutionnaire, orthodoxie radicale, augustinisme postmoderne, théologie
postlibérale : au-delà du choc des mots, la théologie politique du XXIe siècle est née.
A l'approche du cinquantième congrès de la Cftc qui se tiendra à Strasbourg du 28 au 31 octobre, la concurrence est vive entre Jacques Voisin, l'actuel président qui se représente, et son rival Joseph Crespo, président de la Fédération de la métallurgie et défenseur d'une « nouvelle Cftc » offrant davantage de services. Ce dernier, bien qu'en situation défavorable, ne manque pas de soutiens. Une confrontation qui se déroule alors que la réforme des règles de la représentativité syndicale est lourde de menaces pour le syndicat d'inspiration chrétienne, même si le nombre d'adhérents serait passé de 92 000 en 1993 à 142 000 aujourd'hui. Le résultat des élections prudhommales du 3 décembre sera un indicateur important de l'audience de la centrale. Jacques Voisin vient de s'expliquer sur sa vision du syndicalisme dans un livre d'entretiens avec Philippe Arondel, Ensemble, militer autrement (DDB, 158 p., 15 €). Il a aussi précisé sa position vis-à-vis des rumeurs de fusion : « La Cftc privilégie les coopérations syndicales ciblées, non les fusions d’appareils. La Cftc et la Cfe-Cgc partagent effectivement un certain nombre de valeurs et modes d’action syndicaux, ce qui explique les actions communes menées dans les entreprises, les branches ou au niveau interprofessionnel. Cependant, la Cftc refuse de limiter ces coopérations à certaines organisations syndicales plutôt qu’à d’autres: elle continuera à agir de concert avec toutes les organisations attachées au pluralisme syndical. C’est dans cet esprit qu’elle a lancé avec Force Ouvrière une pétition pour la défense de l’emploi, du pouvoir d'achat et des conditions de travail, pétition à laquelle la Cfe-Cgc n’a pas souhaité participer. En revanche, la Cftc refuse toute fusion, avec quelque organisation que ce soit. »
Chrétiens dans la Cité n'est pas d'abord un blog mais une lettre d'information dont le contenu n'est accessible qu'aux abonnés. Exceptionnellement, voici le dernier numéro au format pdf. cc213.pdf
La Commission doctrinale de la Conférence des évêques de France a publié une note intitulée Comment chrétiens et musulmans parlent-ils
de Dieu ?
SI CHRISTIANISME ET ISLAM (et le judaïsme) sont des religions monothéistes, « la façon dont chrétiens et musulmans parlent de Dieu est très différente ». La notion de Trinité est refusée au nom du rejet du polythéisme et les chrétiens sont accusés d’avoir falsifié les Ecritures. L’incarnation est considérée par les musulmans comme une atteinte à la transcendance de Dieu. La crucifixion de Jésus fut une apparence ou une illusion (thèse d’un sosie crucifié à la place de Jésus, que Dieu a élevé auprès de lui). Jésus est seulement un homme, un grand prophète, né de la Vierge Marie, venu apporter un message provenant réellement de Dieu, mais qui a été déformé par les chrétiens. Pour l’islam comme pour le christianisme, il existe des Ecritures saintes, mais les conceptions de la révélation sont très différentes : prétendument éternel et incréé, le Coran est le fruit d’une dictée de Dieu à Mohammed. Pour les chrétiens, c’est Dieu qui a inspiré les auteurs bibliques qui ont rédigé les livres de la Bible en se servant des mots et des formes littéraires de leur temps, ce qui ouvre un espace à l’exégèse.
Citant Vatican II (Lumen gentium n.16) et Jean Paul II à Casablanca en 1985 (qui relevait comme points communs : «nous croyons à l’importance de la prière, du jeûne et de l’aumône, de la pénitence et du pardon ; nous croyons que Dieu nous sera un juge miséricordieux à la fin des temps »), la Commission doctrinale évoque une « une relation réelle entre les croyants tournés ensemble vers le Dieu Créateur ». Mais elle ajoute aussitôt : « Notre perception du mystère de Dieu n’est pas la même. Pour les chrétiens, l’incarnation du Fils de Dieu a transformé les choses : Dieu, personne ne l’a jamais vu, le Fils Unique qui est tourné vers le sein du Père, nous l’a fait connaître (Jn 1,18). » Quant au dialogue théologique, il est au mieux difficile, car il exige, avec la sympathie pour préliminaire, « une réelle clarté de l’identité de la foi chrétienne. Ce que le Christ nous a fait connaître de Dieu est d’une exceptionnelle richesse : contempler la Trinité et en parler, c’est montrer comment elle est la source de notre vie spirituelle et de notre manière de nous comporter. » On le voit, la nouveauté de ce texte est de ne pas masquer les désaccords au nom d’un conception irénique du dialogue islamo-chrétien. Pour Jean-Marie Guénois (La Croix, 23/5), « indéniablement, l’Eglise catholique durcit le ton face à l’islam ».