Du libéralisme comme étatisme
Dans le cadre d'une vaste enquête sur le libéralisme, la revue mensuelle La Nef publie dans son numéro de novembre la contribution de Denis Sureau : Du libéralisme comme étatisme, qui peut également êtrelu en ligne.
Dans le cadre d'une vaste enquête sur le libéralisme, la revue mensuelle La Nef publie dans son numéro de novembre la contribution de Denis Sureau : Du libéralisme comme étatisme, qui peut également êtrelu en ligne.
750 séminaristes et 130 formateurs ont rejoint les 120 évêques français réunis à Lourdes du 4 au 9 novembre. À cette rentrée 2014, on dénombre dans les 31 maisons de formation 848 séminaristes dont 371 en premier cycle et 477 en second cycle. 136 séminaristes ont commencé une première année de 1er cycle et 83 sont formés dans un séminaire français pour un diocèse étranger ou pour un institut religieux. Le plus important séminaire est celui de la Communauté Saint-Martin avec 95 séminaristes dont 26 nouveaux depuis la rentrée.
Le mensuel Transmettre pour l’évangélisation de l’enfance par l’aide à la formation religieuse a été lancé en 1998 par une équipe de parents et de catéchistes, accompagnée par des prêtres diocésains. Au fil des ans, Transmettre a développé son audience par-delà son public familial initial en s’implantant dans de nombreux établissements scolaires et paroisses, où elle est devenue la revue de référence des catéchistes. Autour du mensuel, ont été publiés des guides de préparation aux sacrements (baptême, communion, confession, confirmation…), des albums d’éveil à la foi (Ma visite à l’église, Ma visite au pays de Jésus), un parcours biblique complet, des manuels pour la catéchèse des collégiens, et même les premiers cahiers de vacances catholiques. Toutes ces publications sont disponibles en librairie ainsi que sur le site internet www.transmettre.fr.
Après être resté cinq mois à l’affiche et avoir tourné dans près de 300 salles de cinéma en France, le film Cristeros a franchi le cap des 80 000 entrées. Un excellent résultat compte tenu de la faiblesse des dépenses de promotion. Pour SAJE, la société de production et de distribution audiovisuelle issue de la Communauté de l’Emmanuel, « c’est une vraie fierté que de pouvoir rejoindre, avec ce coup d’essai, le cercle très fermé des 5 % de films qui parviennent à amortir l’ensemble de leurs frais de distribution sur la seule sortie en salle (95 % des films doivent attendre la sortie du DVD, la VOD ou la TV pour amortir leurs coûts). Forte de ce succès, SAJE réfléchit aux prochains films chrétiens qu’elle pourra mettre à la disposition du public français. » En attendant, la sortie le 17 novembre du DVD de Cristeros devrait prolonger cette réussite.
Le jésuite américain Matt Malone, 42 ans, est le rédacteur en chef de l'importante revue America, classée habituellement comme progressiste. Mais cette étiquette est-elle pertinente ? Les catholiques peuvent-ils adopter sans danger les catégories de la politique séculière : conservateurs / progressistes, droite / gauche, etc ? La conviction profonde de Matt Malone, vivifiée par ce que la théologie apéricaine a de plus rafraîchissant (notamment William Cavanaugh, cité dans le livre), qu'il développe brillamment dans ce petit livre, est que ces dualismes idéologiques sont incompatibles avec l’Église qui est une communion et non une polis composée de factions. L'esprit de parti est une « menace mortelle » car il empêche de concevoir l’Église comme le corps du Christ – il est « affaire de politique parlementaire, pas de vie sacramentelle ». Il ne s'agit pas de masquer les désaccords (ni de défendre des thèses hétérodoxes), et encore moins de délaisser une action politique chrétienne. Il s'agit plutôt de s'efforcer de de dépasser ses préjugés, et de ne pas se contenter de plaquer des adjectifs sur d'autres catholiques.
C'est ce que tente de faire Chrétiens dans la Cité depuis sa création. Nous ne prétendons pas avoir toujours échappé au collage d'étiquettes, mais nous nous efforçons de ne pas nous engluer dans des clivages qui, de plus en plus, perdent toute signification.
