Divorcés-remariés : le vrai problème
A l'occasion du synode pour la famille, les débats vont bon train sur le drame des divorcés remariés civilement. Or un mariage chrétien n'est valide que si le consentement des époux est suffisamment consistant. Et il n'est pas téméraire de penser que de très nombreux mariages célébrés à l'Eglise sont aujourd'hui invalides. Un curé déclare : « Sur dix couples qui viennent me voir pour se marier, au moins neuf viennent demander une cérémonie et je n'ai qu'un sacrement à leur offrir ! » Ce constat, largement partagé par les prêtres, devrait inciter d'une part à mieux préparer les futurs époux, et d'autre part à faire connaître les possibilités de reconnaissance de nullité de leur union – ce service après-vente éviterait à certains divorcés remariés de s'enferrer dans des situations inutilement douloureuses.
Le problème n'est pas vraiment nouveau mais on sent une réticence de l'Eglise face à un fait brut : si la plupart des mariages célébrés actuellement sont invalides, il faudrait en prendre acte. C'était le sens d'un article de Denis Sureau publié en 1992 dans la revue du Cerdic, centre de recherches de l'Université de Strasbourg rattaché au CNRS.
Chrétiens dans la Cité n°303 est paru
Le numéro 303 de la lettre d'information Chrétiens dans la Cité vient de paraître.
Au sommaire :
ANALYSE : Radioscopie des cathos
AGENDA
LES HOMMES : François Soulage - Gaultier Bès - Pauline Dawance - Robert Bresson
INFOS
L'essor des écoles indépendantes
La Manif pour tous mobilise
Un patron chrétien à la tête de Danone
Quand la Cour de cassation se déshonore
Connaître les religions : l'IHMR
Rencontre Etat / Eglise
Les sessions de Paray font le plein
Ouverture d'un nouvel institut de théologie
Affaire Gerson suite
Mise en garde contre Médecins du monde
Notre Dame de Vie
LECTURES : "Pourquoi prier pour la France?"
INITIATIVES : Clarifier
Le n°302 de Chrétiens dans la Cité est paru
Le numéro de rentrée de la lettre d'information Chrétiens dans la Cité vient de paraître, avec au sommaire :
ANALYSE
Le drame de l'Irak relégitime--il le concept de guerre moralement acceptable ? Les récentes déclarations romaines vont dans ce sens.
AGENDA
LES HOMMES : Mgr Jean-Paul Gusching - Christine Pedotti - Mgr Richard Williamson - Jean-Baptiste de Franssu
INFOS
Solidarité internationale : 72 nouveaux volontaires Fidesco
La rentrée de La Manif pour tous
Quand le CSA censure
Affaire Gerson : suspension annulée
Intervenir au nom de l'humanité
Eurojam 2014
Famille chrétienne se renouvelle
Nominations à la tête des AFC
LECTURE : Le célibat des prêtres, par Jean Mercier
INITIATIVES : le BICE
Le retour de la guerre juste
Les atrocités commises par l’État islamique en Irak conduisent les chrétiens à retrouver le sens d’une action militaire légitime.
Depuis un demi-siècle, l’idée qu’une guerre puisse être juste semblait comme malsonnante dans le monde catholique. Non sans raison : les horreurs des conflits modernes et la menace des armes de destruction massive nourrissaient un certain pacifisme. Les papes – de Benoît XV pendant la Première guerre mondiale jusqu’à Jean Paul II contre la guerre du Golfe – ont dénoncé de manière prophétique ces « aventures sans retour » qui causent plus de mal que de bien : le drame actuel de l’Irak est d’ailleurs la conséquence de son invasion en 2003 par la coalition menée par les États-Unis. Fallait-il pour autant abandonner la théologie de la guerre juste élaborée par saint Augustin ? Jean Paul II lui-même avait légitimé en janvier 1993 une intervention en Bosnie pour éviter le génocide. Et dans son message pour la journée de la paix du 1er janvier 2000, il avait précisé : « Évidemment, quand les populations civiles risquent de succomber sous les coups d’un injuste agresseur et que les efforts de la politique et les instruments de défense non violente n’ont eu aucun résultat, il est légitime, et c’est même un devoir, de recourir à des initiatives concrètes pour désarmer l’agresseur. Toutefois, ces initiatives doivent être limitées dans le temps, avoir des objectifs précis, être mises en œuvre dans le plein respect du droit international, être garanties par une autorité reconnue au niveau supranational ».
