Pour le réveil des paroisses

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Le déclin des communautés chrétiennes n'est pas une fatalité. À condition de sortir de sa torpeur.

En ce début d'été, l'Église de France vit au rythme des nominations, changements de curés, de responsables... C'est aussi le temps des bilans. Ils sont souvent moroses. Les vocations continuent à se raréfier, la pratique dominicale stricto sensu est tombée sous la barre des 2%, les ressources financières s'amenuisent (le nombre de donateurs a baissé de 9% en cinq ans), les affaires de mœurs ont terni l'image des clercs, les chrétiens doutent de leur capacité à peser dans les projets législatifs qui détruisent inexorablement la vie et la famille. Le poète T.S. Eliot posait déjà la question en 1934 : « Est-ce l'Église qui a abandonné l'humanité, ou l'humanité qui a abandonné l'Église ? »

Ce sombre constat ne décourage pas certains à lancer des appels vibrants pour sortir de les paroisses de leur torpeur et les fidèles de leur canapé.

En 2012, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, jamais en panne de projets évangélisateurs, avait publié Paroisses, réveillez-vous ! (Éditions de l'Emmanuel, 276 p.). Il y exposait les principes de son expérience pastorale et présentait des initiatives réussies.

C'est sous un titre voisin – Réveillez votre paroisse (Artège, 216 p.) – que le prêtre canadien James Mallon montre aujourd'hui comment le parcours Alpha peut jouer un rôle-clé dans la transformation missionnaire des communautés chrétiennes. Ici encore, point d'élucubrations en chambre : il parle à partir de son vécu – Alpha a fait ses preuves.

Ce souci est également partagé par Natalia Trouiller, ancienne responsable de la communication du diocèse de Lyon, qui publie un très tonique essai intitulé Sortir ! Manifeste à l'usage des derniers premiers chrétiens (Éditions Première Partie, 192 p.). Elle met au cœur de la mission le triptyque église-hôpital-école. Même si certaines de ses propositions peuvent sembler étranges (baptiser et se marier sans prêtre), d'autres méritent le détour. Dénonçant le retour à un certain gnosticisme marqué par le mépris du corps, elle invite les chrétiens à réincarner leurs paroisses et à prendre soin du corps des autres. Corps des malades, des vieillards. Corps des morts, avec une réelle pastorale des funérailles. Elle met en garde contre les risques de désincarnation entraînée par l'explosion du numérique et du virtuel. Elle prône aussi de se ré-enfouir localement, en étant des chrétiens actifs dans leurs petites cités.                                         

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