Matt Malone
Catholiques sans étiquette
Salvator, 128 p., 14,50 €
Le Synode sur la famille a fait couler beaucoup d'encre. Attisés par les médias, les catholiques ont oscillé entre des attitudes extrêmes : d'un côté, une subtile remise en cause en l'indissolubilité du mariage au nom d'une fausse conception de la miséricorde ; et de l'autre, le statu quo d'une discipline canonique s'appuyant sur une théologie « hors sol ». Deux types de positions défendues par des princes de l’Église : la première par le cardinal Walter Kasper, la seconde par le cardinal Raymond Leo Burke. Tout laisse à penser que c'est une voie moyenne qui l'emportera, avec notamment une adaptation des procédures de reconnaissance de nullité justifiée par le constat fait par le Pape François : la moitié des mariages catholiques ne sont probablement pas valides (et c'est une estimation sans doute très basse).
Parmi toutes les analyses qui ont été produites, celle de Grégory Solari, président des éditions Ad Solem, a le mérite d'attier l'attention sur l'essentiel : La pastorale du mariage est à revoir. C'est le titre de la tribune publiée par l'hebdomadaire Famille chrétienne (n°1917). Extraits :
« Ce n'est pas le dogme de l'indissolubilité qu'il convient de revoir (et avec lui la christologie qui la fonde), mais la pastorale du mariage mise en œuvre depuis une quarantaine d'années. En rouvrant cette question, Benoît XVI avait été très clair : combien de couples divorcés remariés étaient-ils initialement validement mariés ? Combien de couples ont-ils accédé au sacrement de mariage en remplissant les conditions (pastorales) requises pour cela ?
Les fidèles engagés sans discernement dans le sacrement de mariage ont connu des difficultés analogues à celles qu'ont rencontrées les fidèles engagés dans le sacrement de l'ordre ou les vœux de religion. L'absence de discernement et le manque de prudence ont produit dans les deux cas des catastrophes humaines, dont la responsabilité incombe pour une part non négligeable à la légèreté pastorale avec laquelle on a traité le sacrement de mariage – le discours équivoque sur les « époux ministres du sacrement» et, avant lui, la conception du mariage comme « remède à la concupiscence», ne sont pas étrangers à la chose.
Ce qu'il faut souligner, avec réalisme, c'est d'abord cette catastrophe pastorale dont ont été victimes (en même temps qu'agents) beaucoup de fidèles. Il conviendrait d'abord d'en prendre la mesure et de procéder aux réformes nécessaires avant d'agiter le spectre du relativisme dogmatique. »
Ajoutons que ces débats illustrent la superbe remarque de Nicolas Gomez Davila : « Dans le sein de l'Église actuelle, sont intégristes ceux qui n’ont pas compris que le christianisme a besoin d’une nouvelle théologie, et progressistes ceux qui n’ont pas compris que la nouvelle théologie doit être chrétienne. »
Denis Sureau
En conclusion du Synode sur la famille, le Pape François a prononcé un discours assez peu remarqué sur cinq tentations qu'il a pu percevoir en écoutant les interventions – contrastées – des cardinaux :
Première tentation : « La tentation du raidissement hostile,c'est-à-dire vouloir s'enfermer dans ce qui est écrit (la lettre) et ne pas se laisser surprendre par Dieu, par le Dieu des surprises (l'esprit); à l'intérieur de la loi, de la certitude de ce que nous connaissons et non pas de ce que nous devons encore apprendre et atteindre. Depuis l'époque de Jésus c'est la tentation des zélotes, des scrupuleux, des attentifs et de ceux qu'on appelle — aujourd'hui traditionalistes et aussi des intellectualistes.
2. La tentation de l'angélisme destructeur, qui au nom d'une . miséricorde trompeuse bande les blessures sans d'abord les soigner ni les traiter; qui s'attaque aux symptômes et pas aux causes et aux racines. C'est la tentation des bien-pensants, des timorés et aussi de ceux qu'on appelle progressistes et des libéraux.
3. La tentation de transformer la pierre en pain pour rompre le jeûne long, lourd et douloureux (cf. Lc 4,1-4) et aussi de transformer le pain en pierre et de la jeter contre les pécheurs, les faibles et les malades (cf. Jn 8,7) c'est-à-dire de le transformer en fardeaux insupportables (Lc 10,27).
4. La tentation de descendre de la croix, pour faire plaisir aux gens, et ne pas y rester, pour accomplir la volonté du Père; de se plier à l'esprit mondain au lieu de le purifier et de le plier à l'Esprit de Dieu.