Le 9 août, Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, a déclaré que « peut-être qu’une action militaire est nécessaire en ce moment pour arrêter l’avancée des djihadistes en Irak ». Le 13 août, le Conseil des conférences épiscopales d’Europe a adressé une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU pour demander une intervention devenue urgente. A son tour, le 18 août, le pape François a rappelé que « dans les cas où il y a agression injuste », il était « licite d’arrêter l’agresseur injuste. Je dis bien "arrêter", je ne dis pas bombarder ou faire la guerre » ; il a ajouté (visant les États-Unis) qu'« un pays ne juger tout seul comment arrêter un agresseur injuste », et que c’est à l’ONU « que l’on doit discuter et dire il y a un agresseur injuste, comment l’arrêtons-nous ?" Comme le commente le directeur de la rédaction de La Vie, Jean-Pierre Denis, « Le pape François a donc franchi le Rubicon en évoquant publiquement la nécessité de "stopper" les djihadistes. Pour une fois, on sent l’Argentin gêné aux entournures. On le comprend, car l’Église a condamné jusqu’ici avec force toutes les interventions armées dans la région. Un peu… jésuite, François se refuse donc à parler explicitement de bombardements. C’est pourtant de cela qu’il s’agit, et il le sait. » (La Vie, 21 août).
Jean-Marie Andrès président des AFC
Jean-Marie Andrès a été élu président de la Confédération nationale des Associations familiales catholiques. Il succède à Antoine Renard, devenu président de à la Fédération des AFC en Europe. Le Conseil d’administration a également élu le bureau suivant : Pascale Morinière, vice-présidente, Jacques Michel Peu Duvallon, secrétaire général, Jean-Marie Weinachter, trésorier, Bruno Chavialle, Geneviève Verdet et Bertrand de Vulpillières.
Odile et Jean Marie Andrès sont ingénieurs, ils ont 7 enfants, et sont engagés en faveur de la famille depuis 25 ans. Jean Marie Andrès a été vice-président de la CNAFC pendant 12 ans, après avoir été président de la Fédération des AFC des Hauts-de-Seine. Il était jusqu’à présent responsable des secteurs Politique familiale et Questions de société de la CNAFC.
Eurojam 2014 : 10 000 Guides et Scouts attendus
L’Eurojam 2014 se déroulera à Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois (61) du 3 au 10 août.
10 000 Guides et Scouts de 16 pays d’Europe, auxquels se joindront des unités venues du Canada et des Etats-Unis. Au total ce sont plus de 1500 patrouilles qui sont attendues pour vivre un camp scout dans les bois et célébrer la fraternité européenne en Normandie.
Mgr Jean-Paul Gusching évêque de Verdun
Le Père Jean-Paul Gusching, vicaire général du diocèse d’Amiens, a été nommé évêque de Verdun. Il remplace Mgr François Maupu, atteint par la limite d’âge. Né en 1955 à Neuville Coppegueule, ordonné prêtre en 1983 pour le diocèse d’Amiens, prélat d’honneur de Sa Sainteté, Mgr Jean-Paul Gusching a exercé son ministère sacerdotal dans le diocèse d'Amiens.
Voici son parcours :
Né le 25 juillet 1955 à Neuville Coppegueule (Somme).
Ordonné prêtre le 19 juin 1983 pour le diocèse d’Amiens.
Prélat d’honneur de Sa Sainteté depuis le 15 mars 2010.
Études :
Séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux.
Séminaire de Reims.
Institut Supérieur de Pastorale Catéchétique.
Diplômes :
Baccalauréat.
Diplôme comptable.
Baccalauréat de théologie.
Ministères :
1983-1990 : Vicaire puis curé de la paroisse de Corbie.
1990-1999 : Vicaire à la Cathédrale, membre de l’équipe des prêtres du centre-ville
d’Amiens.
1999-2000 : Curé in solidum de la paroisse du centre-ville d’Amiens.
2000-2004 : Curé de la paroisse Saint Jean-Baptiste de Péronne.
Modérateur des paroisses Saint Joseph de Moilains-Combles et de la paroisse Notre-Dame de Moyenpont, Roisel.
2004-2013 : Vicaire général d’Amiens.
2013-2014 : Curé de la paroisse Saint Jean-Baptiste d’Amiens.
