Monseigneur Bertrand Lacombe, évêque auxiliaire de Bordeaux, devient archevêque d’Auch. Ordonné en 2001, pour l’archidiocèse de Montpellier, il a été membre de l’ensemble paroissial Sainte-Thérèse-Sainte-Famille à Béziers entre 2001 et 2005 où il occupait également une fonction de service auprès des aumôneries de l’Enseignement public de Béziers. De 2005 à 2007, il fut curé de la paroisse Mère Térésa à Béziers jusqu’ à ce qu’il devienne membre de l’équipe du Grand Séminaire de Toulouse et prêtre accompagnateur de l’Enseignement public du Libron. En 2009, il fut nommé aumônier national de la branche louveteaux-jeannettes au sein des Scouts et Guides de France, fonction qu’il occupa jusqu’en 2015. De 2011 à 2016, il fut vicaire général de l’archidiocèse de Montpellier. Depuis 2016, il était évêque auxiliaire de Bordeaux.
Evêque d’Ajaccio depuis 2012, Mgr Olivier de Germay a été nommé archevêque de Lyon, succédant au cardinal Philippe Barbarin.
Né à Tours, âgé de 60 ans, il présente l’originalité d'avoir été militaire (comme son père) pendant dix ans :
sorti du Lycée militaire de La Flèche puis de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr à Coëtquidan, il est entré dans l'armée de terre, participé à diverses opérations extérieures et achevé sa carrière militaire comme capitaine au 1er régiment des Hussards parachutistes de Tarbes. Après une retraite à l’abbaye de Notre-Dame-de-Fontgombault, il a rejoint le Séminaire de Paray-le-Monial, puis le Séminaire universitaire Pie XI et l'Institut catholique à Toulouse, et enfin le Séminaire français de Rome. Ordonné en 1998, il a exercé divers ministères dans le diocèse de Toulouse : vicaire puis curé de Castanet, aumônier diocésain des Guides de France, doyen de la zone « Banlieues-Sud » de Toulouse, vicaire épiscopal, curé de Beauzelle, professeur de théologie sacramentelle et de la famille à l’Institut catholique de Toulouse, doyen de Blagnac.
Devenu évêque d'Ajaccio en 2012, il avait déclaré dans Corse matin (27/2/2012) : « Au cours de ma carrière militaire, j'ai compris que ce n'était pas avec les galons qu'on dirigeait des hommes mais avec l'adhésion. Si au début j'étais un peu directif, j'ai beaucoup appris en 14 ans de prêtrise. Je ne vais pas diriger l'Église de Corse comme un régiment. Je ne suis plus militaire. Cela fait partie de mon passé. »
Mgr Olivier de Germay a toujours été ferme sur les questions sociétales et à participé notamment à la grande "manif pour tous" du 13 janvier 2013.
Le mouvement Habitat et Humanisme a publié son bilan 2019. 458 nouveaux logements ont été livrés dont une pension de famille et 11 résidences intergénérationnelles. 1920 nouvelles familles ont été logées et 1400 nouveaux réfugiés accueillis. 600 personnes âgées ont pu intégrer un établissement. Dans le cadre du dispositif « propriétaires solidaires », 441 nouveaux logements ont été mobilisés. Les ressources sont passées de 176,4 M€ à 186,4 M€ ; elles viennent principalement des recettes de l’hébergement médico-social (28 %) complétées par les dotations publiques (28 %), des loyers pourtant faibles (18 %), des subventions de l’État et des collectivités (12 %) et du public (9 %, en progression grâce aux legs). Fondé en 1985 et présidé par le P. Bernard Devert, prêtre lyonnais, Habitat et Humanisme représente aujourd’hui 8750 logements, 1080 places d’accueil de réfugiés, 40 établissements et résidences services, 8 accueils de jour, 4 services de soins à domicile. Il s’appuie sur 1700 salariés et 4800 bénévoles.
