Contre l'interdiction du port de burqa
D'un débat sur le voile islamique publié sur le site internet de l'Ibp-Roma
entre trois chrétiens, il ressort que l'interdiction ddu port de la burqa serait absurde.
Défenseur de l'interdiction du voile intégral, Pierre de Lapérusse avance trois raisons :
- le trouble au bon ordre et à la sécurité publique (on ne se promène pas masqué dans la rue );
- l'absence de justification religieuse (le Coran, sourate 33, verset 59 ne l'impose pas) ou culturelle (ce n'est qu'une invention récente des salafistes);
- c'est une privation de la dignité de la femme sous la contrainte.
Contre 1) René de Laportalière répond que l'usage de la contrainte par l'Etat n'est légitime pour assurer la sécurité des biens des personnes. Or le port de la burqa ne porte pas atteinte en soi à la propriété ou à la liberté d'autrui. En cas de risque pour la sécurité, la personne sera dévoilée et fouillée comme cela se pratique déjà dans les aéroports : une nouvelle loi n'est donc pas nécessaire. François Vergaville regrette "la tendance des dernières années à légiférer à tout bout de champ". Et d'ajouter : "la bonne loi est celle qu’on est en mesure de faire appliquer. Et je m’interroge sur les moyens de contrôle que requerrait celle-ci. Voilà une loi qui ne s’impose pas, qui a été conçue dans la gesticulation et qui naîtrait dans le tumulte, une loi qui sent la cuisine électorale à plein nez, et qu’en outre on ne saurait faire appliquer raisonnablement."
Contre 2) Quant à l'argument religieux ou culturel, ce n'est pas à l'Etat de définir le "religieusement correct", ou ce qui est religieux et ce qui ne l'est pas. "Si l’on acceptait ce type de raisonnement, remarque René de Laportalière, on légitimerait l’interdiction par la loi du port de la soutane dans la rue par les prêtres sous prétexte que l’Evangile ne dit rien là-dessus et que cette tenue répandue au XIX° siècle a été abandonnée."
Contre 3) Trop flou, l'argument de la privation de la dignité de la femme sous la contrainte est oiseux ou inopérant, ajoute François Vergaville : "rien ne justifie qu’une femme libre portant par choix un signe de sa communauté soit moins digne qu’une féministe en pantalon ou qu’une poupée en mini-jupe." Ajoutons que de récentes enquêtes sur les musulmanes françaises qui portent la burqa révèlent qu'il s'agit souvent de jeunes qui décident de la porter par esprit de rébellion (y compris contre l'avis de leur famille !), souvent pour un temps et dans certaines circonstances.
Que faire ? René de Laportalière suggère : "Je me contenterais de ne pas mettre mes enfants dans des écoles où la burqa serait acceptée,
je boycotterais les magasins, salles de spectacle, lieux de loisir où je pourrais rencontrer des femmes ainsi vêtues." Ajoutons pour conclure que le port de la burqa aurait, par réaction, un
effet répulsif auprès des Français tentés par l'Islam.