2013-2014 : Administrateur diocésain.
Depuis 2014 : A nouveau vicaire général d’Amiens.
Régions, emplois, logement
Voici une tribune du Père Bernard Devert - président fondateur de Habitat et Humanisme - dans l'actualité du redécoupage des régions.
L’acte d’entreprendre pour des territoires équilibrés : une chance ou un leurre .
Le toit est un droit qui ne se construit pas seulement avec des textes - même s’ils sont parfois nécessaires - mais plutôt dans un contexte de confiance et de sécurité pour ne point éloigner les investisseurs. Le Gouvernement vient d’en faire l’amère expérience.
A trop légiférer, on ‘ligote’ la création.
Il est surprenant et consternant d’observer que la démocratie participative est malmenée, paralysée par les décisions qui viennent d’en haut, pour oublier l’urgence de la négociation avec les acteurs de terrain. La politique du logement en est une illustration.
Notre Société connaît deux maux qui l’abîment, l’absence de travail pour un grand nombre et celle d’un toit entraînant une difficulté nouvelle et dramatique : trop de foyers ‘en fin de droits’ quant aux indemnisations de chômage, ne parviennent plus à se maintenir dans leur logement.
La cohésion sociale est en danger. Le risque est annoncé depuis longtemps mais il est désormais avéré avec un coût de l’habitat en rupture avec les ressources de trop de nos concitoyens.
Trop de politiques restent sourds à l’aménagement du territoire pour consentir à une concentration des emplois sur quelques régions au préjudice des villes moyennes qui se dépeuplent et finalement meurent.
Nous avons perdu bien des emplois industriels. Sans doute, faut-il les reconquérir, mais l’activité tertiaire offre une flexibilité suscitant une nouvelle donne quant à l’aménagement des territoires, bien des emplois n’ayant pas besoin d’être concentrés sur les mêmes espaces.
Chaque jour, des millions de communications s’établissent avec des correspondants situés à l’autre bout du monde. Difficile d’imaginer que nous ne parvenions pas à organiser le travail, via le langage de l’informatique à partir de sites de production répartis sur l’ensemble du territoire. Nous gagnerions alors sur deux plans :
-des conditions de travail plus humanisées, évitant des heures perdues dans des transports dont les infrastructures nécessitent des investissements considérables, sans oublier la fatigue causée par cette situation. Une négociation pourrait alors s’ouvrir pour qu’une fraction de ce temps gagné serve la cause d’exclus.
-un étalement plus maîtrisé des grandes agglomérations évitant l’éloignement des plus vulnérables jusqu’à les conduire à devenir des invisibles.
La concentration des activités donne l’illusion de la richesse, à commencer par celle des emplois, mais qui n’observe pas dans les métropoles l’augmentation du nombre de personnes fragilisées confrontées à un logement inabordable ou à un prix qui les appauvrit encore. Dans le même temps, des panneaux ‘à louer’ ou ‘à vendre’ se multiplient dans des villes ayant perdu nombre de leurs activités.
Une telle situation est bonne pour qui ?
Les 30 années qui viennent de s’écouler furent marqués par la financiarisation de l’économie au prix d’un abandon du réel pour le magistral leurre du virtuel facilitant la cupidité qui n‘est point étrangère à la crise traversée.
Heureusement, nous assistons à une prise de conscience qui au sein de l’acte d’entreprendre révèle une attention à une plus grande humanité pour mieux prendre en compte la vulnérabilité.
Qui aurait pu imaginer, il y a seulement 5 ans, que le 1er acteur de la finance solidaire serait l’entreprise. Qui aurait pu penser que tant de diplômés de Grandes Ecoles se laisseraient interroger par la question du sens jusqu’à l’inscrire au sein du management.
Le primat de l’efficacité a justifié trop longtemps les moyens jusqu’à considérer que les vices privés servaient les vertus publiques. Que d’errements contribuant à la dé-création d’activités et à l’appauvrissement des villes moyennes, oubliant que sans l’équilibre qui est le respect du plus faible il n’y a pas de fécondité.
Nombre de nos concitoyens se sont réconciliés avec l’entreprise. Ne vient-elle pas cette heure où l’aménagement du territoire pourrait être initié par les acteurs économiques et sociaux. Un Grenelle les réunissant donnerait un souffle à notre démocratie pour conjuguer créativité et humanité.
Bernard Devert
29 juin 2014