5. La tentation de négliger le depositum fidei, de se considérer non pas des gardiens mais des propriétaires et des maîtres ou, dans l'autre sens, la tentation de négliger la réalité en utilisant une langue précieuse et un langage élevé pour dire tant de choses et ne rien dire! On les appelait des byzantinismes, je crois, ces choses-là...
Chers frères et sœurs, les tentations ne doivent ni nous effrayer ni nous déconcerter ni non plus nous décourager, parce qu'aucun disciple n'est plus grand que son maître; donc si Jésus a été tenté — et même appelé Béelzéboul (cf. Mt 12,24) — ses disciples ne doivent pas s'attendre à un meilleur traitement. »
ANALYSE : La manif et les évêques
Les évêques doivent-ils appeler à manifester contre des projets de loi moralement condamnables ? Le débat est ouvert.
AGENDA
LES HOMMES : Jean-Michel Dumay - Plantu
BREVES
LECTURES : Pape François, le grand malentendu, par Guy Baret.
INITIATIVES : les Equipes Notre-Dame
En échange des services que les familles rendent à la société.
En élevant les enfants, elles préparent les retraites dans notre système de répartition. S’il n’y a pas ou peu d’enfants, les retraites seront inexistantes ou faibles.
Net des prestations familiales, de l’école gratuite, des aides fiscales, de la couverture maladie des enfants, les familles font, chaque année, un transfert de 270 milliards d’euros en faveur de ceux qui n’ont pas d’enfant à charge. Comment ? En élevant les jeunes qui paieront leurs retraites
Bien mal récompensés : plus une famille a élevé d’enfants, moins elle a de retraite (en raison de la moindre activité professionnelle des épouses). Entre un couple sans enfant et un couple qui en a élevé trois, la différence est de 30 % de retraite en moins.
Imaginons un couple où l’homme gagne bien sa vie. L’employeur de sa femme le sachant lui dirait « Vous avez largement de quoi vivre. Vous n’avez pas besoin d’un salaire, vous allez travailler gratuitement. Désormais, je ne paierai plus que ceux de mes employés dont les conjoints gagnent moins de 2 500 € par mois. »
Le Gouvernement propose la même chose aux familles : bénéficier de leurs services mais cesser de les en dédommager.
Elles pénalisent avant tout les titulaires de revenus moyens, déjà écartés de la plupart des avantages sociaux, « trop pauvres pour être riches, trop riches pour être pauvres ».
Et si on ne met que des plafonds très élevés ? Ne nous faisons pas d’illusion : une fois le principe des conditions de ressources adopté, il est très facile pour les Gouvernement de baisser progressivement ce plafond : dés qu’il a un peu besoin d’argent, un simple décret suffira. Un jour, le plafond tombe sur la tête de la majorité des français.
Ce prétexte a été avancé chaque fois qu’on a mis des prestations sous conditions de ressources. Qu’observe-t-on? En 1954, il n’y avait pas de conditions de ressources. Avec 3 enfants, une famille touchait l’équivalent de 1 080 € par mois. Depuis, on a introduit des conditions de revenu au prétexte de mieux servir les plus modestes. Quel est le résultat? Les familles « riches » ne perçoivent plus que 290 € mais les pauvres n’en ont pas profité, bien au contraire: elles n’ont plus que 454 € par mois d’allocations familiales. Moins de la moitié. Où est passé l’argent? Dans le paiement des retraites.
En 1946 le pays était dans un état de délabrement total, qu’il n’y avait plus ni routes, ni ponts, ni chemins de fer, que les français étaient dans la pauvreté la plus noire. Raisonnablement, la politique familiale paraissait la dernière des priorités. Or, qu’a fait le gouvernement (socialo-communiste-M.R.P.) de l’époque? Il s’est lancé dans la politique familiale la plus ambitieuse qu’on ait jamais connu. Résultat, 30 ans de prospérité et de croissance. Dans bien des cas, il est raisonnable de ne pas l’être.
Si l’on accepte qu’un groupe de population puisse être écartée d’une partie de la protection sociale au motif qu’il est trop riche (ou qu’il a les moyens de payer), on ne voit pas où l’on s’arrêtera: Privera-t-on les « riches » du remboursement des visites chez le médecin au motif qu’ils ont assez d’argent pour les payer?
L’assurance vieillesse connaît des difficultés. Refusera-t-on de servir les retraites au delà de 2 000 €
C’est toute la confiance dans notre protection sociale qui sera ébranlée si l’on admet qu’un assuré puisse cotiser mais être privé de droit lorsque l’événement pour lequel il a cotisé se réalise.