1001 personnes qui ont changé le monde : c'est le sous-titre du livre de Dominique Boulc'h, qui en fait aurait pu être : 1001 chrétiens dans la cité qui ont changé le monde. Car c'est une vaste promenade au milieu des initiatives chrétiennes disséminées dans l'histoire et sur les cinq continents que nous propose ce journaliste. Toutes ne sont pas également convaincantes, et certains commentaires peuvent également exaspérer. Mais si l'on accepte les limites de l'exercice, il ne reste plus qu'à admirer les œuvres de nos frères dans la foi. Rien de ce qui est humain ne leur est étranger : combat contre l'esclavage et pour la justice, lutte prophétique face aux totalitarismes nazi et communiste, médiations pour la paix, promotion d'une économie au service de l'homme et d'un commerce équitable, défense prophétique de la nature, service des populations les plus démunies, innovation éducative, créativité de l'Europe chrétienne, développement des loisirs en tant que vecteurs du lien social, bénévolat infatigable... En ces temps où les chrétiens sont souvent vilipendés et font pâle figure, ces histoires vraies de chrétiens fiers de leur foi réveillent l'espoir.
Voici les chiffres officiels de diffusion des principaux titres de la presse catholique :
Titre
Diffusion
totale
2019
Variation
2019 / 2018
Diffusion France payée 2019
Variation
2019 / 2015
Notre temps*
730 961
-0,50%
725 404
-4,30%
Pèlerin
129 097
-8,13%
126 173
-24,75%
La Croix**
100 259
3,35%
87 682
-4,99%
La Vie
77 971
-5,85%
74 232
-19,85%
Famille chrétienne
49 039
-7,78%
42 179
-13,06%
Source : www.acpm.fr
*Notre temps, édité par Bayard, ne vise pas directement le public chrétien mais est une publication généraliste s’adressant aux retraités.
**Comme d’autres grands quotidiens, La Croix compense la chute de ses abonnés « papier » par le développement rapide de sa version numérique, moins coûteuse, qui représente 22 % du total de la diffusion.
LES HOMMES : Marthe Robin - Elisabeth Fleuriot - Agnès Thill - Nathalie Leenhardt
ACTU : Bioéthique, avortement : la surenchère - Ecouter les chercheurs d'emploi - La liberté scolaire menacée par un projet de loi laïciste - L'Oeuvre d'Orient au secours du Liban - Du PCD à Via - Les Juristes pour l'enfance contre la GPA - L'école en petite forme - Cathos écolos
DOCUMENT : La déclaration du Conseil permanent des évêques de France sur le "séparatisme" et la bioéthique
LECTURES : L'homme, cet animal rationnel dépendant, par Alasdair MacIntyre (Tallandier)
La troisième encyclique du pape François, intitulée Fratelli tutti, est consacrée à « la fraternité et l’amitié sociale ». Elle s’adresse à tous et pas seulement aux chrétiens. Ses références proprement théologiques sont d’ailleurs rares. Ce texte long (216 pages dans l’édition française), non dénué de répétitions, inclut de nombreuses citations de textes ou allocutions du pape François. Son idée centrale est de proposer une fraternité ouverte qui « surmonte les barrières de la géographie et de l’espace » à l’image de saint François d’Assise allant converser avec le sultan d’Égypte, et de la rencontre du pape François avec l’imam Ahmad Al-Tayyeb à Abou Dhabi.
Cette encyclique sociale commence par décrire « les ombres d’un monde fermé ». Conflits anachroniques, nationalismes étriqués, et désintérêt pour le bien commun sont « instrumentalisés par l’économie mondiale pour imposer un modèle culturel unique ». Des idéologies et politiques dé-construisent, déracinent les peuples de leurs identités. La baisse de la natalité et le vieillissement des populations s’accompagnent de l’exclusion des personnes âgées ou handicapées. De nouvelles formes d’esclavage prospèrent avec les réseaux mafieux. Le monde vit une sorte de « troisième guerre mondiale par morceaux », faite de violences et persécutions.
Le pape se livre à une critique des réseaux sociaux, dénonçant l’illusion des relations virtuelles qui ne peuvent dispenser de véritables amitiés. Dans le monde numérique, la violence verbale est nourrie de diffamation et de calomnie « même dans des milieux catholiques », au détriment de la réflexion sereine et du dialogue.
Alors que la pandémie a montré à quel point nous sommes liés, « les sentiments d’appartenance à la même humanité s’affaiblissent ».
Revenant sur un de ses thèmes préférés – « accueillir, protéger, promouvoir et intégrer » les migrants –, François reconnaît le « droit de ne pas émigrer » tout en fustigeant le rejet des migrants par des régimes populistes et même par des chrétiens « faisant parfois prévaloir certaines préférences politiques sur les convictions profondes de leur foi ». Il oppose aux attitudes xénophobes ou de repli la parabole du bon Samaritain, cet « étranger sur le chemin » qui s’est fait proche du Juif blessé alors que Juifs et Samaritains se détestaient.
