Benoît XVI contre l'apostasie de l'Europe

Publié le par Denis Sureau

En recevant des participants au congrès organisé par la Commission des Episcopats de la Communauté Européenne (COMECE), à l’occasion du 50  anniversaire de la signature du Traité de Rome (25 mars 1957), Benoît XVI a déclaré : "on ne peut pas construire une authentique maison commune européenne sans tenir compte de l'identité propre des peuples... Une identité historique, culturelle et morale avant d'être géographique, économique ou politique; une identité construite sur un ensemble de valeurs universelles que le christianisme a contribué à forger, acquérant ainsi un rôle non seulement historique mais aussi fondateur de l'Europe...Si à l'occasion du 20 anniversaire du Traité de Rome, les gouvernements de l'Union désiraient 'se rapprocher' de leurs concitoyens, comment pourraient-ils exclure un élément essentiel de l'identité européenne comme le christianisme auquel s'identifie une importante majorité de personnes? N'est-ce pas surprenant que l'Europe actuelle semble toujours plus souvent contester les valeurs universelles et absolues alors qu'elle souhaite s'imposer comme une communauté de valeurs? Mais cette forme particulière 'd'apostasie' de soi-même, plus encore que de Dieu, ne la pousse t'elle pas à douter de sa propre identité?... C'est pour cela qu'il est indispensable que l'Europe se garde de cette attitude pragmatique, largement répandue aujourd'hui, et qui justifie systématiquement le compromis sur les valeurs humaines essentielles, comme si c'était l'inévitable acceptation d'un mal mineur présumé... Quand, ensuite, des tendances et courants laïcistes et relativistes se greffent sur un tel pragmatisme, on finit par nier aux chrétiens le droit d'intervenir comme tel dans le débat public ou leur contribution est discréditée avec l'accusation de vouloir sauvegarder des privilèges injustes".

Publié dans chretiensdanslacite

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Que pensez-vous de cette phrase : « L’Église ne peut ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’Etat. Mais elle ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart de la lutte pour la justice. Elle doit s’insérer en elle par la voie de l’argumentation rationnelle et elle doit réveiller les forces spirituelles sans lesquelles la justice, qui requiert aussi des renoncements, ne peut s’affirmer ni se développer... ».
Répondre