Développant l’idée de l’amour ou de la charité comme ouverture aux autres, le pape pourfend cependant un faux universalisme. En effet, l’amitié sociale se vit d’abord dans une communauté, une ville ou un pays, avant de s’élargir progressivement vers la communion universelle. Dans plusieurs passages, François défend les traditions des peuples contre une globalisation uniformisante. La critique d'« un populisme malsain » ne doit pas entraîner « l’ignorance de la légitimité de la notion de peuple ». Il récuse ainsi fermement les « visions libérales individualistes » qui nient la catégorie de peuple ainsi que des « idéologies de gauche » qui la déforment.
Au plan social, le pape argentin s’inscrit dans l’antilibéralisme propre à la doctrine sociale de l’Église. Contre l’individualisme, la « revendication toujours plus grande de droits individuels », il réaffirme l’importance de la solidarité et rappelle la fonction sociale de la propriété. Contre le « dogme de foi néolibéral » et les théories du « ruissellement », il écrit que « le marché à lui seul ne résout pas tout ».
Au plan international, il propose une réforme de l’Onu et une refonte du système financier international.
Prônant une politique non soumise à l’économie, il médite sur « l’amour politique » qui doit être au cœur de toute vie sociale saine et ouverte. Ici François s’inscrit dans la ligne de Benoît XVI, y compris dans la critique explicite du relativisme, pour un dialogue social authentique. Il se livre ensuite à une longue dissertation sur le dialogue, la recherche des consensus, la « rencontre devenue culture » et la bienveillance. Cependant tous les conflits ne sont pas évitables : « la vraie réconciliation, loin de fuir le conflit, se réalise plutôt dans le conflit, en le dépassant ». De plus, le pardon n’implique pas l’oubli.
Plus concrètement, François condamne toute guerre : compte tenu des armes actuelles de destruction massive, la « guerre juste » devient impossible (et la dissuasion nucléaire inacceptable). Il rappelle aussi son opposition à la peine de mort en raison de « l’inaliénable dignité de tout être humain ».
En conclusion, il explique que les différentes religions « offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société ». Mais c’est ensuite pour inciter surtout sur le rôle public de l’Église pour la promotion du bien commun.
Il cite enfin quelques figures de la fraternité universelle : outre saint François d’Assise, Martin Luther King, Desmond Tutu, Gandhi et le bienheureux Charles de Foucauld.
Les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC) publient un guide pratique pour la mise en place réussie de la « raison d'être » en entreprise. Introduite dans le droit par la loi PACTE, la « raison d'être » de l'entreprise permet à celle-ci de prendre pleinement conscience et d'assumer une vocation sociale qui n'est plus limitée à sa seule finalité économique. Ce guide pratique part des questions que se posent les dirigeants d'entreprise sur cette démarche et propose une définition de la raison d'être comprise comme « l'ensemble des conditions permettant aux parties prenantes, entièrement mobilisées autour d'une communauté d'intérêts ou d'objectifs partagés, de s'épanouir au sein de l'entreprise afin qu'elle participe à la mise en œuvre d'une ''vie bonne'' dans le cadre de la société, au service du Bien commun. » .
Universitaire américain aujourd’hui émérite, Michael D. Aeschliman part de l’essai de C. S. Lewis L’abolition de l’homme mais élargit très vite son propos en citant de très nombreux penseurs principalement anglo-saxons pour dénoncer le scientisme – cette croyance naïve selon laquelle la méthode scientifique moderne serait la seule voie d’accès à la connaissance. A ce réductionnisme qualifié de « religion des athées », l’auteur lui préfère la sapientia, la sagesse comme forme suprême du sens commun. De Swift (Les Voyages de Gulliver) et Chesterton jusqu’à Hans Jonas ou George Steiner, les bons esprits – écrivains, philosophes, savants… – n’ont pas manqué pour expliquer ce que le philosophe Ludwig Wittgenstein a résumé dans une sentence lapidaire : « Nous sentons que même si toutes les questions scientifiques possibles ont trouvé leur réponse, nos problèmes de vie n’ont pas même été effleurés. » Riche de références, l’essai de Michael D. Aeschliman est complété par des annexes intéressantes sur Aldous Huxley (Le Meilleur des mondes), Pierre Duhem, Sade et Tocqueville, et par un utile index biographique.